Spectacle de fin d'année de l'Orchestre symphonique tunisien et de jeunes chanteurs lyriques mercredi dernier à la maison de la Culture Ibn- Rachiq. Encore une fois les mélomanes amoureux de musique classique et de chant lyrique ont été au rendez-vous mercredi dernier à la maison de la Culture Ibn-Rachiq pour assister au spectacle de fin d'année de l'Orchestre symphonique tunisien en compagnie de solistes tunisiens. Le prélude de Rigoletto de G.Verdi ouvre le bal. Une entrée instrumentale conforme à ce que l'on attend des membres de l'Orchestre symphonique alliant, à égalité, la fougue et la maîtrise. D'autre part, le plateau vocal, constitué pour la plupart de jeunes et talentueux interprètes, n'appelle lui aussi que des éloges. Ils ont défilé sur scène, tour à tour puis ensemble dans un tableau final. Ils sont jeunes, beaux et prometteurs. Ils ont été tous formés et encadrés par la professeure de chant lyrique à l'ISM et à l'atelier du Conservatoire national de Tunis, Mme Hadjieva Hristina. Raeda Gharbi a inauguré la partie chant. Cette jeune soliste est étudiante en master musique et musicologie à l'ISM de Tunis, elle a entamé sa carrière par une première participation avec le chœur de Bordeaux sous la direction de Mme Eliane Lavail-Causse (Carmina Burana de Carl Orff) en 2008. Nous l'avons découvert lors du spectacle d'Opéra «La Bohème» de Puccini, présenté à Tunis en 2013. A travers cette première prestation, on retrouve une délicieuse soprano légère avec sa colorature virtuose. Elle a excellé dans l'interprétation de « La flûte enchantée » (Air de la Reine de la nuit) et particulièrement dans Air d'Olympe des contes d'Hoffman de J.Offenbach où elle conférait au personnage de la poupée mécanique — dont le maestro détient la clés — un charme et une force théâtrale qu'elle évoquait lors du chant. Suivie de Aymen Bida, jeune ténor et pianiste, étudiant en master de recherche en musique et musicologie à l'ISM de Tunis, élève de H. Hadjieva. Il a participé à plusieurs concerts de chant lyrique, notamment à la Neuvième Symphonie de Beethoven au Festival de la musique symphonique à Alger et au Festival de la musique symphonique d'El Jem, et en solo à «Dar Sébastien fait son opéra» au Centre culturel d'Hammamet et à «L'anniversaire de Pouchkine» au Centre culturel russe. Il a assuré, durant ce spectacle, l'interprétation de l'œuvre magnifique de Verdi « Lunge Da Lei » de La Traviata ainsi que le chant napolitain de S. Cardillo Cor'ngrato. Aymen Bida cède la scène à Amel Sdiri, jeune violoniste et soprano à l'ISM de Tunis. Cette dernière a fait partie des interprètes de la Bohème de Puccini et participé aux concerts de chant lyrique organisés à Dar Sébastien. Ce soir-là, dans «l'Addio del Passato» et « E strano» de l'Opéra La Traviata de Verdi, avec une voix veloutée et émouvante, elle a pu dévoiler une puissance d'évocation et une densité poétique, exprimant tous les états de la mélancolie et toute la sensibilité illuminant l'œuvre. Youssef Ben Abderrazzek, pour sa part, jeune ténor et étudiant en médecine, fait partie de l'atelier de chant lyrique du Conservatoire national de Tunis sous la direction du professeur Hadjieva Hristina. Il poursuit des études musicales, notamment avec Mme Toyoko Azaiez. Il s'est produit pour la première fois sur la scène du Théâtre de la Ville de Tunis en décembre 2013 dans le cadre du concert «Grand Gala» et avec l'Orchestre symphonique en 2013 en tant que soliste dans le concert «Viva Verdi». Lors du concert, Youssef déployait toute la panoplie de son talent pour faire jaillir toute la passion contenue dans «Nessun Dorma» de l'Opéra Turandot de Puccini, retrouvant la symbiose parfaite avec l'Orchestre. Le texte sort de sa bouche avec fluidité, sans paraître suranné, le timbre cuivré, éteint d'abord, se corsant progressivement au dénouement de l'œuvre. Et au final, un bis pour « Brindisi » de Verdi, avec tous les solistes, une belle interprétation emportée par un souffle d'une musicalité aussi juste qu'expressive. Un précieux moment de musique et de chant.