* Tous y passent ; Beckam, « Le Che », Haïfa OuOuahbi, Jennifer Lopez...Il y a aussi le «Hijab» décapotable. Dans les sociétés orientales comme la nôtre, les gens sont le plus souvent jugés suivant leur apparat, notamment leurs habits vestimentaires, leurs tenues alors que les apparences sont trompeuses. La valeur d'une personne devient en quelque sorte identifiée et limitée à ce qui est communément appelé son look. Le « look », ce terme anglais est de plus en plus répandu dans la société tunisienne et notamment, chez les jeunes. Suivre la mode ce n'est surtout pas une fatalité et ne peut jamais l'être. Mais lorsqu'il s'agit de conduites un peu trop anti-conformistes et d'habits décontractés et « very very in » dans des établissements scolaires, cela devient déplaisant, de mauvais goût et intolérable pour des jeunes censés aller aux lycées en quête de savoir pour approfondir leurs connaissances scientifiques et non pour faire dans le genre « m'a-tu vu ». En passant devant les lycées de la Capitale, on se heurte à des scènes et des images quelque peu surréalistes. Sans pour autant généraliser, il y en a de toutes les couleurs : impolitesse, bagarres, gros mots, scènes de flirts...C'est à se demander si l'on est bel et bien devant un établissement scolaire ou dans une boîte de nuit. A qui en incombe la responsabilité ?. Est-ce la faute aux parents ou aux éducateurs ?. Est-ce la faute aux médias, à l'excès de tolérance ou à l'ouverture de la société aux cultures étrangères?. L'ouverture de la société tunisienne à toutes les cultures et à toutes les habitudes de consommation, la propagation des chaînes satellitaires, les transformations radicales dans les relations parentales et dans les systèmes d'éducation sans oublier les sensations de liberté et d'autonomie de plus en plus ancrées chez les jeunes, ont un impact direct sur les comportements et les choix vestimentaires de ces derniers.
Des habits incommodes Hormis les comportements extravertis observés chez une frange de jeunes lycéens, les habits qu'ils portent : garçons comme filles paraissent complètement «out» et incommodes et en contradiction avec les lieux éducatifs ou les établissements scolaires qu'ils fréquentent. Les filles sont généralement fascinées par la vie des « Peoples » et par la nouvelle vogue du monde du « fashion », du design et de la beauté. La féminité et l'envie d'être coquettes, attirantes et belles, l'exigent comme si elles sont conditionnées. C'est légitime, mais il est quand même inconcevable de porter des habits cérémonials à l'école. Pour aller au lycée, les filles sont généralement tirées à quatre épingles. Minis jupes à la Jennifer Lopez, pantacourts pour ne pas dire des shorts à la Haïfa, robes style Amy Winhouse et Nancy, pantalons serrés à taille basse faisant montrer la couleur de leurs strings, cheveux : blonds, rouges, bleues, multicolores...selon la mode, piercing et tatouages comme telle ou telle star, lentilles bleues, verts et gris : au choix, maquillage libanais... En bref, les adolescentes sont impressionnées et influencées par leurs idoles: stars de cinéma, chanteuses, et mannequins. Même pour un nombre de filles voilées, elles ne semblent pas être épargnées du courant de la mode orientale et moderne. Parfois on se demande si ces lycéennes voilées sont conscientes de leurs apparences et si elles portent vraiment le voile par conviction religieuse ou pour une autre raison. « Hijab mini, Hijab moulant, Hijab climatisé, Hijab décapotable.. » : tels sont les refrains d'une chanson hip hop qui donne une image caricaturée de certaines jeunes filles qui prennent le voile comme bouffonnerie. Les garçons sont également séduits par leurs stars préférées et ont tendance à imiter leurs comportements et leurs looks. Pantalons larges à tailles basses style hip hop, pulls : Manchester, Réal, Milan...etc. Cheveux longs comme Che Guevara et Ronaldino ou courts tels que Agassi et Emenim.
Mode Ainsi garçons comme filles suivent la mode à la lettre et s'identifient facilement et vite aux nouvelles stars. Ce n'est surtout pas un crime, mais il demeure inadmissible de porter des tenues sportives ou des habits de stars au lycée. Les jeunes sont tenus de respecter le milieu éducatif, les instituteurs et de faire la part des choses. Autrement dit faire la différence entre une école et un salon de thé, une boîte de nuit, une cérémonie de mariage, un stade ou un gala. A chaque endroit la tenue qui va avec et d'éviter ainsi l'amalgame. Et là il faut souligner le rôle joué par les médias et leurs influences sur les jeunes qui sont de plus en plus attirés par le petit écran, par la télé réalité et par le nombre illimité et varié de chaînes de musique. Un bouquet de chaînes sur mesure pour la nouvelle génération et qui correspond parfaitement à ses convictions, ses croyances et ses idéologies. Une sélection appropriée des programmes et des chaînes est de mise. Faire le tri et choisir ce qui va le mieux avec notre culture et notre identité ne serait pas de trop. Où est la part des parents dans tout cela ? Et bien, les parents n'ont plus le temps de veiller inlassablement sur leurs enfants. Les obligations professionnelles font que les parents ont de moins en moins de temps libre à passer avec leurs gosses. La famille quitte la maison de bonne heure et ils ne se revoient que le soir tout juste pour manger et dormir. Les parents déclarent leur incapacité relative de gérer leurs enfants en dehors de la maison. Il est vrai qu'ils ne sont pas censés jouer le rôle de détective privé, mais ils doivent s'assurer d'une façon ou d'une autre si leurs enfants sont disciplinés et respectent leurs milieux éducatifs ou pas, d'autant plus que c'est eux qui achètent les besoins vestimentaires de leurs mômes. Donc, quelque part, ils sont responsables de l'inconvenance de ces derniers. En fait, si l'on achète à ses jeunes filles un mini jupe, un Top (un pull au dessus du ventre), une chemise décolletée, un jean ébréché...c'est pour qu'elles les mettent en allant au lycée. Et c'est réciproque pour les garçons. Les parents sont donc en partie responsables. Concernant les établissements scolaires, les règles et les disciplines sont de moins en moins respectées. Et les lycéens échappent peu à peu à l'autorité de l'établissement scolaire de sorte qu'ils font tout pour ignorer les règles et le code d'éthique. Le cadre éducatif s'intéresse plutôt aux résultats, à la note, au nombre de lauréats et passe sous silence parfois le code d'éthique et la discipline qui doivent être respecté dans un établissement scolaire. Pour conclure, on ne peut pas en imputer la responsabilité sur une telle ou telle personne ou sur tel ou tel organisme. L'ensemble des acteurs de la société civile est impliqué. La mondialisation, l'ouverture de la société tunisienne aux cultures et coutumes étrangères, la modernisation, la transformation des modes de vie et les slogans d'indépendance et de liberté ancrés chez les jeunes sont pour quelque chose.