La reprise de la compétition après la très longue trêve n'a pas été clémente pour les deux protagonistes devant croiser le fer cette après-midi au stade municipal d'Hammam-Lif. Les locaux laissèrent des plumes à la Chabba (3-0) avec un « non-match» et une absence laissant pantois les analystes ne s'attendant nullement à une pareille abdication de la part d'un groupe luttant pour sa survie. Son de cloche aux antipodes pour les Cap-bonnais pourtant se mesurant au double champion d'Afrique et autre champion sortant dans son terrible antre de Radès. Une courte mais ô combien honorable défaite (2-1) présageant de jours des prometteurs pour eux. Le choc psychologique aura-t-il lieu ? Généralement quand les choses ne marchent pas, le maillon le plus faible dans l'affaire à sauter n'est autre que le pauvre technicien en chef jouant à son corps défendant au bouc émissaire. Le président cherchant de la sorte le fameux choc psychologique pour réveiller les siens de leur torpeur. Chokri Khatoui appelé en désespoir de cause à la rescousse des verts parviendrait-il en quatre petites séances de travail à insuffler une âme de guerriers, une propension à l'abnégation, une volonté implacable à mouiller le maillot (resté scandaleusement sec à la Chabba) et à aller aux charbons à ses nouveaux protégés ? Pression intenable Il est indéniable que la pression et l'atmosphère seront à couper au couteau autour des verts appelés à récolter les trois points par tous les moyens (sportifs cela s'entend). Leur très mauvaise posture ne leur permet plus désormais la moindre distraction. N'ont-ils pas suffisamment vadrouillé en route jusque-là ? La victoire et rien que la victoire est dans leur viseur. Mais un match dure (90') voire plus et le but libérateur pourrait être inscrit même dans les arrêts de jeu. Ce fut le discours de Chokri Khatoui les exhortant à harceler leur vis-à-vis sans répit mais avec intelligence tout en préservant leurs équilibres et sans se découvrir derrière. Ne pas tomber dans la précipitation en la confondant avec vitesse d'exécution. Le parcours est encore long et les possibilités de rattrapage même en cas d'un semi-échec sont nombreuses selon lui. Rien à perdre tout à gagner Régulièrement, pour un néo-promus évoluant chez le champion sortant, la correction est inévitable. Le but étant de limiter la casse et de rentrer à la maison avec des dégâts à minima. L'ASSoliman partie à se faire manger à la petite cuillère par les protégés de Mouïne Chaâbani samedi à Radès créa la surprise du tour pourtant amputée des services de pas moins de cinq titulaires en puissance : Oussama Ayed et quatre «ex-sang et or» : Sabeur Hammami, Khmaies Maaouani, Aymen Mahmoud et Aziz Chtioui. Elle parvint même à ouvrir le score par l'ex-espérantiste Tijani Anan. Certes les choses finirent par tourner en faveur des Tunisois qui durent mettre le turbo pour renverser la vapeur. A l'arrivée, une très courte déconvenue qui ne contrarie nullement son entourage au vu de la très belle prestation qu'elle a fournie. Prime royale sous la douche A première vue, les Cap-bonnais semblent à l'abri et ne paraissent aucunement concernés par la lutte implacable pour la survie. Un écart conséquent les sépare de la meute des poursuivants, un calendrier favorable et surtout un fond de jeu appréciable leur permettent d'évoluer dans la sérénité en pleine décontraction. Mais leur Président Walid Jalled entend assurer leur maintien mathématique de suite. Une prime royale sous la douche leur est promise en cas d'une précieuse victoire à Hammam-Lif dans cette confrontation à six points et à couteaux tirés. Evoluant sans la moindre pression et en pleine confiance en leurs moyens, les Cap-bonnais paraissent en mesure de poser d'énormes problèmes aux Hammam-Lifois. Une chose est certaine cependant, ils ne partent nullement battus d'avance et leurs joueurs piaffent d'impatience de renouer avec les victoires même loin de leurs bases. Le retour en masse de leurs pièces maitresses plaidant largement en faveur de leur optimisme.