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Un succès pour repartir du bon pied
Festivals - Najet Attia en concert à Carthage
Publié dans La Presse de Tunisie le 18 - 07 - 2010

Appréhension, incertitude, scepticisme voire, la première grande réapparition de Najet Attia, vendredi soir à «Carthage», soyons francs, ne rassurait personne avant coup. L'entourage proche s'entend‑: ce n'était pas facile, facile, pour l'enfant surdouée des années 80, après maintes et maintes interruptions, des hésitations à n'en plus finir, de retrouver droit, plus d'une décennie après, le haut niveau artistique.
Le public et la critique a fortiori‑: le monde de la chanson a bien changé depuis quinze ans et dans la multitude et la confusion des musiques et des voix qui règnent désormais, refaire surface et convaincre, fût-ce avec les meilleurs atouts, n'est plus chose acquise, on ne le savait que trop.
Balayé tout cela, plus aucun doute, en deux heures d'un récital, pas seulement dans la norme (conception, exécution, interprétation) mais encore entraînant, séduisant, créatif même, avec un potentiel vocal intact, de la justesse à toute épreuve, jusqu'à des pointes performantes, jusqu'à des moments de pure émotion. Le bon vieux dicton dit‑: l'or s'affine mais ne rompt point. Application directe à la Najet Attia mature du festival de Carthage 2010. Sincèrement, on en était tous agréablement surpris, ravis. D'autant plus surpris et ravis que c'était là la démonstration de ce que c'est qu'être un artiste de bonne souche, formée à bonne école, transfuge d'une époque certes relativement récente, de moins en moins considérée hélas, où il n'était pas permis à tout le monde de se mesurer à cet art si difficile et si exigeant qu'est (que doit impérativement être) le chant.
Pas l'option égyptienne…
Retour réussi donc. Contenu et audience à la fois. Fait frappant d'ailleurs, l'assistance n'était pas massive, mais le charisme et la présence de la chanteuse, la convivialité qu'elle a su imprimer à l'atmosphère ont comme imposé l'impression du grand nombre. Communication parfaite entre la scène et le public, et un auditoire, pour réactif, pour enthousiaste, très attentif à l'écoute. C'est comme ça que l'on aime les concerts de musique arabe: chauds, soit, mais scrupuleux de ce que l'on y donne à entendre. Franchement on avait hâte d'en finir avec ces gradins encombrés et rugissants des soirées rotaniennes, et ces vacarmes absurdes qui faisaient «paravent» aux dissonances des pseudo- chanteurs.
Maintenant, réussite ne veut pas dire perfection. Beaucoup de travail reste à faire pour Najet Attia. Il lui faut surtout comprendre que si elle a bien surmonté le lourd handicap de l'interruption, si elle est parvenue (et c'est ô combien méritoire) à garder intacts son beau timbre, sa justesse vocale et ses capacités ornementales, ce grand moment de «Carthage» n'est pour autant que l'occasion de repartir du bon pied.
Il y a, d'ores et déjà, pour elle à reconstruire sa carrière sur de bonnes et nouvelles bases. C'est-à-dire, en premier, à réfléchir sur ce que doit être son futur répertoire.
Une indication à ce sujet : l'option égyptienne n'est peut-être pas ce qui lui convient le mieux. A preuve : ces quelques chansons «cairotes» qui ponctuent son dernier album, dont trois ou quatre proposées vendredi soir, qui ne méritaient franchement pas tant d'efforts et tant de dépenses. Plus encore : qui ne vont ni à son style ni à sa voix. Najet Attia est davantage elle- même (il faut qu'elle se rende à cette évidence) quand elle chante strictement tunisien. Pas forcément sur le modèle Shabou (taqtouqât sur des touboû tounssia), mais pour ne prendre que l'exemple de la superbe «Akhaf alik» (charqi) de Mohamed El Mejri dans les bayati, sika rasd et autres maquamât orientales, comme les expriment souvent avec une toute autre saveur, surtout avec une réelle originalité, nos propres compositeurs.
… et loindes postures
Nous est avis que Najet Attia n'ira pas forcément dans la voie adéquate si elle persiste dans son «rêve égyptien». Cette chanteuse, qu'elle chante tounsi ou charqi est foncièrement une chanteuse du terroir. Oulaya avait cet inappréciable avantage. Amina l'a aussi. Et ne parlons pas de nos anciens maîtres, Riahi, Fathia, Jouini, etc. Ne sont-ce pas déjà des profils persuasifs?
L'idéal, croyons-nous après cet excellent récital de «Carthage», serait que Najet Attia se décide, enfin, à rompre avec les «paraître» et les «postures» de toutes sortes qui l'aident peut-être à renforcer son image de star, mais qui l'éloignent, en fait, de l'authenticité qui fait toujours son crédit, son prestige et son talent.


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