p class="p1" style="text-align: justify; text-indent: 8.5px; font-variant-numeric: normal; font-variant-east-asian: normal; font-stretch: normal; font-size: 13px; line-height: normal; font-family: "Myriad Pro";"Le Temps - Jameleddine EL HAJJI p class="p2" style="text-align: justify; text-indent: 8.5px; font-variant-numeric: normal; font-variant-east-asian: normal; font-stretch: normal; font-size: 12px; line-height: normal; font-family: "Myriad Pro";"Le dialogue national en perspective n'a pas encore pris forme. On ne sait même pas sur la base de quelle « initiative » il sera engagé. Depuis deux mois, plusieurs initiatives ont vu le jour. Chaque initiative comporte quelques conditions et exclusives ayant pour but de limiter ce dialogue à un périmètre que la partie initiatrice considère comme étant « adéquat ». Depuis, nous avons assisté à ce qui s'apparente fort à des « éliminatoires » dont les contours ne sont pas toujours bien tracés. Quatre partis politiques sont sur la sellette. Ennahdha, que le Parti Destourien Libre (PDL) exclut d'office, ce qui a été la première et la dernière réponse résolument négative d'Abir Moussi. Par la suite, c'est au tour du Président de la République d'exclure tout dialogue avec ce qu'il appelle « les corrompus », un terme d'autant plus problématique et polysémique, que la machine judiciaire, connue par sa lenteur, est presque à l'arrêt, une lenteur qui a été aggravée par une grève des juges et des personnels de tribunaux qui frôle le mois et demi, nourrissant, par moment, des doutes quant à la délimitation de la désignation du terme « corrompus ». Entretemps, la Justice a procédé à l'arrestation de Nabil Karoui, chef du parti Qalb Tounes, pour des charges crapuleuses portant sur des fuites fiscales et autres délits financiers et économiques. Aussitôt leur chef arrêté, les seconds de Qalb Tounes, conduits par Iyadh Elloumi et Oussama Khélifi, ont envahi l'espace médiatique et public, multipliant les déclarations pour le moins provocuantes à l'égard de la mesure judiciaire frappant leur chef. Des déclarations d'autant plus acerbes qu'elles mettent franchement en question l'impartialité de certains experts ayant fait le rapport sur ce que la Justice a assimilé à des délits et crimes ayant motivé l'arrestation de Nabil Karoui. L'arrestation est survenue quelques semaines seulement après la présentation par la Cour des Comptes de son rapport où elle a épinglé plusieurs partis présents à l'ARP, pour des irrégularités, voire des délits et crimes non loin de ceux reprochés actuellement à Nabil Karoui. Fléchissement incompris de l'UGTT Des charges qui remontent, pour certaines, à des milieux étrangers, ce qui corrobore bien des suspicions sur des accointances criminelles et de renseignement au préjudice de la Sécurité tunisienne. Si l'explication donnée au début aux déclarations récalcitrantes du Président de la République versaient toutes dans l'incrimination de Qalb Tounes, avec le rapport de la Cour des Comptes, lui, est venu incriminer des partis et des personnes de plusieurs bords, dont notamment celui de partis se prétendant majoritaires à l'ARP, et exerçant un blocage presque quotidien de l'activité législative, mais aussi jouant un rôle de frein non pas à l'action, mais à l'activité et à la formation des gouvernements mêmes. En termes crus, le Président de la République est devant un dilemme jamais cristallisé aussi clairement par le passé. Comment permettre à des formations ayant commis les forfaits notifiés par le rapport de la Cour des Comptes, de s'asseoir avec des forces politiques « propres », et des organisations nationales comme l'UGTT et l'UTICA, afin de débattre sur l'avenir constitutionnel et institutionnel du pays, sachant qu'ils ne représentent que des groupes d'intérêts et de pression qui ont mis le pays en coupe réglée ? Sur ce plan, il parait que les jeux commencent à muer. L'initiative de l'UGTT vient de subir une rectification qui risque de lui faire perdre tout crédit auprès de Carthage. La Centrale syndicale semble lever l'exclusive à l'égard des participants au dialogue, devenu plus virtuel encore, en excluant la coalition El Karama, sous prétexte que celle-ci ne reconnait pas les principes de base de la République. Vu l'orientation politique de cette coalition, présentée de toute part comme étant un simple appendice de l'islam politique représenté par Ennahdha, l'UGTT semble faire un clin d'œil espiègle à l'endroit d'Ennahdha, ce qui a causé une levée de boucliers des plus véhémentes chez les bases de l'UGTT. Ceci au moment où les partis islamistes s'acharnent à multiplier les syndicats « nouveaux », parallèles, notamment dans les milieux de l'enseignement. Sur ce côté, et en essayant de blanchir Ennahdha, l'UGTT semble avoir « fermé les yeux » ou bien fait table rase « sciemment », en mettant en sourdine des affaires d'agressions contre les locaux de l'UGTT, que la Justice n'a pas encore tranché. La jeunesse n'est pas l'UGTE ! La deuxième condition posée par le Président de la République à toute amorce de dialogue, est celle portant sur la nécessité d'inclure la jeunesse des régions dans toute concertation nationale. Après quelques jours de réflexion, Ghannouchi, chef du parti islamiste Ennahdha et de l'ARP, a trouvé la parade. D'une pierre deux coups, il a répondu au Président, en déclarant qu'il « ne voyait pas d'inconvénient à la participation des jeunes, comme ceux, par exemple, de « l'Union tunisienne des étudiants UGTE», soit le bras estudiantin du parti Ennahdha et autres islamistes ! » Ainsi, à l'orée de 2021, la Tunisie offre le profil d'un pays engagé dans un cercle vicieux forain, dont les manettes sont aux seules mains, non plus d'Ennahdha, mais de ce qui en reste comme personnel fidèle au vieil homme Ghannouchi. Un personnel qui se rétrécit comme une peau de chagrin à chaque réunion du conseil de la Choura de ce parti. L'un des dissidents du parti a été plus explicite, en affirmant que Ghannouchi ne compte plus sur ses bases tunisiennes pour perdurer, mais sur son image à l'étranger, en tant que suppôt de l'organisation internationale des Frères musulmans, actuellement traquée par toutes les Justices européennes. Une fois encore, et en présence du parti Ennahdha, on est devant une situation qui compromet à l'évidence tout effort et toute concertation nationale, dans la perspective de juguler les crises qui se sont abattues sur le pays, depuis le jour où les gens ont scandé la bienvenue à l'aéroport de TunisCarthage, du nouveau « Mahomet ». Une lune plus que jamais...terne ! p class="p2" style="text-align: justify; text-indent: 8.5px; font-variant-numeric: normal; font-variant-east-asian: normal; font-stretch: normal; font-size: 12px; line-height: normal; font-family: "Myriad Pro";"