Les syndicalistes de l'enseignement secondaire sollicitent les bons offices de Mohamed Ennaceur, président du Parlement, qui promet de faire ce qu'il peut. En attendant, les examens du deuxième trimestre pourraient sauter si Fethi Jarray ne satisfait pas les revendications syndicales. Du côté du syndicat général du transport, on s'attend à un accord définitif aujourd'hui Considéré comme le mois le plus chaud de l'année au plan des mouvements sociaux de contestation, le mois de janvier qui tire à sa fin n'est pas encore prêt à en découdre avec les grèves qui ont pris désormais une nouvelle dimension: les syndicalistes déraillent durant une ou deux journées et annoncent la date du prochain arrêt du travail au cas où leurs revendications ou une partie de ces mêmes revendications ne seraient pas satisfaites. Ainsi, les enseignants du secondaire en grève, mercredi et jeudi derniers, annoncent-ils déjà une nouvelle grève pour les 16 et 17 février prochain «si la rencontre que nous avons eue, hier, avec M. Mohamed Ennaceur, président de l'Assemblée des représentants du peuple, n'abouti pas», comme le précise à La Presse Lassaâd Yacoubi, secrétaire général du Syndicat de l'enseignement secondaire. «Hier, nous avons tenu un rassemblement de protestation devant le siège du Parlement. Nous avons été reçus par le président de l ‘ARP à qui nous avons soumis nos doléances. Il nous a promis d'intervenir pour que le dialogue reprenne avec le ministère de l'Education qui continue à faire la sourde oreille et prétend, par le biais du ministre Fethi Jarray, que les accords déjà conclus ont été concrétisés ou en voie de l'être, alors qu'en réalité rien n'a été fait jusqu'à maintenant», ajoute la même source. Mais pourquoi avoir recouru à l'intervention de Mohamed Ennaceur, et la sollicitation de ses bons offices s'est-elle produite en sa qualité de président de l'ARP ou de Nida Tounès par intérim ? «Nous traitons avec M. Mohamed Ennaceur en sa qualité de président de l'Assemblée des représentants du peuple qui constitue un pouvoir de contrôle sur le gouvernement. Nous considérons que le Parlement a un rôle crucial en matière de révision de la politique éducative et de l'adoption des grandes réformes que l'ensemble de la famille éducative appelle de ses vœux. Nous pensons que les députés peuvent faire évoluer les choses en révisant, à titre d'exemple, le budget réservé à l'éducation pour 2015 qui a régressé de 17 à 13 %. Au cas où nos revendications ne seraient pas entendues, nous maintenons notre grève prévue les 16 et 17 février prochain. Et contrairement à ceux qui nous accusent de chercher l'escalade aux dépens du dialogue, nous rappelons que la grève de la mi-février a été programmée lors de notre dernière commission administrative tenue à la mi-décembre 2014. Nous gardons espoir de voir nos exigences satisfaites. Toutefois, cette grève peut être annulée à condition qu'on trouve une solution d'ici le 16 février. En tout état de cause, la prochaine réunion de la commission administrative du secteur de l'enseignement secondaire programmée pour fin février 2015 aura la latitude de décider de la nature des mouvements de protestation que les enseignants auront à décider. Nous avons déjà boycotté les conseils de classe au cours du premier trimestre. Cette fois, on pourra recourir au boycott administratif, ce qui revient à dire que les examens du deuxième trimestre pourraient être annulés». Parallèlement, Fethi Jarray, ministre de l'Education, a martelé, hier, dans une interview accordée à Mosaïque FM que «le ministère s'emploie à concrétiser les accords conclus et qu'il est surpris de voir les syndicalistes changer de revendications à chaque rencontre de négociations et demandent l'augmentation des primes déjà augmentées». Transport : la grève pourrait être annulée aujourd'hui «Nous tenons aujourd'hui une dernière séance de négociations avec les ministres du Transport, Chiheb Ben Ahmed, et des Affaires sociales, Ammar Youmbai. Un dernier détail reste à régler : le dossier des sociétés régionales de transport pour ce qui est des bons de restaurant. En principe, nous nous attendons à ce que ce dernier détail soit réglé. La grève prévue pour les 26, 27 et 28 février sera annulée en cas d'accord conclu», confie à La Presse Moncef Ben Romdhane, secrétaire général de la Fédération générale du transport, relevant de l'Ugtt. D'autre part, on apprend qu'il a été décidé la constitution d'une commission mixte entre le ministère du Transport et la Fédération générale du transport. Elle est chargée de la révision du statut de la Transtu et des sociétés régionales de transport. Il est à préciser que les autres dossiers ont été réglés, dont en premier lieu la prime de fin d'année qui sera servie aux chauffeurs de bus et de métro, selon un décompte accepté par les syndicalistes.