Les étudiants des instituts et écoles d'ingénieurs de Tunisie poursuivent leur grève illimitée malgré les accords intervenus suite aux laborieuses négociations que le ministère de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique a menées, depuis début janvier 2015, avec les représentants des divers syndicats estudiantins, avec la participation de professeurs universitaires, des structures professionnelles des ingénieurs et des directeurs des instituts et écoles d'ingénieurs et préparatoires aux études d'ingénieurs. Lors de ces négociations, les étudiants ont exposé leurs griefs relatifs à l'injustice qu'ils subissent par rapport à leurs collègues des établissement privés d'enseignement supérieur, lesquels ne subissent pas la sélection draconienne à laquelle ils sont soumis lors de l'orientation et au niveau des écoles préparatoires aux études d'ingénieur. Surtout que les cahiers des charges auxquels sont soumis les établissements privés sont laxistes et ne sont pas vraiment rigoureusement respectés. Les négociations ont mené à des décisions importantes et à un planning de mise en œuvre qui ont été consignés dans un procès-verbal officiel dûment signé par les représentants des étudiants et l'ancien ministre de l'Enseignement supérieur, en présence de l'actuel ministre, Chiheb Bouden, alors en sa qualité de directeur général de l'enseignement supérieur. Malheureusement, les étudiants ont poursuivi leur mouvement et exigent «des garanties» quant au respect des engagements pris par le ministère. Ce qui contraint le nouveau ministre à rendre publique une note explicative en date du 11 février 2015. Révision du cursus des études d'ingénieur Il ressort de ce document officiel, signé de la main du ministre, la confirmation explicite, dans tous ses détails, de l'accord conclu avec les représentants des étudiants. Et le ministre de s'engager à ce que l'accréditation soit désormais systématique aussi bien pour les établissements privés que publics. À noter que l'accord conclu stipule : - L'unification des critères d'accès aux études d'ingénieur pour tous les établissements publics et privés. - La fixation d'un quota dégressif d'élèves ingénieurs tunisiens dans les établissements privés par rapport au nombre total des élèves ingénieurs tunisiens (30% l'année prochaine, 25% l'année suivante puis 15% par la suite). - Le renforcement du contrôle auquel sont soumis les établissements privés d'enseignement supérieur formant des ingénieurs, concernant le strict respect des cahiers des charges en vigueur. - La révision de ces cahiers des charges conformément aux exigences retenues, au niveau international, dans les instituts et écoles d'ingénieurs ou préparatoires aux études d'ingénieur. - La suspension des autorisations pour de nouveaux établissements de formation d'ingénieurs tant que ne seront pas promulgués les nouveaux cahiers des charges, à l'élaboration desquels seront associées toutes les parties. Il est à noter que les différentes parties seront également associées à la révision complète et globale du cursus tunisien des études d'ingénieur, dans le sens de la qualité et d'une mise à niveau apte à garantir un niveau de formation en parfaite adéquation avec les avancées quotidiennes enregistrées au niveau des équipements, de la maîtrise technologique, de la pédagogie et des liens avec l'entreprise. Cette révision sera conçue au sein d'une commission nationale dont les étudiants seront partie prenante par le biais de leurs deux syndicats, l'Uget et l'Ugte. Les deux organisations auraient dit «oui» à la participation. Vont-elles en faire de même pour la reprise des cours ?