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Le paradis perdu de l'Homme
Première de « kaâb el ghazel » du CAD Médenine
Publié dans La Presse de Tunisie le 01 - 01 - 2000

Assouf, l'être le plus pur, va se confronter aux vices de ses semblables.
Après une avant-première le 22 décembre 2014 à Médenine, la pièce Kaâb el ghazel (le pas de la gazelle) a été présentée, en première, au Mondial à Tunis. C'était samedi dernier que cette nouvelle production du Centre des arts dramatiques et scéniques de Médenine a rencontré le public de la capitale. Le texte et la mise en scène sont d'Ali Yahyaoui, la chorégraphie de Hafedh Zallit, avec une panoplie de comédiens comme Latifa Gafsi, Abdelbasset Chaouech, Nadia Tlich, Lotfi Najah, Chaouki Ajili et Kamel Haddad.
En plein désert, les personnages de Kaâb el ghazel évoluent chacun vers un destin tracé. Comme dans toute mythologie, ils ne pourront échapper à leur destinée, souvent tragique. Ici, c'est le désert qui nourrit le mythe, principalement celui de la vie. Le paysage de sable infini est une nature vivante, où les créatures sont en harmonie avec leur environnement, mais plus pour longtemps. Dès les premières scènes de la pièce, le danger est exposé. Un dialogue entre un soldat français et des braconniers met à nu le visage cupide de ces hommes qui ne respectent pas l'équilibre de la nature et sont avides de sang de gazelles. Sur leur chemin, ils croisent Assouf, un jeune berger aux allures de derviche. Amoureux de la nature et des créatures, il y voit le visage de Dieu. Ascète, ce jeune homme privilégie son esprit à son corps. Il refuse de manger la viande des animaux qu'il garde, refuse de se marier et passe son temps à contempler le reflet de son âme dans l'âme du désert.
La rencontre entre ces chasseurs et Assouf va déclencher un cycle apocalyptique. Assouf essaye de les éloigner du gibier mais leur détermination est sans limites. De tableau en tableau, la pièce nous expose le fond de chaque personnage, dévoile ses motivations, avant de nous livrer ses actes, parfois dans un discours trop direct. Le tout reste enclin d'une poésie qui rythme toutes ces scènes, avec des références prononcées au mysticisme et au soufisme persan. Ces scènes sont séparées par des chorégraphies qui transmettent le cœur battant du désert. Sur le décor d'une Terre sauvage, la musique fait danser un troupeau de gazelles, incarnées par les comédiens de la pièce, faisant louange à leur mère nature. Au-delà de leur aspect visuel, la répétition des chorégraphies a un rôle dramatique. Elles annoncent, en effet, la suite des événements, à travers le comportement des gazelles.
Le texte d'Ali Yahyaoui fait parler ces créatures le langage de la sagesse. Elles donnent l'exemple à l'Homme mais celui-ci est bien aveugle et cède à ses vices. Kabyl (Caïn), l'un des chasseurs qui accompagnent le soldat français est tellement assoiffé de sang qu'il finit par tuer Assouf, symbolisant Abel dans une référence à la légende biblique. Ce dernier se réincarne en un animal sacré du désert. Sous cette forme, il va accomplir son destin d'ascète. Le désert, aux antipodes du bien et du mal, est un symbole de l'âme humaine, généreuse et vicieuse à la fois. Un lieu qui a soufflé ses paroles aux prophètes, et sa sagesse aux ascètes et aux derviches. Dans Kaâb el ghazel, cette étendue de sable fait jaillir dans l'Homme ses volcans intérieurs. Pour l'auteur de cette pièce, le désert est un paradis perdu.


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