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Tunisie: La question islamiste après le 25 juillet 2021
Publié dans Leaders le 08 - 05 - 2022

Par Habib Touhami - L'installation le 25 juillet 2021 d'une forme de proconsulat, suivie quelques semaines après par la dissolution d'une ARP dominée par Ennahdha, a donné à penser que Kaïs Saïd s'est résolu à mettre fin à l'hégémonie de l'islamisme politique en Tunisie. Rien n'est moins sûr. A supposer que les prochaines élections législatives aboutissent à une réduction substantielle de la représentation parlementaire des courants islamistes, l'influence culturelle et cultuelle de l'islamisme ne sera pas endiguée pour autant. Au cours des cinquante dernières années, la société tunisienne n'a fait que perdre continuellement en sens critique et en ouverture d'esprit ce qu'elle a gagné progressivement en régression mentale et sociétale. Même pour ceux qui ne votent pas en faveur des courants islamistes, la remise en cause de la peine de mort ou de l'égalité de l'héritage entre sexes reste un sujet tabou ou un plafond de verre indépassable. C'est dire !
Comme partout ailleurs dans beaucoup de pays arabo-musulmans, l'islamisme politique en Tunisie a émergé à la faveur de l'échec économique et social de l'expérience socialiste. Les divers courants islamistes ont trouvé dans cet échec l'occasion de détourner en leur faveur le désarroi suscité par la confrontation des sociétés musulmanes à la modernité occidentale et sa domination culturelle et économique. Le slogan «l'islam est la solution» né à cette occasion est devenu une idéologie à lui seul dispensant les uns et les autres de poser et de se poser les bonnes questions.
Puisqu'il suffit de mobiliser les masses autour d'un projet social et politique fondé sur la conduite «sanctifiée» du «salaf» pour emporter l'adhésion populaire, pourquoi chercher ailleurs un autre thème de campagne. De la démocratie à l'occidentale, il n'en a jamais été sincèrement question, ni chez les islamistes ni chez les diverses factions de la gauche et c'est pour cette raison que la conversion tardive des uns et des autres à la démocratie n'apparaît que comme tactique, sans plus.
Comme chacun sait, les islamistes haïssent la Nation, ciment de la Tunisie moderne pourtant. Ils lui préfèrent la «Umma» qui constitue pour eux un horizon spatial et géographique plus large, plus conforme aux exégèses développées sur l'unité des musulmans même si cette unité est fantasmagorique. En substituant le mot «watania» au mot «khawmia» dans l'appellation de certaines sociétés nationales, le régime de Ben Ali ouvrit la boîte de Pandore. A chaque concession supplémentaire qu'il fit aux islamistes, ceux-ci ont répondu par la surenchère jusqu'à ce qu'on arrive aux plasticages, aux complots et aux meurtres. Plus que la démocratie, la Constitution, le mode de scrutin ou les structures intermédiaires, la référence à la Nation était et reste encore aujourd'hui la ligne de crête qui sépare les islamistes des autres.
Projet social équitable et Nation rassembleuse constituent au fond le vrai barrage et le seul contre l'islamisme. De cela Kaïs Saïd n'a apparemment pas conscience. Son discours à ce propos reste vague et alambiqué. On ne sait d'ailleurs toujours pas s'il a pour objectif l'affaiblissement de l'islamisme électoral ou l'éradication de l'islamisme politique. Autrement dit la question qui se pose aujourd'hui est de savoir si KS voit en Ennahdha et ses «dépendances» un adversaire politique qu'il faut réduire ou un adversaire idéologique qu'il faut combattre ? Même si la situation socioéconomique ne s'y prête guère et même si d'autres urgences s'imposent au pays, répondre clairement à cette question est capital pour l'avenir de la Nation et la paix sociale et civique.


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