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La Manif pour Tous au sujet de l'égalité et des droits : Premier round islamiste, en rejet radicalisé (Album Photos)
Publié dans Leaders le 12 - 08 - 2018

La parole est à la rue tunisienne : samedi pour les Islamistes, mardi pour le camp opposé formé par les « modernistes et démocrates ». Fortement opposées aux propositions contenues dans le rapport de la COLIBE en faveur de l'égalité notamment dans les droits successoraux et les libertés individuelles, de larges franges d'islamistes, rechargées à bloc par des imams de mosquée ont pris d'assaut samedi matin le boulevard du 20 Mars, de Bab Saadoun au Bardo. Amenés par bus entiers de toutes les régions, encadrés par des militants et des prédicateurs, ils ont répondu à l'appel d'une ‘'Coordination nationale pour défendre le Coran et la Constitution'', un collectif d'associations qui s'inscrivent pour la plupart dans la galaxie du parti Ennahdha.
Voile couvrant la tête et une bonne partie du visage pour des femmes, barbe hirsute pour des hommes, djebba traditionnelle, chéchia pourpre tunisienne entourée du turban des oulémas de la Zitouna pour des imams, et le Coran brandi au bout du bras : la manifestation a pris des allures de procession.
L'épreuve de vérité pour Ennahdha
Pancartes, banderoles et slogans sont unanimes à rejeter en bloc toutes les propositions avancées, proclamant le Livre Saint et la Chariaa comme unique source de législation, accusant les auteurs du rapport et membres de la COLIBE de toutes les manipulations, voire pour certains manifestants d'apostasie. L'éphémère ancien chef du gouvernement islamiste sous la Troïka, Ali Laarayedh, député à l'ARP, tentera de modérer les propos en déclarant que ‘'tout n'est pas à rejeter''. Mais ‘'si certaines propositions seraient acceptables, d'autres méritent large débat au cours des années à venir, mais toutes celles non-conformes à l'Islam ne sauraient être admises.''
Poussé à ses derniers retranchements, le parti Ennahdha qui avait haut et fort clamé lors de son congrès de mai 2016 à Hammamet sa décision à séparer le politique du religieux, est aujourd'hui confronté à la dure épreuve de la vérité. Epouser et faire aboutir la position de la quasi-totalité de ses troupes encartées et, plus largement, de son réservoir électoral à entretenir précieusement pour les échéances de 2109, ou abandonner une position idéologique radicale lui permettant d'épouser l'air du temps.
Un clivage toxique
Son dilemme n'est pas uniquement tuniso-tunisien et immédiat. Il marquera sa perception à l'international qu'elle s'emploie à rassurer, ses relations avec les autres partis et mouvements islamistes et, à l'avenir pour l'histoire, la justesse ou pas de sa trajectoire stratégique.
L'amalgame du religieux avec le civil est difficile à contrer. Le discours confessionnel, passionné, risque d'être clivant, toxique, difficile à rattraper. Loin du brouhaha du Bardo, c'est la question qui taraude ses états-majors.
Combien étaient-ils, samedi au Bardo ? 5.000, à minima, 10.000, voire 20.000 comme le revendiquent les organisateurs, ils ont exprimé leur point de vue, dans un exercice démocratique à l'honneur de la Tunisie. Comme le feront, ce mardi 13 août, au centre-ville de la capitale, les militants du camp opposé.
Au lieu du débat, la diabolisation
En attendant ce deuxième round, le président Béji Caïd Essebsi cultive le mystère sur le discours qu'il prononcera mardi matin à 11 heures au palais de Carthage, à l'occasion de la célébration de la Fête de la Femme. Un an auparavant, jour pour jour, il avait jeté le pavé dans la marre, posant la question de l'égalité dans l'héritage et d'autres droits pour la femme, créant une commission (la COLIBE) pour lui soumettre des propositions à ce sujet. Me Bochra Belhaj Hmida, militante irréductible de la cause des femmes et des libertés, et députée à l'ARP, en a été désignée présidente, avec d'illustres membres (Abdelmajid Charfi, Slim Loghamni, Saloua Hamrouni, Dorra Bouchoucha, Slaheddine Jourchi…). L'échéance initiale lui était fixée à 6 mois. Un léger retard, notamment pour ne pas parasiter la campagne électorale des municipales, a été ‘'toléré''. Dès sa mise en ligne, après remise au chef de l'Etat, le rapport a essuyé un feu nourri de la part des islamistes dont peu l'ont effectivement lu dans son intégralité. La machine de diabolisation s'est rapidement emballée, suscitant des accusations d'apostasie quand il ne s'agit pas de menaces de mort, notamment contre Bochra Belhaj Hmida.
Une com faiblarde face à des déchaînés
Faute de débat, dépassionné, rationnel, et visionnaire, la Tunisie verse dans le clivage, la mobilisation acharnée, les tiraillements risquant les discordes de la fitna. De peur de perdre leurs bases, les politiques, jusque-là ne jouent pas leur rôle de leaders d'opinion, se contentant de suivre la rue. Aucun travail d'explicitation, d'analyse ou de discussion, n'a été entrepris. Imams et prédicateurs se sont chargé d'électrifier les tensions. En face, l'effort de communication a fait cruellement défaut, se limitant surtout à des contre-offensives peu puissante et qui ne parviennent pas aux fins de la Tunisie.
Engager l'avenir et rééquilibrer le paysage politique, loin de toute hégémonie
Du palais de Carthage, le président Béji Caïd Essebsi qui suit attentivement toute cette ‘'animation''. Il sait combien la question est difficile et tout le temps que doit nécessiter le débat sur des questions aussi fondamentales. Déterminé à marquer son mandat par une avancée significative en matière d'égalité, de droits et de libertés, mais aussi à ‘'redresser la barre'' du rééquilibrage du paysage politique, loin de toute hégémonie islamiste, ou autre, il fera de son discours de ce 13 août, un acte significatif. Les mesures immédiates qu'il endossera positionneront le curseur qu'il aura choisi et constitueront un message aux uns et aux autres. Il y paraît très déterminé.
Réponse demain matin à Carthage et en fin d'après-midi, à partir de 18heures devant le théâtre municipal, au centre ville de Tunis.


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