La fondation Benetton se donne pour mission de faire voyager les œuvres de 240 artistes tunisiens et de les mettre en avant... Faites attention, il ne s'agit pas d'une action marketing pour le prêt-à-porter mais d'un concept pour démocratiser l'art dans le monde, loin de toute intention lucrative. Imago Mundi est un tour du monde de l'art plastique imaginé par le créateur italien Luciano Benetton. Faites attention, il ne s'agit pas d'une marque de vêtements à promouvoir, mais d'un concept pour démocratiser l'art dans le monde, loin de toute intention lucrative. La manifestation a été lancée il y a quelques mois par la fondation Benetton et elle consiste en un tour du monde de l'Art. Mais une forme d'art bien particulière, puisque dans chaque pays choisi, on demande à un nombre d'artistes de créer une œuvre en leur imposant un format précis de 10 cm sur 12. Toutes les techniques sont admises. La fondation Benetton se donne, alors, pour mission de les faire voyager et de les mettre en avant. Plus de cinquante pays d'Amérique, d'Asie, d'Europe, d'Océanie et d'Afrique ont mis leur griffe sur ce grand voyage de l'art et parmi eux la Tunisie avec 240 artistes. Ces œuvres qui participeront à des expositions et des biennales seront accompagnées d'un catalogue qui sera un prolongement de l'exposition de ce tour du monde et qui constituera une sorte de «base de données» sur les artistes et la situation de l'art moderne dans chaque pays. Notons que le Catalogue tunisien est préfacé par Aïcha Filali. Samedi dernier, lors d'une conférence de presse tenue à la Galerie Ghaya à Sidi Bou Saïd, Leïla Souissi, commissaire de l'exposition, a fait l'état des lieux avec Martina Fornasaro, responsable des relations extérieures Imago Mundi. Leïla Souissi nous apprend que les œuvres des artistes tunisiens sont actuellement exposées dans la prestigieuse villa Borghese à Rome et que l'exposition a un tel succès qu'elle sera prolongée jusqu'à fin février. L'exposition tunisienne voyagera ensuite à la Nouvelle-Orléans aux Etats-Unis, puis à Vienne, et elle fera la biennale de Venise en 2015, avant d'atterrir à Tunis. «Nous avons remarqué que chaque collection a sa propre vie, dit Martina Fornasaro, deux choses attirent l'attention dans la collection tunisienne : le nombre d'artistes qui y participent : plus de 200. Et avec l'Afrique du Sud, les deux pays détiennent un record de par le nombre impressionnant d'artistes femmes dans leurs collections respectives. Ça prouve l'évolution que la Tunisie est en train de vivre. D'ailleurs, le titre de l'exposition «Turbulences» donne une idée sur le dynamisme que vit l'art moderne en Tunisie». Dommage que le catalogue de cette exposition ne soit malheureusement pas vendu en Tunisie, à cause de son coût excessif et des taxes élevées imposées sur les livres d'art.