Par Mahmoud HOSNI A quelque chose malheur est bon. L'attaque vile et lâche du musée du Bardo, aussi sanglante soit-elle, a eu un effet boomerang tant sur les auteurs que sur les commanditaires. Tant sur le plan international que national, le crime a eu un effet rassembleur. De tous les continents, les voix des dirigeants et des peuples ont fusé, unanimes. Tous avec la Tunisie, pour soutenir la démocratie naissante et pour tendre la main à ce pays meurtri, mais nullement effondré. Gouvernements, sociétés civiles, organisations internationales et citoyens ont stigmatisé l'acte lâche et stupide ! En Tunisie, il a constitué une sorte d'électrochoc salvateur, ramenant les Tunisiens à la dure réalité: le terrorisme est là, une hydre aveugle, une bête qui se terre quelque part, prête à tuer et détruire. Ainsi, de simple menace qu'on a un peu de mal à admettre et imaginer, c'est en plein cœur de la ville que la terreur se manifeste. Du coup, les Tunisiens laissent derrière eux toutes les différences, toutes les revendications, la politique politicienne, pour s'unir, serrer les rangs contre un ennemi commun, innommable. Spontanément, par milliers, ils organisent des marches pacifiques dans toutes les villes du pays. Mieux encore, les touristes étrangers qui séjournaient dans le pays ont pris part aux manifestations, défiant le terrorisme, disant que c'est un monstre aveugle qui peut frapper partout, à tout moment (anywhere, anytime). Aujourd'hui, les témoignages de solidarité et de soutien viennent de partout. Pour la démocratie naissante, pour le peuple tunisien connu pour sa tolérance, son hospitalité et son rejet catégorique de l'obscurantisme et de l'extrémisme. Cette solidarité internationale sans équivoque doit justement consolider les Tunisiens dans leurs convictions profondes et leur attachement à la liberté et à la démocratie. Mais ils sont tenus surtout de serrer les rangs, de se remettre au travail, de redoubler d'effort et d'abnégation pour que reste debout la Tunisie qu'ils aiment tant. Cela doit dépasser le bout des lèvres et le simple slogan. Le moment n'est nullement propice aux grèves, aux surenchères et aux corporatismes étroits et étriqués? La Tunisie mérite beaucoup mieux et même des sacrifices pour reprendre son élan. Il est donc nécessaire de concrétiser par les actes de générosité cet attachement au pays et à la liberté.