Les choix tactiques, à côté des appréhensions déplacées, ont déstabilisé le dispositif auquel le Stade était habitué... Les idées les plus «folles» ne sont pas souvent les plus sages et l'éducation footballistique est la plupart du temps accompagnée d'une belle leçon de réalisme. Encore une fois, le Stade fait un fort mauvais usage des notions footballistiques. Il s'est vu plus fort qu'il n'est réellement et a oublié ses repères au moment où il avait pourtant besoin de réalisme et d'intelligence dans le jeu. Visiblement, il manque encore du vécu aux joueurs stadistes, même s'ils ont en accumulé depuis un bon bout de temps, y compris aussi et surtout dans la difficulté. Un peu plus de discipline pour plus d'efficacité aurait pu certainement permettre une bien meilleure expression d'ensemble et la multiplication des phases de jeu abouties. Cet objectif concerne évidemment tous les compartiments de jeu. L'idée est cependant là: l'avenir du ST dépend essentiellement de ce que ses joueurs sont capables de faire plutôt que de ce qu'ils veulent obtenir. Les choix tactiques, à côté des appréhensions déplacées, ont déstabilisé le dispositif auquel l'équipe était habituée. Forcément, on ne joue pas de cette manière devant un adversaire de la trempe de l'Espérance qui a besoin de chaque match et de chaque point, qui ne pardonne pas et qui ne laisse passer aucune défaillance adverse. C'est un peu dommage que l'équipe retombe rapidement dans ses travers. Elle aurait pu bénéficier de ce qu'elle aurait pu apprendre cette saison dans sa nouvelle version. On voyait les joueurs évoluer, on sentait aussi une marge de progression évidente aussi bien dans leur manière de jouer que dans le comportement individuel et collectif de l'équipe. Une belle leçon à retenir Mais à force de se voir aguerri, bien taillé et surtout impatient, le ST a été remis à sa place de la manière la plus significative. La défaite face à l'Espérance est une belle leçon à retenir. Elle devrait être en définitive encore plus bénéfique pour les réactions qu'elle suscite que pour la pensée simpliste qui la déclenche. Pensée témoignant de rétrécissement tactique et de formes inarticulées de jeu. Inutile de chercher des excuses, et encore moins un sens à ce dérapage. Surtout lorsque l'équipe se permet de présenter un modèle qui n'est pas le sien. Après une brève éclaircie, le ST s'est trouvé inexistant dans le jeu, sans inspiration dans la construction et écrasé physiquement par son adversaire. Il a ajouté à cette triste liste un déficit de détermination évident. Le tout sous les yeux de son entraîneur qui ne semblait plus maîtriser la situation tout aussi que ses hommes. Autrement dit, il était, contrairement à ce que l'on attendait, privé de l'équilibre et de la justesse du jeu souhaités, de la solidité nécessaire, de la force mentale indispensable dans ce genre de matches, de l'impact physique désiré dans certains rendez-vous, et surtout de la continuité voulue dans les résultats. Mais l'échec, il faut vivre avec. Parfois la victoire est plus dure à gérer. On a toujours pensé que les joueurs stadistes sont capables de faire de bonnes choses. Mais on ne sait pas toujours s'ils ont vraiment le mental pour le faire. En tenir compte aujourd'hui est autant une question de connaissance du football que de réalisme sportif. De cette large défaite contre l'Espérance, qui fait rappeler d'ailleurs celle concédée il y a quelques semaines face au Club Africain, le Stade ne devrait pas pour autant oublier que la force d'une équipe est de se construire, pas seulement dans les victoires, mais aussi et surtout dans les défaites et dans les moments difficiles. L'un des principaux challenges se profile, en effet, quand ça va moins bien. Pour autant, il est appelé à rendre les choses à leur juste valeur et à leur place réelle en commençant par les détacher de tout ce qui est de nature à les conditionner outre mesure.