Les informations, bonnes ou mauvaises, peuvent toujours servir, car un homme avertit en vaut deux. Nous dirons, pour le cas de figure, qu'un consommateur averti en vaut deux. Il s'agit, effectivement, de l'huile d'olive qui risque de s'exposer au cours de cette saison 2020/2021 à de fortes spéculations de la part des profiteurs de tout bord, avec leurs conséquences négatives connues sur l'approvisionnement régulier du marché et les prix de vente au grand public. Responsables et organismes officiels concernés ont affirmé que la production d'olives en Tunisie et en Italie, les plus gros producteurs et exportateurs de l'huile d'olive au monde avec l'Espagne, va enregistrer des baisses sensibles. La cueillette a déjà commencé en Tunisie tandis que le taux de la baisse y est diversement estimé. Certains le relativisent alors que d'autres pensent qu'il est important. Mais, la baisse de la production d'olives en Italie sera considérable, et elle est la conséquence des ravages causés, ces dernières années, aux oliveraies italiennes par une bactérie appelée « xylella ». Chez nous, et quelles que soient l'importance de la baisse, les causes et les explications, l'expérience des dernières années a montré que les citoyens et les consommateurs en général n'ont droit à un accès plus ou moins facile à l'huile d'olive, produit identitaire pour la Tunisie, que lorsqu'il y a une surproduction ou des difficultés d'exportations. A certains moments, l'huile d'olive tunisienne était devenue inaccessible aux tunisiens en raison de ses prix excessifs. Une éclaircie a été enregistrée l'année précédente qui a connu une surproduction. De 12 à 13 dinars en moyenne, le prix du litre de l'huile d'olive tunisienne a chuté à 7 et 8 dinars et encore grâce aux interventions de l'Etat et de ses structures concernées. L'importation de l'huile d'olive étrangère en Tunisie est interdite. Redécouverte Le plus déconcertant est que tous ces développements interviennent au moment où les tunisiens, longtemps détournés de l'huile d'olive pour les raisons signalées, ont repris goût à sa consommation, encouragés par la redécouverte de ses vertus sanitaires par rapport aux huiles végétales importées non subventionnées dont les prix augmentent sans cesse, et les pénuries récurrentes de l'huile végétale importée subventionnée. S.B.H.