Le plus jeune des trois hommes recherchés dans l'enquête sur l'attaque de Charlie Hebdo s'est rendu mercredi soir au commissariat de Charleville-Mézières (Ardennes) et a été placé en garde à vue. Mourad Hamyd, 18 ans, soupçonné d'avoir aidé les deux tireurs, s'est rendu "vers 23h00 après avoir vu que son nom circulait sur les réseaux sociaux". "Il a été interpellé et placé en garde à vue", a confirmé une source proche du dossier. Des internautes se présentant comme ses camarades de classe ou de son établissement affirment sur Twitter que Mourad Hamyd était en cours avec eux au moment de l'attaque. Chérif est un jihadiste bien connu des services antiterroristes français. Interpellé juste avant de s'envoler vers la Syrie, puis vers l'Irak, il a été jugé en 2008 et condamné à trois ans de prison, dont 18 mois avec sursis. Deux ans plus tard, son nom a été cité dans le projet de tentative d'évasion de prison de l'islamiste Smaïn Aït Ali Belkacem, ancien membre du Groupe islamique armé algérien (GIA), condamné en 2002 à la réclusion criminelle à perpétuité pour avoir commis l'attentat à la station RER Musée d'Orsay en octobre 1995 (30 blessés). Il fait également partie de ce qui a été appelé "la filière des Buttes-Chaumont", qui visait, sous l'autorité de "l'émir" Farid Benyettou, à envoyer des jihadistes rejoindre en Irak les rangs de la branche irakienne d'Al-Qaïda, dirigée à l'époque par Abou Moussab al Zarkaoui. Des opérations ont été menées par le Raid et le GIPN dans la nuit de mercredi à jeudi à Reims et à Charleville-Mézières sans déboucher sur des interpellations. Des hommes de la police scientifique en combinaisons blanches leur ont succédé, pour effectuer des relevés et prendre des photos, derrière des rideaux blancs, au premier étage de l'immeuble. L'opération se déroulait dans une ambiance surréaliste, des dizaines de badauds de tous âges s'étant rassemblés devant l'immeuble et prenant des photos de la scène. Trois services sont en charge de l'enquête : la section antiterroriste de la brigade criminelle, la direction générale de la sécurité intérieure (DGSI) et la sous direction antiterroriste de la direction centrale de la police judiciaire. Une cellule de crise a été déclenchée par le parquet antiterroriste. Elle avait déjà été mise en place lors de l'affaire Merah et lors du démantèlement d'une filière syrienne à Torcy. Le Premier ministre Manuel Valls a décidé de relever le plan Vigipirate au niveau «alerte attentats», le niveau le plus élevé qui doit prévenir d'une «menace imminente», sur l'ensemble de la région Île-de-France.