Des associations de la société civile ont condamné, avec la plus grande fermeté, l'attentat perpétré, mercredi, au musée du Bardo. Cet attentat qui a fait plusieurs victimes a visé à la fois la démocratie tunisienne naissante et un haut-lieu d'histoire et de culture, ont-elles souligné dans un communiqué commun, publié hier. Ces associations appellent les élus à adopter « une véritable réforme du secteur de la sécurité et du renseignement pour que les chaînes de responsabilité soient clarifiées et que le secteur soit mieux organisé, plus efficace tout en étant respectueux des citoyens ». Ils exhortent les partis, les hommes et femmes politiques à affronter le terrorisme, unis, et à refuser d'instrumentaliser la récente tragédie en fonction de leurs intérêts partisans ou personnels. Les associations signataires sont : — L'Association des droits fondamentaux et libertés publiques — Association Kolna Tounès — Association Le Labo démocratique — Association promotion civique — Association tunisienne de l'environnement et de la nature de Gabès — Association tunisienne de transparence dans les mines et énergies — Association Touensa — Le Forum de la citoyenneté Un traitement juridique Pour sa part, l'Association des femmes tunisiennes pour la recherche et le développement (Afturd) a affirmé que l'attaque terroriste perpétrée mercredi cherchait à semer un climat de peur parmi les Tunisiens. Il s'agit d'agissements odieux qui visent à porter atteinte à l'image de la Tunisie à l'étranger et à la stabilité politique, sociale et économique du pays. L'association a appelé, dans un communiqué, à la solidarité des forces démocratiques et du peuple tunisien et de l'ensemble des acteurs politiques, afin de protéger notre pays du «projet fasciste rétrograde», précise l'association. L'association a aussi relevé que l'éradication du terrorisme ne peut se limiter à l'usage des armes mais nécessite aussi un traitement juridique, éducationnel et culturel à travers la révision du système éducatif, politique et culturel de manière à protéger les jeunes contre toute instrumentalisation par les parties terroristes. De son côté, la direction du mouvement scout tunisien a vivement condamné «l'attentat terroriste lâche» ayant ciblé le musée du Bardo, exprimant son rejet total de toute forme de violence et d'extrémisme. Dans un communiqué rendu public hier, elle a appelé «toutes les composantes de la société civile à s'unir contre le terrorisme et le fanatisme», réaffirmant sa «détermination à mener sa mission éducative au sein du mouvement scout pour contribuer à former une jeunesse saine immunisée contre l'extrémisme». Le mouvement a exhorté, également, tous les scouts à poursuivre leurs activités éducatives dans toutes les régions du pays tout en faisant preuve de vigilance et participant aux efforts nationaux dans la lutte contre le terrorisme. Il a souligné, d'autre part, «la nécessité d'accorder un intérêt accru aux jeunes, à consolider les organisations de jeunesse et d'enfance et à les encourager à assumer leur rôle éducatif et social». Un crime contre les peuples du Maghreb Quant à l'Union syndicale des travailleurs du Maghreb arabe (Ustma), elle a condamné «la lâche agression terroriste» au musée du Bardo. «Les agresseurs visaient le moral du peuple tunisien et ses forces vives, notamment les deux institutions sécuritaire et militaire», souligne l'Union syndicale, exprimant sa totale solidarité avec les Tunisiens, la police et l'armée nationales dans leur lutte antiterroriste et leurs efforts pour défendre la patrie et ses acquis économiques. L'Union syndicale souligne la nécessité de fournir les moyens adéquats aux forces de sécurité et à l'armée tunisiennes pour gagner la bataille de la lutte antiterroriste. «Le terrorisme est un phénomène et un crime contre les peuples maghrébins, les sociétés arabes et la communauté internationale. Il nécessite la vigilance de tous pour mener une guerre totale et empêcher la propagation de ce fléau dans la région», estime encore l'organisation. L'Union appelle tous les Tunisiens à la mobilisation et à une participation effective dans la guerre contre le terrorisme «afin d'exclure cet esprit destructif qui n'a pas de place parmi les peuples maghrébins», a encore estimé l'organisation. Pour une enquête sérieuse L'Association des magistrats tunisiens (AMT) a souligné la nécessité de mener une enquête sérieuse sur les circonstances de l'attaque terroriste du musée du Bardo. Dans une déclaration, rendue publique hier, l'AMT appelle à dévoiler les résultats de l'enquête et à communiquer les raisons qui ont permis de prendre pour cible des civils au cœur de la capitale et à proximité du siège du Parlement. L'AMT affirme son adhésion à l'élan de solidarité initié par l'ensemble des composantes de la société civile, condamnant les crimes terroristes et appelant les Tunisiens à s'unir pour faire face à ce fléau. Dans le même contexte, le Conseil de l'Ordre des avocats a insisté sur la nécessité de consacrer l'unité nationale et de renforcer les liens de solidarité entre les citoyens tunisiens, d'une part, et les politiques et la société civile, d'autre part, dans l'objectif de déraciner le terrorisme. Le Conseil de l'Ordre condamne l'ignoble attentat terroriste perpétré, mercredi, au musée du Bardo, et qui a fait plusieurs victimes innocentes. Il appelle, d'autre part, à l'organisation, dans les plus brefs délais, d'une conférence nationale pour définir les contours d'une stratégie de lutte efficace contre le terrorisme. Le Conseil de l'Ordre a, également, appelé les avocats à participer à un sit-in de solidarité prévu hier après-midi devant le musée du Bardo.