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Un hommage claudicant
Festival international de Carthage - Derwish… Derwish
Publié dans La Presse de Tunisie le 24 - 07 - 2010

Sayed Darwiche et Mahmoud Darwiche sont décédés mais ils sont loin d'être morts. Quand on laisse un répertoire comme le leur, l'un dans la chanson et l'autre dans la poésie, il n'y a rien d'étonnant à ce qu'ils reprennent vie à chaque interprétation et à l'occasion de tout hommage. C'est d'ailleurs ce qui rend louable tout spectacle organisé en leur honneur, mais c'est en même temps ce qui engage une responsabilité envers le devoir de mémoire d'une part, et le devoir de respect de la valeur artistique de leurs travaux d'autre part.
Pour l'objet du spectacle Derwish… Derwish, présenté en première sur la scène de Carthage jeudi, la chanteuse Dorsaf Hamdani, le comédien Jamel Madani et le compositeur Ridha Chmak se sont rassemblés autour d'un concept liant les œuvres d'un Darwiche à celles de l'autre. Il y avait de quoi opérer une rencontre entre les deux : l'un chante le quotidien des pauvres et la colonisation, l'autre poétise la résistance, l'amour, le pain quotidien et tous les sentiments humains. Chacun dans sa spécialité, le chant pour la cantatrice, les mots pour l'homme de théâtre et les notes pour le musicien, a imaginé une sorte de dialogue entre les chansons de Sayed et les poèmes de Mahmoud, qui se donnent la réplique sans transition.
Un univers musical très orchestral
Où est la nouveauté, diriez-vous ? Le spectacle n'est pas que du chant et de la poésie. Il y a eu toute une mise en scène — avec des danseuses et un écran de projection— à laquelle Dorsaf Hamdani et Jamel Madani ont pris part. Ridha Chmak a non seulement réarrangé les chansons de Sayed Darwiche, il a également composé une musique pour quelques poèmes de Mahmoud Darwiche.
22h00 pile, le spectacle commence. Les musiciens s'installent sur scène, ils sont dirigés par Ridha Chmak. Salma ya Salama a servi d'intro. Tout de suite après, Jamal Madani entame la lecture de Ana lastou li. Il n'est pas encore sur scène. Dorsaf Hamdani lui répond par Zourouni kolli sana marra. Elle marque ainsi son entrée sur scène, entourée par des danseuses qui effectuent de grands gestes dans une ambiance qui rappelle les Mille et Une Nuits. Leur présence sur scène et leurs chorégraphies relèvent davantage du remplissage de l'espace que de la mise en scène. Il en est de même pour l'écran de projection, sur lequel apparaissaient par moments des images sans grand rapport avec le spectacle (une peinture abstraite, une femme en costume d'époque).
Chansons et poèmes se sont enchaînés devant un théâtre à moitié occupé et qui n'a pas lésiné sur les applaudissements et les louanges, sauf pour quelques enfants qui chahutaient et qui n'avaient visiblement rien à faire de El helwa di. Avec Jidariya, Jamel Madani entre sur scène, du côté du public, en costume grec. Dans la deuxième partie du spectacle, qui a duré une heure et demie, Dorsaf Hamdani a interprété Fakir bi ghayrik, Ouhibouka akthar et Yatirou al hamam, des poèmes de Mahmoud Darwiche pour lesquels Ridha Chmak a composé la musique.
Entre la réécriture des chansons de Sayed Darwiche et la création de musique pour les textes de Mahmoud Darwiche, Ridha Chmak a inventé un univers musical très orchestral et très différent de l'esprit épuré que l'on connaît dans la musique du premier et dans les mots du deuxième, qui ont été d'ailleurs chantés a cappella par la Libanaise Oumaima El Khalil pour Ouhibouka akthar et, avec un simple luth, pour Yatirou al hamam, par son compatriote Marcel Khalifa.
Avec sa belle voix et sa légèreté sur scène, Dorsaf Hamdani a rempli sa part du contrat et a mis ce qu'elle pouvait d'émotion et de bonne humeur, quand il le fallait, dans ses interprétations. On ne peut malheureusement pas en dire autant pour Jamal Madani qui a offert au public une performance approximative et inégale. Les poèmes de Mahmoud Darwiche n'ont jamais été de la récitation, et ce n'est pas le fait d'être en costume et de lever les mains dans tous les sens qui vont leur donner la dimension théâtrale souhaitée. Darson men kamasutra, l'un des plus beaux de Darwiche a été, disons-le, massacré par la lecture hésitante de Jamel Madani, qui manquait visiblement d'exercice. N'aurait-il pas mieux valu utiliser des enregistrements de la voix du poète disparu ? Mais peut-être qu'il fallait pour cela acquérir les droits d'auteur…
Bref ! Nous pouvons dire à l'issue de ce spectacle que Sayed Darwiche n'a pas été trop dérangé dans sa tombe, mais Mahmoud Darwiche, qui a dit dans un poème dédié à notre pays Comment guérir de l'amour de la Tunisie, méritait beaucoup mieux que ça !


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