Le onze à Sanchez s'enrhume et craque face à son dauphin. Le CA a ainsi mordu la poussière mais il garde toujours la main. Certes, jusque-là, le leader n'a pas réussi à battre l'un de ses concurrents directs. Mais, pour revenir au choc face à l'Etoile, quand on évolue en supériorité numérique, l'on dispose généralement d'un avantage conséquent, quoique le football soit aussi une question de mental et de solidarité d'ensemble. Au contraire, on a vu chez les Clubistes un excès de nervosité. Beaucoup de cafouillage. Ils ont finalement craqué. Une équipe qui peine à poser le jeu. Un capitaine incapable de calmer les siens (gestion de la tension). Un Saber Khelifa aux nerfs à vif, à fleur de peau...Bref, un CA impatient de prendre la pleine mesure de son adversaire. Un onze clubiste pressé d'en finir. Certains observateurs affirment même que le résultat est consécutif à une certaine autosuffisance et un trop-plein de confiance chez les joueurs lors de l'avant-match. Sans parler du manque de motivation, de défiance mentale, les joueurs n'ont pas foulé la pelouse dans des conditions psychologiques optimales. Volet plan de jeu, quand le CA doit prendre la «manche» comme on dit, il s'avère incapable de percer, «enfiler son costume» d'équipe à battre et forcer son destin. Le jeu collectif n'est pas assez huilé pour ambitionner tenir la dragée haute aux meilleurs. La qualité technique n'est pas ici mise en cause. Mais le fond de jeu tarde à prendre forme. Précipitation, difficulté à enchaîner trois passes. Manque de suite dans les idées Quand le rythme de jeu est élevé, le CA peine à avoir de la suite dans les idées. Du point de vue individuel, prendre certaines initiatives n'aurait pas été de trop. Aucune permutation entre Djabou et Dhaouadi. Un pressing de zone inefficace. Une seconde balle qui retombe pratiquement toujours dans les pieds adverses. Sans parler de jour sans, le CA a raté le coche. L'Etoile, a, quant à elle, bien joué le coup. Le CA doit maintenant «revenir sur terre», retrouver ce supplément d'âme pour rebondir et réagir. Une équipe qui joue le titre doit avoir des ressources et c'est dans l'adversité que l'on se construit un tempérament de gagnant. Loin d'une certaine appréciation des statistiques clubistes (meilleure attaque et meilleure différence de buts), le jeu et le schéma préconisé sont loin de faire l'unanimité. Sanchez a une grosse part de responsabilité, mais les joueurs sont aussi à blâmer. A onze contre dix, les conseils du staff technique n'ont pas porté leurs fruits. Anticiper (pressing), animer les couloirs, écarter le jeu, varier les combinaisons, faire en sorte d'user l'adversaire et le faire courir. Recourir au métier consommé de certains. Rien de cela n'a été fait. Aucune correction de trajectoire... Vraisemblablement, le staff technique a été surpris par la tournure du match. Il ne s'est pas préparé convenablement à ce scénario (plan de jeu défaillant), suite aux deux coups de patte de Baghdad Bounedjah. Hors sujet... quoique Pour revenir aux joueurs, l'apport des uns et des autres diffère selon les tâches qui incombent à chacun. Yassine Mikari a manqué de clairvoyance. Sur le premier but, il traînait les pieds dans la moitié du terrain adverse. Sur la seconde réalisation de l'ESS, il était en position de milieu défensif. Son flanc était totalement dégarni et Brigui en a profité pour créer le surnombre. Bref, sur les deux buts, Belkaroui a dû quitter l'axe pour le couvrir, avec le résultats que l'on connaît. Plus haut, le maillon faible aura été Houcine Nater. La sentinelle du CA a totalement raté sa sortie. Manque de punch, d'envie, de conviction et de concentration. Nater est passé à côté du sujet. Idem pour Salifu. Il a coûté une place d'étranger au CA, mais il ne brille que par intermittence et face à des équipes de seconde zone. «Flagellé», impressionné et maladroit face à l'Espérance (bénéficiant toutefois de circonstances atténuantes du fait qu'il a évolué sur le flanc), il a été tout simplement absent face à l'Etoile. L'ombre de lui-même. En défense, seul Belkaroui a relativement sorti son épingle du jeu. L'un des moins mauvais. Sans revenir au rendement offensif, l'on notera que Dhaouadi a été moyen sans plus (avec des hauts et des bas). Djabou, muselé et placé sur un couloir qui ne cadre décidément pas avec son potentiel, a peiné à se libérer du marquage. Et enfin, Khelifa, en dépit d'un but marqué, a manqué de lucidité et surtout de sérénité. Que de choses sont à revoir au CA.