A une dizaine de jours de Sénégal-Tunisie, la double claque essuyée le week-end dernier par le foot national a de quoi inquiéter Pourtant, à bien y réfléchir, il n'y a au fond aucune relation de cause à effet entre cette fin de semaine pourrie et les affaires du onze national. Que le Club Sportif Sfaxien sorte de façon aussi dramatique de la Ligue des champions, devant son public, face à un rival largement à sa portée appartient à la glorieuse incertitude du sport et au registre des surprises dont raffole le foot. Logiquement, cela ne doit pas avoir d'incidences directes sur l'avenir immédiat de l'équipe de George Leekens quand bien même trois parmi ses titulaires viennent tout droit du club phare sud tunisien lequel se remet péniblement de cette déception. Que la sélection nationale U 17 soit balayée par le Mali et humiliée de la sorte sur sa pelouse relève plutôt d'un légitime questionnement sur la traversée du désert vécu par les équipes des jeunes et leur cruelle impuissance sur le plan continental. Il ne faut pas confondre les genres: la gifle subie par la sélection de Ezzeddine Khemila renvoie à une profonde réflexion au niveau de la Direction technique nationale et à un long processus de restructuration. La frustration endurée par l'ensemble de la grande famille sfaxienne doit rester un simple fait de compétition comme il en arrive régulièrement. Il serait injuste de lui attribuer une signification et une portée plus qu'il n'en souffre. D'ailleurs, le sélectionneur national, Leekens, présent samedi à Sfax et dimanche au Zouiten au double K.-O., sait pertinemment que toute confusion des genres devient intolérable à quelques jours d'un rendez-vous décisif à Dakar, où les deux leaders du groupe G se donnent rendez-vous le 10 octobre. Il ne peut, du reste, avancer l'alibi des deux éliminations pour évoquer un quelconque déclin du football tunisien qui servirait, du reste, d'explication à un éventuel faux pas face aux Lions de la Teranga. Ou de justification commode. Tunnel financier En revanche, là où on peut à juste titre évoquer une crise récurrente, c'est au niveau de la Ligue 3 où le premier tour de la coupe réservée à ses clubs prévu le week-end dernier a été reporté. Une manière de protester contre les retards de versement par le ministère de tutelle de la subvention revenant à ces clubs, ce qui hypothèque sérieusement le démarrage du championnat prévu dans une dizaine de jours. Les 42 clubs des trois divisions (Nord, Centre, Sud) ne voient pas le bout du tunnel financier. L'argent leur manque pour s'acquitter de leurs obligations financières en matière de recrutements, de salaires des joueurs et entraîneurs, de déplacements et de mises au vert à venir... On connaît l'histoire des trois présidents de clubs poursuivis en justice pour chèques en bois : ils ont dû user de chèques personnels, et non émis au nom du club parce que les joueurs, méfiants, exigeaient une telle garantie. Les dirigeants exercent sans filets, à découvert, sur la corde raide, à la limite d'un équilibre précaire. Il n'est plus vraiment commode d'assumer une quelconque responsabilité par ces moments de pénurie des sources de financement et de gros déséquilibres des états financiers. Mais le problème n'est pas propre aux clubs divisionnaires. En Ligue 1, les deux représentants de la ville de Gabès en sont à réclamer la parité de chances avec les deux autres clubs parrainés d'une certaine manière par le Groupe chimique tunisien, c'est-à-dire El Gaouafel de Gafsa et l'Etoile Sportive de Métlaoui. La subvention servie par cette entreprise nationale est nettement favorable aux deux clubs du gouvernorat de Gafsa, ce qui irrite le Stade Gabésien et l'Avenir Sportif de Gabès dont les comités directeurs ont finalement renoncé à démissionner. Un accord semble avoir été trouvé entre ces deux clubs et le GCT. En attendant que cela soit traduit dans les faits. On s'accroche à une bouée de sauvetage comme on peut ! Attendu trop longtemps —Godot ayant, paraît-il fait des émules—, le comité national d'arbitrage sportif a rendu son verdict dans la première affaire concernant des clubs amateurs. Le barrage pour l'accession en Ligue 3 a connu de graves irrégularités qui ont amené le bureau de la FTF à ordonner de faire rejouer la dernière journée de ce mini-championnat, objet du litige. Intervenant en dernier recours, le Cnas a validé l'accession de l'Etoile Sportive Radésienne sur la foi d'un nouvel argument juridique, les représentants de Bir Mcharga auraient juré qu'ils n'avaient guère été soudoyés. Cela règle le litige et solde l'affaire ! Le Cnas se débarrasse d'un premier dossier brûlant. Il peut passer au suivant dont le verdict est attendu avec impatience par l'Espoir Sportif de Bouchemma. Il paraît que la décision sera rendue aujourd'hui même...