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Foued Mebazaa: C'était l'Argentine 78
Publié dans Leaders le 30 - 11 - 2022

Si l'épopée argentine conserve une résonance particulière, c'est pour le nombre important de ses artisans. Naturellement, les joueurs et le staff technique sont les plus indiqués pour s'imposer à la mémoire, mais comment occulter les hommes qui ont concouru à cette saga quelque peu inachevée?
Un homme a été l'architecte de l'ombre: Foued Mebazaa, ministre de la Jeunesse et des Sports. Quand il constate en 1974 que le courant entre Nagy, le sélectionneur, et les internationaux ne passe pas, il se résout, en concertation avec ses conseillers, à faire appel à un jeune entraîneur tunisien ayant excellente réputation et en pleine ascension: Abdelmajid Chétali. Il faut préciser que ce ministre s'est exercé au football comme joueur au Club Africain, comme président de la FTF et comme directeur de la jeunesse et des sports au secrétariat d'Etat aux Affaires sociales et aux Sports coiffé par Mondher Ben Ammar. L'intronisation de Chétali, avec comme adjoint Taoufik Ben Othman, l'homme à tout faire, ne produit pas d'effet immédiat avec des résultats insuffisants sur les quatre tableaux en 1975: éliminatoires des JO, de la CAN, JM d'Alger et Coupe de Palestine. Mais Foued Mebazaa ne perd pas espoir et accorde à la sélection tous les moyens pour entamer l'aventure mondialiste avec toutes les chances. Il cède à la demande de Chétali de rassembler ses joueurs trois jours par semaine, avec le coût qui en découle (logistique, défraiement).
Pour le ministre, les promesses de l'équipe sont quasi évidentes; il reste la méthode et la détermination. Il devient l'ami des joueurs, leur soutien inconditionnel. Omniprésent sans être envahissant, il prodigue les conseils, crée la détente, motive sans en donner l'impression. Ayant vécu le fonctionnement intime du footballeur, il lui est aisé de recourir à l'empathie pour que joueurs et entraîneurs se sentent en confiance totale, donc aptes à donner le maximum. Les résultats ne déçoivent pas cette fois-ci, malgré des sueurs froides à trois reprises: les tirs au but devant le Maroc, l'indécision face à la Guinée et le nul compromettant la qualification face au Nigeria à Tunis. La fugue de Chétali après ce dernier match est même une épreuve pour le ministre qui trouve la parade miraculeusement. Le 11 décembre 1977, Foued Mebazaa est aux anges: la qualification après une magistrale démonstration de football face aux Pharaons fait de lui l'homme le plus heureux au monde. Il est en droit de considérer que ce sacre est sa propre œuvre depuis qu'il a fait démarrer l'expérience des écoles de football avec Ben Ezzedine en passant par l'équipe en 1971 ou la bourse accordée à Chétali pour parfaire sa formation à Cologne en 1968-69. Sans se formaliser, il accourt dès le coup de sifflet final vers les vestiaires pour féliciter, ou plutôt remercier les joueurs encore sous la douche. Un grand enfant qui s'éclate dans une euphorie maîtrisée mais traduisant la délivrance d'un homme craignant l'échec tout près de l'arrivée.
L'Argentine se présente alors comme un nouveau challenge et une charge autrement plus pointue. Il s'y met avec la même résolution. La préparation est minutieuse avec son lot d'enseignements techniques et psychosociaux. Foued Mebazaa est rassuré par la tenue d'ensemble de la sélection. Les stages en France et au Brésil sont le prélude à un exploit. Face au Mexique, Foued Mebazaa est fébrile durant plus d'une mi-temps. Il ne reconnaît pas ses poulains visiblement timorés. Ce n'est qu'après une heure de jeu qu'il est progressivement délivré par un spectaculaire retournement de situation. La victoire le soulage et le met en communion autant avec les joueurs et le staff qu'avec les Tunisiens, par télépathie interposée. A l'hôtel, il est quelque peu interpellé par Havelange, partisan de l'ordre footballistique établi: «Qu'avez-vous fait, Monsieur le ministre?» Sans broncher,Mebazaa lui rétorque: «Nous avons gagné.»
La suite est une oscillation entre le doute et l'espoir avec cette défaite injuste devant la Pologne et ce nul frustrant devant les Allemands, champions du monde.
Quand Bourguiba reçoit la délégation à son retour, il leur déterre une formule inspirée par la médaille d'or de Gammoudi à Mexico : «Ce que vous avez réalisé en Argentine dépasse l'effort déployé par mes ambassadeurs.»
Foued Mebazaa peut dès lors se pencher sur d'autres projets. II quitte le ministère peu après, mais constate avec amertume le gâchis : les promesses de cette belle génération ne produiront plus du consistant.


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