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27 janvier 2015: il y a trente-cinq ans, l'affaire de Gafsa
Opinions
Publié dans La Presse de Tunisie le 01 - 01 - 2000


Par Boubaker BENKRAIEM*
Depuis l'union avortée de Djerba entre la Tunisie et la Libye en 1974, les relations de notre pays avec notre voisin du sud-est ont connu, selon l'humeur du guide, des hauts et des bas, ont eu des périodes de confusion sérieuse et ont été surtout tumultueuses. Et c'est dans cette ambiance qu'en 1976, j'ai été désigné commandant des Unités sahariennes, cette unité spéciale implantée dans toute la zone saharienne qui s'étend de la rive sud du Chott El Jerid jusqu'à Bordj El Khadra au sud et remonte vers le nord jusqu'à Dhibat, incluant le Dahar, Tataouine, Beni Khedache et les Matmatas, ce qui représente à peu près le tiers de la superficie du pays. Le poste de commandement était situé, pour des raisons symboliques, dans le petit village de Remada, le président Bourguiba y ayant été exilé, avec quelques compagnons, en 1952.
Cette unité spéciale, implantée dans une zone toute particulière avec une frontière de six cents kilomètres d'un côté et quatre cents de l'autre, remplit, outre sa mission classique de défense du territoire, d'autres missions secondaires relevant normalement de plusieurs départements ministériels non implantés, pour des raisons pratiques, dans le secteur saharien. En effet, les Unités sahariennes accomplissent depuis leur implantation le rôle du :
1- Ministère de l'Intérieur pour le contrôle des entrées et sorties à Bordj El Khadhra,
2- Ministère des Finances pour la lutte contre la contrebande,
3- Ministère de l'Agriculture pour la protection de la faune,
4- Ministère de la Santé pour la couverture médicale des sédentaires,
5- Ministère de l'Education pour l'assistance fournie aux enseignants,
6- Ministère du Tourisme pour la protection fournie aux touristes.
Comme cette zone est particulièrement sensible, et comme le mois de janvier me semblait être, assez «chaud» pour notre pays puisque plusieurs événements sérieux ont eu lieu durant ce mois (14 janv. Union avortée de Jerba- 26 janv. évènements syndicaux, etc.), chaque année, et à partir du mois de novembre, je faisais resserrer les rangs, affûter nos armes, et parfaire nos plans pour éviter toute surprise éventuelle.
En 1980, je commandais le Régiment territorial saharien depuis trois ans et demi et j'ai réussi à développer un petit réseau de renseignements fiable qui nous fournissait d'assez bonnes informations.
C'est ainsi que le 5 janvier, l'un de nos indicateurs nous a fait part de la sérieuse éventualité d'introduction d'armes dans notre pays, dans les prochains jours, à travers les chaînes de montagnes du Dahar et des Matmatas. Comme cela concernait au plus haut degré la sécurité de notre pays, j'en avais immédiatement averti, par courrier personnel et par porteur spécial, le chef d'état-major de l'Armée de terre. Celui-ci a aussitôt consigné, pour les week-ends, les cadres chez eux et mit à ma disposition, sur ma demande, une compagnie commandos commandée par feu le capitaine Bezzaz pour tenir certains cols de passage obligé. Il demanda aussi à l'aviation de détacher quelques avions à Djerba, d'où ils peuvent couvrir la zone saharienne et toute la région sud. Deux groupes de deux avions chacun commandés par le capitaine Mohamed Touil ont été déployés à l'aéroport international du sud- est, à Djerba.
Depuis cette fameuse union, entre la Tunisie et la Libye, en janvier 1974, union aussitôt avortée, les relations entre les deux pays ont connu alors, et durant près de dix ans, de grands bouleversements. En effet,
1- une tentative d'assassinat de Monsieur Hédi Nouira, Premier ministre, qui serait, d'après les autorités libyennes, l'instigateur de l'échec de l'union, a été déjouée ;
2- des dizaines de milliers de travailleurs tunisiens ont été chassés de Libye, dans les pires conditions et à travers le Sahara, dans le but d'augmenter le nombre de chômeurs pour générer des situations difficiles pour le gouvernement tunisien;
3- des camps de volontaires tunisiens recrutés parmi les travailleurs ont été installés en Libye non loin de la frontière et une formation militaire leur était prodiguée par des instructeurs étrangers ;
4- des émissions radio orientées vers notre pays étaient diffusées et appelaient les Tunisiens à se révolter contre le régime du Président Bourguiba.
D'autre part, des tentatives d'introduction d'armes avaient eu lieu à travers le Sahara tunisien et la plus importante par son ampleur a été celle de l'été 1978 qui, dissimulée sous des arbustes et des herbes sahariens, à trois kilomètres à l'intérieur du territoire national, entre Lorzot et Bir Zar, à près de soixante-dix kilomètres au sud de Remada, une très grande quantité d'armes et de munitions a été dénichée par une patrouille méhariste. Comprenant des armes individuelles et collectives ainsi que leurs munitions et pouvant facilement équiper deux cents hommes, nous les avons difficilement chargées sur deux grands camions Magirus. Les déchets de pastèques frais trouvés sur place nous renseignaient sur la date tout à fait récente de leur mise en place. Ces armes étaient entreposées, à titre provisoire, en attendant d'autres convoyeurs qui devaient les faire passer par le Dahar, région montagneuse et peu fréquentée et ensuite par les Matmatas par où leur destination finale serait atteinte facilement, la configuration du terrain du centre du pays le permettant aisément. C'est plus tard après l'affaire de Gafsa que nous avons compris que ces armes étaient destinées à cette ville.
Dans la nuit du 26 au 27 janvier 1980, j'étais dans mon lit quand le téléphone sonna vers deux heures ou deux heures et demie. C'était le général Mohamed Gzara, le chef d'état-major de l'Armée de terre, qui me demandait si j'avais des troupes disponibles à Kébili. Quand je me suis enquis de la raison, il me répondit : «Ça canarde à Gafsa et arrange-toi pour barrer la route Tozeur-Nefta, le président Bourguiba se trouvant en vacances à Nefta pour quelques jours, et coordonne ton action avec le colonel Mahmoud Gannouni, commandant la 1ère Brigade de Gabès».
A ce moment-là, mille et une idées me passèrent par la tête et l'armement intercepté en 1978 me ressurgit à l'esprit : est-ce qu'ils ont pu, quand même, et malgré toutes les mesures que nous avons prises, malgré nos nombreuses patrouilles frontalières, terrestres et aériennes, malgré nos embuscades et nos bivouacs organisés ici et là pour dissuader quiconque de vouloir utiliser notre secteur à cette fin, celle de faire transiter, par le Sahara, des armes et des équipements militaires? Ce n'est qu'à la fin de l'affaire de Gafsa que j'en ai eu le cœur net : mes hommes avaient fait un travail remarquable et l'armement des insurgés de Gafsa n'était pas passé par le secteur du Régiment territorial saharien et j'en étais fier malgré ce coup dur que nous avons tous assumé d'une manière ou d'une autre et que nous devons réduire coûte que coûte et dans les plus brefs délais.
J'ai aussitôt donné les ordres en conséquence au capitaine Béchir Ayachi, commandant la compagnie de Kébili, qui dépêcha deux sections pour surveiller l'entrée de Tozeur et de Nefta. Gafsa était la garnison du 13e Régiment commandé, à ce moment-là, par le lt. colonel Mohamed Benzerti.
Les assaillants, qui étaient près d'une trentaine, s'étaient infiltrés en Tunisie, d'après les déclarations des prisonniers, deux à trois semaines plus tôt à travers la frontière ouest. Ils avaient occupé une maison qui a été louée pour la circonstance. Dans la nuit de samedi 26 à dimanche 27 janvier vers minuit - minuit et demi, les postes de garde des deux casernes de Gafsa, l'ancienne et la nouvelle, ont été simultanément attaquées après la destruction du transformateur électrique principal.
Le gros des effectifs se trouvait dans la nouvelle caserne dont la majorité des militaires était composée de jeunes recrues qui, appelées sous les drapeaux depuis deux ou trois semaines, avaient subi la vaccination du TABDT, un vaccin qui n'est pas du tout commode et qui fatigue. Le Lieutenant Yacoubi dont le logement était adjacent à la caserne, et qui, désigné pour partir en stage à l'étranger, avait passé, la veille, les consignes de sa compagnie à un autre officier, entendit les coups de feu et sauta par-dessus le mur pour aller rejoindre aussitôt le poste de garde, libéra les armes entreposées et organisa la résistance. L'intervention de cet officier nous fit gagner quelques précieuses minutes et diminua immédiatement l'ardeur des attaquants d'une part et d'autre part permit aux cadres de rejoindre les casernements au fur et à mesure que le temps passait. Cet officier a été décoré de la Médaille de Bravoure *Or *.
Dans l'ancienne caserne, un soldat du contingent se trouvant au poste de garde fracassa la caisse de munitions cadenassée et se mit à tirailler par la fenêtre en attendant que ses camarades, surpris par les événements, retrouvent leurs esprits. Celui-ci a été nommé, une fois l'affaire réglée, directement au grade de sergent. L'attaque des assaillants a été surtout concentrée sur la nouvelle caserne. Bénéficiant de l'effet de surprise, ils y pénétrèrent et assassinèrent froidement et sauvagement vingt-six jeunes recrues désarmées donc inoffensives, vaccinées et dormant dans leurs lits. Un acte pareil, de pure barbarie criminelle, ne peut être commis, admis ou excusé quels que soient les motifs de l'opération. Le chef d'état-major de l'Armée de terre mit aussitôt son branle-bas de combat et donna les directives suivantes:
— il ordonna au détachement de l'aviation mis à sa disposition de survoler, aux premières lueurs du jour, la ville de Gafsa et de lui fournir le maximum d'informations à propos des assaillants dont on ignorait encore le nombre, l'origine, la provenance, le but, etc.;
— il alerta le lt.-colonel Tahar Boubaker, commandant le 33e Régiment blindé de reconnaissance basé à Kasserine, la garnison la plus proche de Gafsa. Ce régiment se trouvait, à ce moment- là, en nomadisation à Souk El Jomaâ, assez loin vers le nord, et son intervention nécessiterait plusieurs heures. Le chef d'état-major lui demanda de voir dans quelle mesure il pourrait secourir la garnison attaquée.
Notre camarade feu Tahar Boubaker, que Dieu ait son âme, le plus débrouillard de toute la promotion, ne connaît pas le mot impossible. Il a pu en quelques heures seulement remettre en état de fonctionnement les quatre engins blindés de reconnaissance en panne, les quinze autres se trouvant en exercice dans la région de Souk El Jomaâ. Il fonça alors sur Gafsa qu'il pénétra vers huit heures du matin, le dimanche 27 janvier ;
— le capitaine d'aviation Touil quitta Djerba tôt le matin et sachant que les premières lueurs du jour étaient, ce jour- là, à sept heures quinze minutes, arriva à la minute près avec deux avions à la verticale de Gafsa. Il survola la ville à moyenne altitude, ignorant les capacités de tir antiaérien des assaillants et ordonna aux deux autres avions de le rejoindre avec l'armement approprié;
— d'autre part, il signala au chef d'état-major de l'Armée de terre la présence, tout près de la caserne d'un bus avec à son bord quelques personnels à l'allure bizarre et vêtus de survêtement ;
— le chef d'état-major donna alors l'ordre, à l'aviation, de tirer sur le bus.
Presqu'au même moment, les engins blindés dépêchés de Kasserine et ayant à leur tête le Lt.-colonel Tahar Boubaker pénétrèrent dans Gafsa. Voyant les assaillants sur le minaret de la mosquée, minaret utilisé comme observatoire, il tira dessus au canon. Les assaillants, pris de panique, étaient revenus plutôt sur la défensive.
L'Armée qui, ne connaissant pas encore le volume des assaillants et ne voulant pas causer trop de destructions à la ville, s'organisa pour ramener des renforts: le 14e Régiment du Kef commandé par le lt.-colonel Azzeddine Bettaieb, le 32e Régiment de chars de Gabès commandé par feu le Lt Colonel Hattab Bou Ghzala, l'Ecole d'application interarmes de Bouficha commandée par feu le Colonel Youssef Ben Slimane, et le Régiment commandos du colonel Hamida Ferchichi dont certains éléments s'étaient déjà infiltrés dans Gafsa dans la nuit de dimanche à lundi. C'est alors que :
1- devant la tournure des évènements en leur défaveur, les assaillants, dont le nombre commençait à être perçu par le décompte de leurs tireurs, décrochèrent de la ville de Gafsa à partir de lundi midi : deux se sont enfuis vers l'ouest et le gros vers l'est;
2- en quittant Gafsa, ils se sont séparés par petits groupes: leur chef, El Marghni, ainsi que deux de ses compagnons ont été pris en chasse, en utilisant la méthode des pisteurs. Ils arrivèrent jusqu'à Bechima, à l'ouest d'El Hamma de Gabès et revinrent vers Kanguet Aicha où ils ont été capturés le 7 février 1980 ;
3- les assaillants, à l'exception des deux qui se sont enfuis vers l'ouest, ont eu le sort suivant : six tués et une vingtaine arrêtés, jugés, condamnés à mort et exécutés.
Les prisonniers ont déclaré qu'à la première apparition des deux appareils qui survolèrent Gafsa, ils ont lancé un hourra de joie. Ils avaient cru les promesses reçues de la part des responsables libyens relatives à l'envoi de l'aviation pour les appuyer, une fois leur rébellion commencée. Mais dès qu'ils ont vu la cocarde de l'Armée de l'air tunisienne sur les avions, ils avaient compris que tout était perdu et que l'aventure était bel et bien terminée.
Il y a lieu de signaler, à ce propos, deux remarques assez étonnantes :
1- lorsque le Directeur général de la Sûreté nationale tunisien a été averti de la découverte, en été 1978, de l'important stock d'armes déniché, en plein Sahara tunisien et déposé par le régime de Kadhafi, il n'a pas voulu le croire, au départ, soupçonnant qu'il s'agissait d'un coup monté par nous-mêmes,
2- au cours du mois de décembre 1979, le colonel Béchir Ben Aissa, attaché militaire au Caire à ce moment-là, a été informé par deux importantes personnalités arabes, jouissant d'un statut spécial en Egypte, que quelque chose de grave se tramait contre la Tunisie.
Cet officier supérieur avait aussitôt averti les autorités tunisiennes. Celles-ci, n'ayant probablement pas cru ces renseignements, n'avaient pris aucune mesure préventive.
Les conséquences militaires de l'affaire de Gafsa relatives aux Unités sahariennes ont été double:
1- dès la fin de l'opération, début février 1980, j'ai colmaté la brèche qui existait dans ce secteur depuis la création des Unités sahariennes, en 1958, brèche comprise entre la mer Méditerranée et Dhibat, dont la population était assez dense. Cette zone est une plaine d'accès très facile par où passe la majorité des contrebandiers. Zone parsemée d'habitations où les contrebandiers trouvent facilement des planques, ce front de 170 km, sans pratiquement aucun obstacle majeur, est carrossable pour tout genre de véhicules. Elle était sous la responsabilité exclusive de la Garde nationale dont les moyens, à ce moment-là, étaient rudimentaires. C'est ainsi que j'ai implanté les 7 postes suivants à : Sidi Toui, Machhed Salah- El Ghorrifa, Bir Ali, Tshmed, Beni Mhira et Ksar El Morra. Ces postes ont été maintenus et confirmés et, ont même été renforcés après la révolution étant donné la menace terroriste.
2- d'autre part, étant donné l'importance que représente le secteur saharien dans la politique de défense de notre pays, le commandement a retenu ma proposition relative au renforcement de ce secteur et a décidé que le Régiment Territorial Saharien devienne, à compter du 1er mai 1980, la Brigade saharienne composée de 3 régiments implantés le 1er à Remada, le 2e à Kebili et le 3e à Tataouine.
*(Ancien commandant de la Brigade saharienne, ancien sous-chef d'état-major de l'Armée de terre, ancien auditeur à l'Institut de défense nationale ( 3e Promo)


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