L'ultime action engagée par le Syndicat général de l'enseignement secondaire a sorti les lycéens et les collégiens, ainsi que des parents d'élèves, de leur silence et a débordé sur des actes de violence dans différentes villes et régions tunisiennes Le bras de fer sur fond de revendications salariales entre le ministère de l'Education et le Syndicat général de l'enseignement secondaire, qui dure depuis des mois, s'est durci avec la décision des enseignants de boycotter les examens de la semaine bloquée (depuis hier) qui clôture le deuxième trimestre de l'année scolaire en cours. L'entêtement des deux parties, chacune campant sur sa position, a non seulement abouti à l'impasse au niveau des négociations mais a, de surcroît, débordé sur une escalade mouvementée à laquelle personne ne s'attendait. En effet, plusieurs collégiens et lycéens, ainsi que des parents d'élèves, sont finalement sortis hier de leur silence et de leur « statut » d'observateurs, pour protester contre le boycott de la semaine bloquée par les enseignants et manifester leur colère et surtout leur agacement à l'égard d'une crise qui ne les concerne pas et qui a trop duré. Suite à un communiqué publié sur facebook, les collégiens et les lycéens ont été appelés à boycotter à leur tour les enseignants qui devaient rejoindre hier leurs classes pour entamer une semaine de cours ordinaire. Dans plusieurs villes du pays, les élèves ont organisé des mouvements de protestation, dont un sit-in à la Place Mohamed-Ali devant le siège de l'Ugtt, et des marches au départ pacifiques mais qui ont vite débordé sur des actes de violence, des agressions contre des enseignants et des directeurs d'établissements ainsi que des jets de pierres contre des établissements scolaires. Le dérapage de la grève administrative des enseignants suscite plusieurs interrogations, surtout que les rumeurs n'ont pas manqué de fuser pour enfler la polémique et empêcher, peut-être, le ministre de l'Education et le syndicat de trouver une issue. Hier, les négociations entre les deux parties ont repris et une cellule de crise a été mise en place au sein du ministère de l'Education pour assurer le suivi de la situation. En attendant que les négociations aboutissent à un accord, La Presse, qui donne sur ses colonnes un large aperçu des événements qui ont marqué la journée d'hier, a également donné la parole à des représentants du peuple pour recueillir leurs avis et prospecter d'éventuelles solutions que les députés et les partis politiques qu'ils représentent pourraient suggérer pour venir à bout de cette crise qui perdure. Aux dernières nouvelles, le ministre de l'Education n'a pas écarté la possibilité de reporter la semaine bloquée et le secrétaire général du syndicat, Lassaâd Yaâkoubi, s'est dit favorable à la reprise des négociations et au dialogue.