Kouki : « L'Etoile n'a pas développé son jeu habituel » Saïd Kordi a certes commis une grosse bourde, mais les Etoilés, auteurs de ratages monstres, se sont compliqué la tâche On le savait déjà, les confrontations face à des équipes du milieu du tableau ont toujours été difficiles à gérer pour les Etoilés. Ces derniers ne sont pas à leur première déconvenue dans ce contexte, où ils ont dilapidé un nombre de points important. Ce constat accablant est sur le point de devenir la marque de fabrique de la formation sahélienne, tenant compte de la récurrence de ce phénomène au fil des saisons. Finalement, on s'est rendu compte que c'est bien dans le mental que le problème puise son origine. La rencontre de mercredi face à EGSG a été encore une fois l'occasion pour être édifié quant à la véracité du constat ci-dessus évoqué, où les protégés de Benzarti ont gaspillé inexplicablement deux points qui pourraient être précieux au décompte final. Confusion des rôles et déchets techniques Tout le monde sait que Faouzi Benzarti est un fervent adepte du football offensif, s'articulant autour du fameux «pressing »cher au coach de l'Etoile, indépendamment du nom de l'adversaire et du contexte de la rencontre. Pour faire face aux protégés de Kouki, l'entraîneur sahélien n'a pas dérogé à ses convictions tactiques, où les coéquipiers de Kom se sont carrément installés dans le camp adverse durant la grande majorité de la rencontre. Les intentions étaient claires : acculer l'adversaire à commettre des erreurs et sceller le sort de la rencontre le plus vite possible. Mais il ne suffit pas d'avoir les intentions claires et d'injecter un nombre important d'attaquants pour asseoir son dispositif offensif. En effet, l'incorporation de pas moins de quatre joueurs à tempérament offensif, à savoir Bounedjeh, Moussa, Bangoura et Mouihbi (jouant le rôle de régisseur) — sans omettre de signaler l'apport de Brigui et Tej — a paradoxalement donné lieu à une confusion des rôles pénalisante, sans oublier un problème de positionnement sur le front de l'attaque. De ce fait, Bounedjeh — manquant terriblement de réussite — a dépensé beaucoup d'énergie non seulement pour ouvrir des brèches dans une arrière-garde adverse regroupée, mais aussi pour éviter les mauvais placements de son coéquipier Sofiène Moussa. Ce dernier visiblement en manque de compétition et d'inspiration a été totalement désorienté dans la surface de réparation, auquel s'ajoutent des déchets techniques et une crispation manifeste. Derrière ce tandem, jouait un Mouihbi visiblement mal à l'aise dans son nouveau registre de créateur de jeu — en remplacement de Saâda souffrant — et loin des 16m, et qui a été remarquablement gêné par l'organisation défensive compacte des protégés de Kouki. Seul Bangoura, par sa technique, sa mobilité et sa rapidité a pu malmener l'arrière-garde de EGSG, malgré un positionnement relativement décalé par rapport à la surface de réparation, où il est nettement plus percutant. Bounedjeh, la pluie et le beau temps ! Décidément, le canonnier de l'équipe, Baghdad Bounedjeh, est capable du meilleur comme du pire. En effet, après avoir ébloui l'assistance du «classico» face au CA par son opportunisme et son impact sur ses adversaires directs, il a péché face à EGSG par un égoïsme et des choix approximatifs des derniers gestes techniques. Sans exagération aucune, il a été l'auteur de pas moins de cinq ratages de buts tout faits. Et, cerise sur le gâteau, il s'est permis «le luxe» de bousculer l'arbitre de la rencontre, un geste qui lui a valu l'expulsion —il risque 8 matches de suspension. Au final, il est vrai que Said Kordi a lourdement pénalisé la formation sahélienne en refusant injustement de valider le but marqué par Brigui — une décision qui a fini par créer une ambiance électrique au stade — mais il est aussi vrai que les ratages des Etoilés et la fébrilité qui a caractérisé le rendement de certains éléments ont grandement réduit la performance du club sahélien. D'un autre côté, il ne faut pas écorner le mérite des coéquipiers de l'excellent portier Thamri qui ont fait preuve de calme et de gestion réfléchie aux moments difficiles de la rencontre. «Nous avons mis en place un dispositif permettant d'empêcher les joueurs de l'Etoile de développer leur jeu habituel. Nous avons même cherché à surprendre notre adversaire lors des 15 dernières minutes», a déclaré Nabil Kouki.