Cheikh Houcine Laâbidi écarté de la tribune de prêche de la Zitouna. Les 500 mosquées du pays enfin maîtrisées La campagne de désalafisation de nos mosquées vient d'être menée avec succès et sans le moindre accroc. Les trente derniers jours ont permis au ministère des Affaires religieuses d'écarter les imams «rebelles» dans les cent quarante-neuf dernières mosquées demeurées depuis le lendemain de la révolution sous la mainmise des «takfiristes». La boucle vient d'être bouclée après le rétablissement, dimanche dernier, du bon ordre à la mosquée de la Zitouna. Ayant vu l'éviction de cheikh Houssine Laâbidi, qui s'est arrogé le droit d'accaparer la parole et tenir le discours de l'intransigeance du haut de la tribune de la mosquée de la Zitouna, depuis le lendemain de la révolution. Au ministère des Affaires religieuses, on nous apprend que le cheikh précité n'aura plus à officier la prière hebdomadaire à partir de vendredi prochain. Il a été, ainsi, décidé d'attribuer la fonction d'imam du vendredi à trois éminents cheikhs : docteurs Hichem Grissa, Hassan Manaï et Afif Sbabti. Ces trois professeurs sont appelés à assurer le prêche du vendredi à tour de rôle... Concernant le retrait du document autorisant la reprise de l'enseignement zitounien, il a été précisé que cette mesure ne veut absolument pas dire que l'enseignement zitounien a été abandonné. Cependant, le ministère des Affaires religieuses se dit prêt à coordonner avec le nouveau bureau directeur élu de l'Instance des cheikhs de la Zitouna pour organiser le cadre de cet enseignement et le relancer sur des bases solides et profitables pour nos jeunes. Par ailleurs, l'on apprend que ladite instance s'est réunie, dimanche dernier, dans une assemblée extraordinaire qui a débouché sur d'importantes mesures, à savoir la confirmation de l'éviction de cheikh Houcine Laâbidi en tant qu'imam du vendredi, l'élection de trois cheikhs à la tête de cette instance (Amor Yahiyaoui, président, Mohamed Aouini, premier vice-président, Mohamed Khériji, deuxième vice-président), la création d'une commission (où les sections régionales de la Zitouna seront représentées) chargée de l'élaboration d'un nouveau statut et du règlement intérieur de la mosquée de la Zitouna. Attachement à l'enseignement zitounien Les participants à cette assemblée se sont engagés à exercer leurs activités en étroite collaboration avec les autorités publiques concernées : les ministères des Affaires religieuses, de l'Enseignement supérieur et de l'Education nationale. L'assistance a été aussi unanime à réitérer son attachement à l'enseignement zitounien, en tant que protection contre l'intégrisme et le fanatisme religieux. Le dossier n'est pas clos Commentant la décision du limogeage de cheikh Houcine Laâbidi, le président fraîchement élu de l'Instance des cheikhs de la mosquée de la Zitouna, le cheikh Amor Yahiaoui, nous a révélé que l'imam écarté a commis plusieurs dérapages, en tournant le dos aux règlements intérieurs de l'institution. Et qu'il se comportait en maître absolu, n'associant personne dans les décisions qu'il prenait. Cela dit, après le dénouement heureux de l'affaire de la mosquée de la Zitouna et la reprise en main des tribunes de prêche dans la totalité des mosquées du pays (au nombre de cinq cents), peut-on enfin dire que ce dossier est classé ? Pas tout à fait. Puisqu'il y a encore d'autres éléments-clés dans les mosquées à «dégommer» parmi les muezzins et les préposés à la maintenance non reconnus et encore rétribués par des caisses noires. Avec ceux-ci, l'on estime que la partie à jouer sera beaucoup plus facile. Et que l'on saura faire le tri et distinguer le bon grain de l'ivraie.