Une belle note de fraîcheur Véritable vitrine pour les clubs divisionnaires, Dame Coupe a été fidèle à sa vocation Le week-end dernier, à l'occasion des seizièmes de finale, un tour d'écrémage et de sélection qui voit débuter les clubs de Ligue 1, ces derniers n'ont pas eu vraiment la vie facile. A quelques exceptions près, les petits clubs ont vendu chèrement leur peau, faisant planer longuement la menace d'une élimination sans gloire sur des adversaires nettement mieux nantis à tous les points de vue : moyens financiers, infrastructure, potentiel humain, métier et vécu... Ils opposèrent au final beaucoup mieux que le fameux courage qu'on leur reconnaît dans semblables occasions. Parfois même, ils furent à deux doigts de créer la sensation et de réussir un de ces exploits qui font le charme de cette épreuve généralement ouverte à tous les pronostics. Nivellement par le bas La tendance se confirme : cela fait plusieurs saisons que les écarts se resserrent entre les différentes divisions à force d'assister au déclin prononcé de la qualité du jeu produit par les ténors. Ce nivellement par le bas fait que sur un seul match, l'Avenir de Oued Ellil, qui lutte pour le maintien en Ligue 2, est capable de damer le pion à l'Avenir de La Marsa dont on connaît la qualité des productions en L1, ce qui en fait un habitué aux cinq ou six premières places de l'élite. Dimanche, il a fallu l'épreuve des penalties pour départager les deux «Avenirs», l'entraîneur marsois Mondher Kebaïer ayant eu le nez d'aligner le gardien de réserve, Youssef Trabelsi, à la toute dernière minute des prolongations à la place de Jebali. Spécialiste de l'épreuve des tirs au but, Trabelsi allait sauver les copains de Bilel Ben Messaoud du traquenard constitué par les hommes de Néji Jerad. Des frayeurs pour le CSS Dans le froid glacial de Makthar (L3), le Club Sportif d'Hammam-Lif a été sauvé par l'efficacité d'un vieux briscard, Salama Kasdaoui, alors qu'à Hammam-Sousse, le CABizertin, un des ténors de L1, a dû passer par les prolongations pour sortir la tête hors de l'eau grâce au jeune Bilel Saïdani. Il y a jusqu'au club Sportif Sfaxien à avoir joué avec le feu sur la pelouse de Ben Guerdane où la production des «Noir et Blanc» a été des plus médiocres, de l'aveu même de l'entraîneur adjoint, Anis Boujelbane. Mais on connaît de quel bois se chauffe l'USG lequel possède actuellement le niveau de la Ligue 1. D'ailleurs, il se trouve en bonne position pour assurer son accession parmi l'élite nationale. Cela a été également dur pour la Jeunesse Kairouanaise au Kef et pour le Stade Tunisien face à Kalaâ Kebira laquelle avait évolué sans entraîneur, Youssef Seriati préférant partir quelques heures avant le coup d'envoi. D'ailleurs, l'Hirondelle de Kalaâ Kebira a battu tous les records en matière de changement d'entraîneurs. Zakkar, tout en haut de l'affiche Last but not least, le leader de la Ligue 2, l'Avenir Sportif de Kasserine, a fait boire le calice jusqu'à la lie à El Gaouafel de Gafsa dont on connaît toutes les difficultés éprouvées pour assurer sa survie en L1. Auteurs d'une victoire sans bavure (4-2), les hommes de Farouk Jenhaoui ont donné une leçon de réalisme grâce notamment à Selim Zakkar qui a réalisé un hat-trick. Les recruteurs ont sans doute inscrit le nom de ce pur produit de l'école espérantiste sur leur calepin. On retiendra également la présence pour la première fois de la Jeunesse Sportive de La Soukra en huitièmes de finale suite à sa victoire (1-0) aux dépens d'un club en perdition, l'Etoile de Beni Khalled, reléguée en quelques saison de la L1 en troisième division. Pour tout dire, sans qu'il y ait eu un exploit renversant, ce week-end de rude hiver a vu tous les clubs divisionnaires tirer leur épingle du jeu. A l'exception de la Flèche Sportive de Ksar-Gafsa, balayée en deux temps trois mouvements 5-0 par une Etoile du Sahel trop forte pour elle, et d'une autre flèche (décidément !), celle de Ras Jebel, dominée 3-0 par un Avenir de Gabès pourtant perturbé par les écrasants impératifs du maintien. Tous ces divisionnaires, dont le baroud d'honneur aura chauffé le cœur des puristes dans un week-end de froid polaire, tirent ainsi leur révérence, laissant place nette rien qu'aux favoris : 13 clubs de Ligue 1, un de L2 (ASKasserine) et deux de L3 (Kalaâ Sports et JSSoukra). Seuls trois clubs de l'élite manquent à l'appel : EGSGafsa, l'ESMétlaoui et l'USMonastirienne. Tous les poids lourds sont toujours là. A bien y réfléchir, il n'y a pas eu la purge tant redoutée. Mais chapeau bas à ce foot amateur qui apporte une belle note de fraîcheur, tirant du conformisme et de la platitude un foot qui en a bien besoin.