3000 hectares de betterave à sucre pour en finir avec la pénurie et c'est pas tout…    Les touristes français en hausse de 24% par rapport à 2019    Khayam Turki privé de livres    Méditerranée: Djerba classée parmi les meilleures îles    Féminicide à Kairouan : un homme égorge son épouse le jour de l'aïd    Grand afflux de passagers au poste frontalier de Dhehiba    Netanyahu dissout le gouvernement de guerre Israélien    La FTF a pris des décisions pour la saison 2024-2025: Mieux que de rester les bras croisés!    Faouzi Benzarti, nouveau sélectionneur national: Une revanche, un défi...    Ligue 1 l'ES Tunis remporte son 33e titre de champion de Tunisie: La culture des titres, l'esprit club...    Baisse des concentrations de gaz à effet de serre dans l'atmosphère: Une bonne nouvelle pour la couche d'ozone, selon une récente étude    Montée du niveau de la mer: La Tunisie perdrait 250 km2 de ses côtes !    Canicule : Le mercure dépassera les normales saisonnières à partir de mardi    Anomalies sur la viande de mouton de sacrifice: Dix-huit appels de citoyens adressés aux services vétérinaires du Grand Tunis    SONEDE: L'eau du robinet ne présente aucun risque pour la santé    Autisme: Décrypter les signes pour dépister le trouble    Ces pays fêtent aujourd'hui Aïd Al-Idha    Ons Jabeur cette semaine au tournoi de Berlin    Tunisie-Libye – A l'occasion de l'AId El Idha: Le Chef de l'Etat échange les vœux avec Mohamed El Menfi et Abdelhamid Dbeibah    Organisation des Nations Unies pour l'alimentation et l'agriculture : «Les approvisionnements de la plupart des principales denrées alimentaires mondiales devraient être suffisants en 2024/25»    Grand Reportage – Chengdu en Chine: Culture vivante, atmosphère vibrante, ville de l'industrie et de la haute technologie    L'amandier: Arbre mythique, symbole de renouveau et d'immortalité    Kaïs Saïed échange des vœux de l'Aïd El Kebir avec Mohamed El Menfi et Abdulhamid Dabaiba    Grass Court Championships Berlin : Ons Jabeur affrontera Wang Xinyu    Revue de la semaine du 07 au 14 juin 2024: La police des frontières facilite l'émission des passeports via un véhicule mobile    Hichem Ajbouni : des personnes ne représentant aucune menace pour l'Etat passent l'Aïd en prison    La municipalité de Tunis se dote d'un programme spécial à la collecte des déchets de l'Aïd    Inhumanité : Gaza privée de moutons pour l'Aïd al-Adha par Israël    Les Gazaouis accomplissent la prière de l'Aïd Al Adha au milieu des ruines    Dans des appels téléphoniques avec les présidents algérien et irakien à l'occasion de l'Aïd El Idha: Echange de vœux entre Saïed, Tebboune et Rachid    Mes humeurs: Médias français, Netanyahou intouchable ?    «Confidences tunisiennes» de Marie Nemier: Des récits authentiques, insolites et palpitants    La BCE entame une nouvelle phase de sa politique monétaire    Tunisie – Saïed et son homologue irakien échanges leurs vœux à l'occasion de l'Aïd    Ons Jabeur quitte le tournoi de Nottingham    Match Espérance de Tunis vs US Monastir : où regarder le match de play-off du 15 juin 2024?    Au fait du jour | Un attaché de presse n'est pas de trop !    Belgacem Mfarrej: Défendre la pharmacie à l'hôpital Fayçal au Rwanda    Ons Jabeur passe en quarts de finale de Nottingham et devra jouer son match dès ce soir    Que de la bête et méchante surenchère partout    Naufrage de Zarzis : cinq condamnations allant de quatre à dix ans de prison ferme    L'histoire de l'Eau de Zamzam : Source inépuisable pour les pèlerins    Les films Tunisiens Behind the Mountains et Leni Africo sélectionnés à Amman International Film Festival 2024    Journée mondiale du don de sang : Un geste qui sauve    Point Doc – focus sur le documentaire : 4e édition du 20 au 22 juin 2024 à la cité de la culture    «Hiding Saddam» de Mustafa Halkawt, sur nos écrans, le 16 juin 2024 : Avoir Saddam Hussein sur les bras    Kais Saied invité au Sommet du G7    Le film Tunisien Mouch Fi Thniti dans les salles (trailer & synopsis)    







Merci d'avoir signalé!
Cette image sera automatiquement bloquée après qu'elle soit signalée par plusieurs personnes.



Tunisie: Le retour à un régime autocratique est-il envisageable?
Publié dans Leaders le 18 - 11 - 2021

Par Riadh Zghal - Lorsqu'on observe le retour des réflexes collectifs du culte de la personnalité dans les manifestations répétitives ces derniers temps, que l'on note la tendance générale dans les posts de nos compatriotes sur les réseaux sociaux, il y a comme un appel à l'autorité au sommet de l'Etat. Le scepticisme, voire la méfiance, à l'égard de la démocratie s'est installé après dix années de crises tous azimuts. Politiquement, le flou règne quant aux choix fondamentaux destinés au redressement de la situation. Un président à qui beaucoup sont reconnaissants d'avoir stoppé net les stratégies nocives d'Ennahdha et consorts, mais s'impose comme l'unique détenteur de tous les pouvoirs. Tout cela s'avère comme des signes annonciateurs du retour au pouvoir centralisé et autoritaire.
On ne peut pas s'attendre à ce que toutes les révolutions soient identiques et que les périodes transitoires qui leur succèdent suivent la même trajectoire. Cependant, il est utile de se rappeler que les révolutions qui ont produit les grandes démocraties actuelles avaient abouti à des régimes dictatoriaux plus ou moins prolongés dans le temps depuis Cromwell jusqu'à Staline en passant par Napoléon Bonaparte et la restauration de la royauté en France. N'oublions pas non plus que les révolutions contre la colonisation dans presque tous les pays anciennement sous la botte de puissances étrangères n'ont pas généré des régimes démocratiques mais, au contraire, des régimes autoritaires dont la plupart sévissent encore de nos jours.
Le risque d'un retour à l'autoritarisme demeure patent, car il y a une convergence entre les dispositions prises par le président de la République et une remise en question de l'utilité de la démocratie répandue dans la société. Une société qui, depuis que le modèle branlant de démocratie s'est installé dans le pays, n'en finit pas de vivre la dégradation incessante des conditions de vie.
Un autre facteur menaçant pour la démocratie réside dans l'orientation culturelle en matière de leadership. Elle réside dans l'attrait du paternalisme, une attitude qui, en échange de sa loyauté, la personne s'attend à ce que le leader prenne en charge ou, du moins, intervienne dans la résolution de ses propres problèmes. Un leader «paternel» est supposé être compétent, bienveillant, compréhensif et empathique dans ses rapports avec ses collaborateurs. Or si cela peut aider à souder les équipes de travail autour d'un projet à réaliser, en politique cela maintient les citoyens en situation de dépendance, peu enclins à la responsabilité et à l'initiative. Ce qui témoigne de cette orientation, c'est la crainte de la démocratie participative. On craint la participation de la base aux décisions politiques parce que l'imaginaire populaire y voit le spectre redoutable du régionalisme et du tribalisme. Parallèlement, on perd de vue le fait que si certaines régions du pays ont été marginalisées ou dont l'élan de développement a été étouffé, c'est justement parce que les décisions politiques étaient centralisées et soumises aux rapports de force en présence au sommet de l'Etat.
Cette peur de la base se trouve renforcée par le message aux contours très vagues émanant du Président et son entourage qui prône le dialogue avec «les jeunes», une catégorie mal définie, les élections législatives d'individus représentant des localités pour former le parlement, la référence au «peuple qui veut» comme si ce peuple constituait une entité homogène. Ce discours paradoxal marqué, d'une part, par le déni de la diversité sociale et de la nécessité de structures intermédiaires qui expriment les visions différentes des catégories sociales et, d'autre part, par une valorisation de la catégorie des jeunes et des particularités locales que justifierait la représentation de chaque unité territoriale par un individu élu par la population locale. Pourtant la diversité est aussi présente parmi les habitants d'une même localité !
Faut-il voir dans ce contexte si brouillon un terrain favorable à l'érection d'une nouvelle dictature habillée d'un prétendu nouveau modèle démocratique ?
On serait tenté de répondre par l'affirmative si la société civile n'avait pas fait montre de vivacité et de résilience. Elle en avait donné la preuve en 2013 lorsque le statut de la femme était menacé par le courant islamiste nahdhaoui, dominant l'Assemblée constituante. Elle avait, le 25 juillet, poussé le président de la République à geler un parlement qui menait le pays à la dérive.
Et depuis que le Président a déclaré l'état d'exception, même si une majorité l'a soutenu, la vigilance est restée en alerte. Des voix s'élèvent à chaque menace constatée dans les agissements du pouvoir pour la liberté d'expression ou les droits de l'homme. Mais la partie est loin d'être gagnée quand on pense à la grave crise économique que traverse actuellement le pays.
Derrière un mouvement social, une révolution, il n'y a pas que de bonnes intentions. Les mauvaises intentions peuvent remuer des forces qui mènent au pire. Toutefois, l'espoir est pour le moment placé dans le nouveau gouvernement et dans les perspectives d'un dialogue social annoncé qui pourra éventuellement baliser les voies de sortie de crise sans céder sur le processus démocratique. Personne n'attend des solutions à court terme mais chacun aspire à l'ouverture de voies qui mènent à la sortie de la crise où le pays s'est engouffré. Comme l'avait écrit Saint-Exupéry : «Dans la vie il n'y a pas de solutions ; il y a des forces en marche : il faut les créer et les solutions suivent.»


Cliquez ici pour lire l'article depuis sa source.