La saison estivale est à nos portes, la hantise des moustiques est déjà vivace parmi les habitants des villes qui craignent un été cauchemardesque après les grandes pluies des deux derniers mois. Deux mois et l'été sera parmi nous. Cette saison qu'on attendait avec impatience par le passé est depuis des années redoutée par les Tunisiens. Ceux habitant les grandes villes surtout. Tunis et sa banlieue deviennent invivables du fait non seulement de la chaleur humide et suffocante, mais aussi et surtout à cause de l'invasion de cette petite bestiole qu'est le moustique qui hante déjà les esprits. Les quatre dernières années furent exceptionnellement dures pour tout le monde, car le traitement habituel des espaces vagues où s'entassent toutes sortes d'ordures, des lagunes et des eaux de certains cours d'eau aux environs de la capitale notamment (oued Gueriana, oued Meliène, etc.), n'a pas eu lieu en dépit des appels incessants des habitants et des médias. La situation au contraire n'a fait qu'empirer depuis que tous les espaces vagues aux alentours des villes, aux bords des routes, sur les rives des oueds sont devenus des décharges pour ordures. On jette tout et partout dans le moindre souci des conséquences que peut engendrer un tel comportement. Cela ne changera pas de sitôt tant que le Tunisien n'est pas conscient du danger qui le guette de par un tel agissement qui fait fi des règles les plus élémentaires de l'hygiène. A cela s'était ajoutée une absence presque totale de la part des services municipaux, habitués à mener des campagnes saisonnières de propreté et de traitement des eaux stagnantes pour minimiser autant que faire se peut de la nocivité de cette bestiole qui peut même véhiculer certaines maladies contagieuses. En général, c'est vers le mois de mars que ce genre de campagnes se déclenche. Le changement opéré au niveau du pouvoir central n'a rien apporté de nouveau et ne semble pas se soucier d'une question qu'on peut juger secondaire au vu des problèmes que connaît le pays. Rien donc n'a été fait. Et l'on estime que rien ne le sera parce qu'au niveau du ministère de l'Intérieur, aucun signe n'a été décelé pour que les municipalités bougent enfin et préparent un programme d'intervention pour les mois à venir faute de l'avoir fait à temps. Il est déjà un peu tard ! Le traitement des eaux stagnantes doit se faire normalement au mois de janvier, au plus tard au mois de mars dès l'apparition des premiers insectes qui se fait avec la hausse de la température. Avec les dernières pluies, l'on devra s'attendre cet été à de véritables nuages de moustiques si des mesures urgentes ne sont pas prises pour tout d'abord s'attaquer aux lagunes dans les environs de nos villes et notamment Tunis, les rivières presque mortes et leurs rives où s'entassent toutes les saletés du monde et qui constituent de véritables viviers pour les moustiques, véritable cauchemar de nos nuits d'été dont certains peuvent rivaliser en dimension avec les mouches. Sans trop tarder, les municipalités doivent prendre le devant pour agir dès les prochains jours pour traiter les viviers de moustiques, les lagunes, caves, rivières, dégager les regards bouchés par l'inconséquence des citoyens et en parallèle s'attaquer aux autres sources du mal, ces ordures qui ont gâché tout le paysage du pays et qui n'épargnent ni milieu citadin, ni milieu rural. C'est un véritable SOS que nous lançons avec insistance pour que les autorités à tous les niveaux prennent au sérieux la question et cherchent les meilleurs moyens pour au moins minimiser de ses effets de plus en plus insupportables même si nous demeurons convaincus que presque rien ne sera fait. Et l'on pourra nous avancer moult arguments pour l'expliquer, surtout en l'état où se trouvent toutes les municipalités du pays dirigées par des délégations spéciales qui se contentent de parer au plus urgent en attendant que des élections puissent avoir lieu. Le constat étant, il est du devoir du gouvernement de prendre les choses en main et de faire valoir son autorité pour en finir avec cet état d'insouciance et de léthargie au niveau local et régional pour assurer aux citoyens un minimum requis de vie décente dont l'hygiène et un milieu propre sont la pierre angulaire. Et pour aussi offrir aux visiteurs de notre pays un meilleur cadre différent de celui des quatre dernières années.