Par Noureddine BOUJEMAA * Par définition, le mensonge inoffensif est un fait amusant, drôle et agréable pour l'esprit dans la mesure où il ne nuit pas à autrui. Un blagueur qui utilise le petit mensonge n'est jamais pris au sérieux. Les contes anecdotiques du fameux «Joha», personnage légendaire, inspirés et inventés par sa féconde imagination et parfumés par de petits mensonges, ne cessent d'intéresser les gens jusqu'à ce jour, et à travers les générations. Ils les trouvent agréables, pleins de farces et de plaisanteries à en rire à gorge déployée. Passons maintenant aux choses sérieuses sur les méfaits du mensonge malicieux à gros calibre qui peut se transformer en tragédie s'il parvient à toucher l'intégrité et l'honneur d'une famille ou d'une jeune fille dans sa réputation et sa vertu. Il peut être puni par le châtiment suprême sans autre forme de procès. Mais si on arrive à l'étouffer ou l'atténuer à temps, la punition peut s'appliquer avec moins de dégâts. Généralement, c'est dans les régions sous-développées souffrant d'un manque de développement culturel et d'instruction que tout acte déshonorant la réputation d'une famille ou de l'un de ses membres, surtout de sexe féminin, est puni sévèrement par esprit de vengeance. Malheureusement, il est désolé de constater que le mensonge qui touche l'honneur des gens ne cesse de s'amplifier, semant la zizanie et la haine dans notre société. Les cas de ce fléau ne manquent pas et on peut en citer quelques-uns : Que dit-on de deux fiancés sur le point de se marier qui voient leurs rêves et leurs espoirs brisés par le fait d'un mensonge à gros calibre ayant l'effet d'un poison mortel. Que dit-on d'une vieille fille à la recherche d'un mari et d'un foyer, laquelle, après avoir trouvé l'oiseau rare, voit son projet se volatiliser par le méfait d'un mensonge cruel touchant sa vertu et l'honneur de sa famille d'une manière vile et injuste. Que dit-on d'un mensonge destructeur pouvant causer la rupture entre les familles, les frères et sœurs, les cousins et les cousines avec ses méfaits et ses répercussions morales sur leurs enfants. Même le secteur étatique et privé n'échappe pas à ce genre de pratique par certains agents malhonnêtes qui n'ont ni morale ni conscience, n'hésitant pas à utiliser l'arme mensongère à l'égard de leurs supérieurs pour les toucher dans leur intégrité et se venger d'eux pour la simple et unique raison que ces derniers font scrupuleusement leur boulot en appliquant le règlement qui leur donne le droit de signaler, de punir toute négligence commise dans le travail par leurs subordonnés. Même le mensonge immoral n'a pas échappé aux politiciens, qu'ils soient indépendants, adhérents ou dirigeants dans un parti. Ils ont utilisé cette arme hypocrite contre leurs adversaires politiques lors des dernières élections, croyant que cette façon de procéder pouvait les aider dans la course au pouvoir. Mais ils se sont rendu compte que le peuple tunisien n'est pas dupe et facile à tromper. Le résultat du scrutin l'a confirmé. Il y a maintenant une frange de radicaux fanatiques, des sbires barbus hostiles et provocateurs à l'intérieur des mosquées, lieux de piété, vivant dans les cités implantées à l'intérieur du pays et à proximité de la capitale qui nous rendent la vie difficile. Même si tout fonctionnait bien au niveau de l'Etat, ces écervelés et ces égarés ont le syndrome de la critique démagogique et de la contestation injustifiée et erronée. Ils engagent toujours des discussions quotidiennes avec ceux qui partagent leurs idées et leurs projets subversifs. Ils ont choisi le dérapage et le refus d'adhérer à l'union sacrée entre tous les Tunisiens. Ils sont pleins de rancœur et s'acharnent contre ceux qui sont au pouvoir et n'hésitent pas sans scrupules à user déloyalement du mensonge pour le diffuser à travers les cités afin de créer un climat de doute et de tension et troubler l'ordre public dans le pays, minimisant ainsi toute démarche concrète réalisée par le nouveau gouvernement dans le cadre de son action de développement dans les régions déshéritées et marginalisées. Et là je voudrais m'adresser à tous mes chers concitoyens pour les appeler à soutenir les nouveaux ministres, avoir confiance en eux, en leur compétence et leur savoir-faire dans le règlement des dossiers urgents et prioritaires qui préoccupent tous les Tunisiens, car la stabilité du pays dépend de celle de tout le gouvernement. Aujourd'hui, la patrie a besoin de l'union de tous et spécialement de sa jeunesse, y compris ceux qui ont dérapé, pour combattre ensemble le spectre du terrorisme. Nous sommes tous tenus de soutenir notre vaillante armée et nos forces sécuritaires héroïques en leur communiquant l'information, quelle que soit sa dimension, pour vaincre ce fléau qui veut ravager et détruire notre culture, notre civilisation, le devenir de notre pays et de nos enfants, et des générations montantes. Avec notre volonté à tous, nous y parviendrons. Que Dieu soit avec nous pour combattre le terrorisme qui est l'ennemi de toute l'humanité, et qui n'a pas une place chez nous ni ailleurs. * (Ex-fonctionnaire à la Sûreté nationale)