Quarante huit heures après la formation du premier gouvernement de la deuxième République, Rached Ghannouchi, leader du mouvement Ennahdha, a affirmé dans un entretien accordé Nessma que la Tunisie est parvenue à achever l'étape de transition avec succès. Un succès qui vient, à point nommé, couronner les efforts déployés par toutes les forces vives du pays pour former un gouvernement d'unité nationale. " Sans cette politique consensuelle initiée par Beji Caid Essebsi, ce gouvernement n'aurait peut être pas voir le jour et ce, eu égard aux multiples difficultés et aux crises politiques que les différentes parties prenantes ont pu surmonter. Franchir une étape aussi difficile, est un exploit en soi. C'est une nouvelle ère qui s'annonce, où le peuple tunisien est appelé à l'union, à la concorde, à la bonne entente", a déclaré Rached Ghannouchi. Et d'ajouter que le vote de confiance accordé à ce gouvernement par les députés de l'ARP, ( 166 voix) témoigne de l'ampleur de la responsabilité qui lui incombe dans les années à venir. A l'évidence, un gouvernement de consensus national est appelé impérativement a achever l'édification démocratique et la réalisation des objectifs de la révolution, en l'occurrence le développement et l'emploi. A propos de la coalition Nida Tounes-Ennahdha, Ghannouchi estime que certains dirigeants des deux partis doivent se démarquer de l'idée de la théorie de complot " La Tunisie appartient à tous et respecte toutes les appartenances, toutes les idéologies. Le consensus était notre choix, un choix désormais judicieux, qui nous a conduit jusqu'à l'élaboration de la constitution". Avec un seul portefeuille au nouveau gouvernement Essid, Rached Ghannouchi précise que ce qui importe le plus pour son parti, est la participation au pouvoir, indépendamment du nombre de postes. " J'ai parié sur cette participation afin d'établir un pont avec Nida Tounes, un pont de communication, - intérêt national oblige-, qui doit s'élargir pour faire participer toutes les autres forces et sensibilités politiques ( Front populaire, les destouriens...), au nouveau gouvernement. On passe encore par une étape fragile, où le pays a besoin de grandes réformes aussi difficiles soient elles, qui nécessitent une plus grande représentativité". Les deux grands partis Nida Tounes et Ennahdha sont appelés à s'associer dans l'intérêt du pays, et " c'est grâce au consensus qu'on a réussi à faire face à la politique d'exclusion et de division. Les programmes des différents partis politiques se rapprochent, avec des dénominateurs communs et des arrangements qui peuvent voir le jour prochainement". Concernant les grands défis que le gouvernement Essid est appelé à relever, Rached Ghannouchi, révèle que les enjeux de la prochaine étape se résument en deux points focaux: la lutte contre le terrorisme, action qui nécessite un partenariat avec les pays voisins notamment l'Algérie, et une coopération a l'échelle internationale, ceci outre la sécurisation des zones frontalières. Un autre défi: " le développement des régions intérieures du pays et la résolution des problèmes de chômage". Ces jours-ci, la Tunisie célèbre le deuxième anniversaire de l'assassinat de Ckokri Belaid. Le leader d'Ennahdha souhaite que la vérité soit dévoilée le plutôt possible avec tous ses détails, pour que la vision soit plus claire et que les inculpations réciproques finissent.