Ben Guerdane et Kasserine filent droit vers la L1. En attendant le 3e heureux lauréat Désormais, on y voit plus clair. A trois journées du terme, les tendances se précisent et la lanterne des observateurs commence à être éclairée sur les chances et les ambitions réelles des uns et des autres. Premier constat : le Sfax Railways Sport (2 points), et à un degré moindre l'Olympique du Kef (5 pts) sont hors course et ne peuvent plus rattraper le wagon des promus. Leurs retrouvailles de la 8e journée, le 24 mai, ressemblera pour ainsi dire à un baroud d'honneur. Deuxième constat : l'Avenir Sportif de Kasserine (14 pts) et, à plus forte raison, l'Union Sportive de Ben Guerdane (16 pts) ont mis un pied en division d'élite. Ils possèdent aujourd'hui respectivement 4 et 6 points d'avance sur un tandem composé de l'Espoir Sportif d'Hammam-Sousse et de l'Etoile Olympique de Sidi Bouzid (10 pts chacun). Logiquement, l'une de ces deux dernières équipes doit compléter le tiercé gagnant. Il faut croire qu'elles vont s'épier et suivre de près leurs sorties respectives, jusqu'au bout. Dès la reprise, l'ESHS ira chez l'ASK, cependant que l'EOSB recevra l'USBG, sachant que toutes les rencontres de ce mini-championnat se jouent sur des terrains neutres, le club «local» bénéficiant toutefois du quota de supporters. Et toujours vers le Sud... Sur les trois relégués en L2, deux clubs, l'Association Sportive de Djerba et l'Avenir Sportif de Gabès, appartiennent au foot du Sud. Ils devraient, donc, de suite être remplacés par deux autres représentants de cette région qui vit intensément la passion du ballon rond, Ben Guerdane et Kasserine. Et peut-être même par trois si d'aventure Sidi Bouzid arrachait le dernier ticket du «paradis». La tendance d'un foot d'élite qui glisse vers le Sud chaque saison un peu plus se confirme. Ils sont déjà cinq clubs sudistes à être certains de partir début août prochain dans les starting-blocks de la Ligue 1 : CS Sfaxien, ES Zarzis, Stade Gabésien, ES Métlaoui et EGS Gafsa. En attendant les renforts apportés par le play-off, donc. Injuste croisade Tout comme en Ligue 1, l'atmosphère du play-off est délétère. Il ne se passe pas une seule journée sans que l'arbitrage ne soit vilipendé. Beaucoup l'accusent de rouler pour l'USBG, le club cher au président de la fédération, Wadii Al Jary, et de le favoriser. Pourtant, jeter l'anathème sur le club du Sud-Est en avançant tous ces prétendus coups de pouce rend mal justice à un club qui s'est énormément investi dans un objectif qu'il caresse depuis deux ou trois saisons. Et qui possède indiscutablement le meilleur effectif et la qualité de jeu la plus solide de toute la Ligue 2. Vilipender la grande famille de Ben Guerdane et diaboliser un terroir où le foot sert en quelque sorte d'unique exutoire dans la morosité ambiante, c'est lui refuser arbitrairement toute ambition et lui dénier injustement tout droit au rêve. Calendrier biscornu Le play-off n'a pas non plus échappé à l'improvisation ambiante. A trois journées de la fin, son calendrier se trouve subitement chamboulé. Un arrêt brutal de trois semaines va être suivi d'un marathon de trois matches en huit jours, une accélération que rien, ou presque, ne justifie. On jouera la 8e journée le 24 mai, la 9e le 27, et la 10e et dernière dimanche 31 mai. Les six clubs concernés sont les premiers à ne pas comprendre pareille programmation biscornue. Quoi qu'il en soit, la prochaine journée, dimanche prochain, propose les trois affiches suivantes : EOSB-USBG, ASK-ESHS et SRS-OK. Et cela ne va pas être triste...