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" Opter pour une position centriste et modérée : vous appelez cela un parti de décor ! "
Questions de l'heure - Le paysage politique tunisien : Le Parti des Verts pour le Progrès, un " parti de décor "
Publié dans Le Temps le 05 - 05 - 2008

Interview de Mongi Khammassi Secrétaire Général du Parti des Verts pour le Progrès
Le Temps : Deux ans ont passé depuis la légalisation du PVP et vous voilà en pleins préparatifs pour votre premier Congrès national. Quel est, d'abord, votre bilan?
Mongi Khammassi : Oui, deux ans déjà, c'est ahurissant ce que le temps passe vite, mais c'est également extraordinaire, maintenant, qu'on essaye, avec un peu de recul, de dresser un bilan préliminaire, de relever qu'il est et sans, prétention, aucune, singulièrement positif. Nous sommes conscients que la phase de constitution dans laquelle nous nous trouvons rend notre tâche plus difficile et laborieuse dans la mesure où c'est bien le stade du lancement des fédérations et des structures centrales en plus de la préparation du premier Congrès national.
Le Parti des Verts pour le Progrès, parti modéré et centriste tunisien, est, rapidement et efficacement, parvenu à se forger une place respectable sur l'échiquier politique et à compter parmi les partis les plus actifs et ce n'est nullement le fruit du hasard, mais celui d'un labeur incessant de la part de tous nos militants de tout âge, horizon, et de toutes les régions et catégories tunisiennes. Le 3 mars 2006, jour d'obtention de notre visa légal, les fondateurs du parti, en l'occurrence, le Bureau Politique (BP), étaient à la fois heureux et soucieux. Un grand défi se dressait devant nous tout comme une responsabilité imposante, morale, politique et historique. Un défi qu'il fallait relever et une responsabilité qu'il fallait assumer coûte que coûte. Le 3 mars 2008, c'est-à-dire, au bout de deux ans, le BP, la Haute Commission des Etudes et de la Prospection (HCEP), l'Organisation des Jeunes et Etudiants, 9 fédérations et un nombre considérable de militants verts ont organisé le premier meeting du PVP intitulé " Rencontre avec les Structures et les Fédérations ", et après un long débat, sont convenus à démarrer les préparatifs du premier Congrès National...

. La structuration du parti s'est visiblement élargie...
- Et elle ne cesse. Mis à part le BP, la HCEP et l'Organisation des jeunes, nous avons déjà lancé, comme je viens de préciser, 9 fédérations à Zarzis, Ras Jebel, Jendouba, Sfax, Nabeul, Kairouan, la Jérissa, Tunis II et la Manouba. Nous allons, dans les jours qui viennent, inaugurer les fédérations de Tunis I, Gafsa et Ben Arous. Reste sur notre liste Gabès, Sousse, Mahdia, Monastir, Sidi Bouzid qui sont déjà en cours de constitution. Nous allons laisser leur création germer petite à petite pour après le Congrès qui aura d'ailleurs lieu très prochainement. Nous allons faire de même pour la mise en place de l'Organisation de la Femme Ecologiste et celle des Compétences Retraitées. Il est clair que nous ne voulons, en aucun cas, brûler les étapes et nous pensons qu'il est plus judicieux de renforcer nos rangs, lentement mais sûrement, plutôt que de nous livrer dans un esprit marathonien à multiplier nos structures.
Vous savez, au sein du Parti des Verts pour le Progrès, nous nous félicitons, sincèrement, du climat d'ouverture qu'enregistre notre pays. La culture démocratique et pluraliste se voit consolider de jour en jour, les récents discours et les récentes mesures annoncées par le président de la République sont, on ne peut plus, explicites et incitatifs. Aujourd'hui, l'opposition est appelée à œuvrer et à se déployer afin de se rapprocher des réelles préoccupations du citoyen tunisien et de pouvoir, par voie de conséquence, mettre en place des agendas de travail et des programmes adéquats et modernistes qui sachent, de plus, répondre, par la positive, cela va de soi, aux expectatives des élites et de la population.

. Oui, mais puisque vous évoquez la question du Congrès, que pouvez-vous nous informer de plus sur les préparatifs? Doit-on s'attendre à des surprises ? Certains suggèrent que le premier Congrès serait déterminant et révélateur de la véritable facette du PVP ?
- Je crois que le PVP a révélé sa véritable facette, comme vous dites, depuis belle lurette. Le Congrès, à vrai dire, consolidera cette image...

. Comment cela ?
- Je m'explique. Au lendemain de notre naissance, l'opinion publique nationale était littéralement perplexe. La politique écologique est une idéologie nouvelle en Tunisie et donc prête à confusion et tergiversation. D'aucuns s'illusionnaient et pariaient que le Parti des Verts pour le Progrès aurait du mal à s'élancer et à s'affermir tout en appartenant à une mouvance politico-environnementale.
Le PVP a réussi à démontrer que l'écologie, tout comme la pollution, tout comme la politique écologique n'ont pas de frontières ni de cloisonnements. Au cours des deux années écoulées, notre parti a organisé plus d'une vingtaine de conférences, séminaires et tables rondes qui ont traité de tant de sujets écologiques, mais également politiques, sociaux, économiques, etc. Je pourrais citer, à titre d'illustration, la pollution sonore, les répercussions du 11 septembre après 5 années des événements, le Réchauffement climatique, la 31ème célébration de la Journée de la Terre Palestinienne, la maîtrise de l'énergie, l'approche tunisienne en matière de durabilité du développement, la célébration du Cinquantenaire de la Proclamation de la République avec l'organisation de trois tables rondes (une historique, une juridique et une médiatique), la célébration du XXème anniversaire du Changement... Depuis Janvier écoulé, parce que nous sommes sensibles aux questions de la paix sociale, au chômage intellectuel, etc., nous avons proclamé l'année 2008, année de la jeunesse, nous avons, de la sorte, adhéré à l'élan présidentiel pour la jeunesse tunisienne - nous qui avons pleine confiance en Monsieur le Président de la République et misons sur son excellence - et entrepris l'initiative de créer un espace de débat et d'écoute et d'organiser une tribune de dialogue mensuelle avec les jeunes. Nous avons traité des questions des mécanismes de communication avec les jeunes, des questions identitaires entre conservatisme et modernité, la jeunesse et l'importance de l'indépendance nationale... Et, tout récemment, à l'occasion de la célébration du 70ème anniversaire de la Fête des Martyrs qui a coïncidé avec la cinquième année de la Chute de Bagdad, nous avons ouvert le débat sur la question de " La résistance entre la dualité de la légalité et du terrorisme ".
Force est de reconnaître qu'à chaque reprise, nous avions le souci de diversifier les interventions, les conférenciers, académiciens, diplomates, penseurs, militants en matière de droits de l'Homme, experts, conseillers, tunisiens soient-ils ou internationaux, nous avons également instauré une nouvelle culture politique, en diffusant, quand l'occasion s'y prête de films documentaires, à l'instar d' " une Vérité qui dérange " (An inconvenient Truth) d'Al Gore ou d'autres docs sur la cause palestinienne ou la question écologique. Nous avons également rendu public les extraits de notre premier ouvrage bilingue, " 20 ans après, Les Raisons d'un Choix ", juste 135 pages, en avant-première, disons, qui retrace l'itinéraire de 20 ans de changement en Tunisie et qui est en cours de parachèvement et de lecture finale de la part de nos militants.
Et, je voudrais préciser que le Parti des Verts pour la Progrès est un parti de parole et d'engagement. Face à l'urgence écologique et à la nécessité impérieuse d'agir, sans plus attendre, le PVP s'est déployé afin de conscientiser et de sensibiliser l'opinion publique nationale et même internationale sur les véritables et rudes échéances environnementales. Il est, de même, de notre devoir, et de par notre appartenance au monde arabo-musulman de soutenir les causes justes, là où elles sont, Palestine, Irak, Liban, Syrie, Somalie, Europe, Asie, Amérique, Océanie, etc., de soulever les grandes problématiques et de dénoncer les injustices. Le Parti des Verts pour le Progrès est fier de prôner et de défendre les principes et les valeurs de la démocratie dans la participation, de la liberté dans la responsabilité, de l'écologie dans la sagesse, de la société dans la justice, du développement dans la durabilité et de la négociation dans la non-violence.
Pour revenir à la question du Congrès, il est tout à fait naturel, que nous soyons déterminés à ce que ses préparatifs répondent aux horizons de nos attentes, et plus spécialement le volet moral et financier. Nous sommes profondément convaincus que le prochain congrès va relancer le parti sur tous les plans, notamment en termes de visions idéologiques et références politiques et académiques du parti, en plus de l'élection d'un Bureau Politique capable de mettre en valeur les réalisations du Comité constitutif et du reste des structures durant les deux années écoulées.
Concernant la date, le lieu et le slogan exacts du congrès, ils seront fixés et annoncés, dès que la Commission Nationale et les Commissions chargées des Motions parachèveront leur travail préparatoire, avec la petite précision, quand même que le congrès aura lieu durant la poignée de mois à venir, et ce, conformément aux engagements proclamés par le meeting qui a réunit les Fédérations et les Structures du PVP.
Je tiens à préciser que notre congrès sera électoral et démocratique, caractérisé par la consécration d'une pratique politique hautement distincte qui adopte les documents référentiels et désigne les personnes capables de faire la différence, tout en précisant, sur ce chapitre, que les opportunités de labeur et de militantisme et la marge de responsabilisation demeurent, pour le reste, toujours ouverts à tous les militants et toutes les compétences sincères et désireuses de renforcer l'itinéraire du parti et qui soient de plus en pleine synergie et interactivité avec le concitoyen.

. Puisque vous en parlez, la mouvance environnementale connaît un grand essor dans le monde. Vous, le militant politique qui a cofondé, il y a vingt ans, le parti libéral tunisien, êtes-vous d'avis, maintenant que vous êtes sur la tête d'un parti vert, que l'écologie soit l'avenir de l'humanité ?
- Absolument. Sinon je ne me serais pas aventuré à créer le premier parti écologique tunisien. Voyez-vous, il y a une vingtaine d'année, l'opposition, surtout libérale, était une composante nouvelle et innovante sur le paysage politique tunisien, accoutumé à l'esprit du parti unique. Je n'ai pas hésité, à l'époque, donc à fonder avec le concours des militants tunisiens, le parti social libéral. Depuis vingt ans, la conjoncture mondiale a radicalement basculé et nous vivons des mutations titanesques.
Aujourd'hui, la donne est tout autre. Au bout de plus d'un siècle d'industrialisation, le modèle productiviste passe par une impasse et la situation environnementale est on ne peut plus alarmante et dégradée. Nous vivons une ère caractérisée par des crises et des tensions internationales ascendantes et de plus en plus périlleuses, et ce, sous fond de courses folles des forces puissantes vers l'appropriation, même illégitime, des sources énergétiques. Nous vivons sous le joug de la menace de visibles dérèglements climatiques causés par le réchauffement planétaire et par un gaspillage et une surexploitation des richesses naturelles versus une raréfaction des ressources non renouvelables et vitales, la croissance de la désertification parallèle à la déforestation et au déboisement. Le phénomène d'immigration climatique et écologique pointe de plus en plus le nez. La biodiversité est menacée, l'écosystème est épuisé, le fossé entre Sud et Nord est de plus en plus profond en raison de la progression de la pauvreté, de l'injustice, de la corruption et de la violence. Les conflits armés et les actions terroristes en sont des indices révélateurs. Il ne faut pas oublier la hausse vertigineuse du prix du pétrole et du gaz qui va engendrer, cela va de soi, la hausse des produits alimentaires. Toutes les sociétés humaines sont confrontées à des défis majeurs et le temps n'est plus aux discours même les plus éloquents mais à l'action, au diagnostic concret, à la proposition d'idées courageuses, réalistes et étudiées et à l'anticipation avec le concours des politiques, des administratifs, des élites, des dirigeants, des décideurs, des syndicalistes, des acteurs sociaux et associatifs, de tout un chacun soucieux de l'intérêt collectif. Le temps n'est plus à la dénonciation, mais à la force de proposition. C'est notre slogan et c'est notre conviction depuis le départ. Notre outil dans tout cela est, indubitablement, la concertation, le dialogue démocratique et constructif qui s'appuie sur l'expertise et l'expérience.

. Revenons, si vous le voulez bien, à la politique nationale, les échéances électorales approchent, présidentielle, législatives et municipales, sans oublier votre propre congrès. Quelles sont les ambitions du Parti des Verts pour le Progrès ?
- Oui votre interrogation ne cesse de faire l'objet d'intenses concertations entre les militants du PVP. Pour ce qui est de notre premier Congrès National, nous avons déjà mis en place les Commissions chargées des préparatifs et leur travail va bon train. Nous sommes résolument déterminés à participer aux élections législatives et municipales, c'est évident, parce que nous croyons sincèrement qu'il est impératif d'être présents à tous les rendez-vous électoraux et dans toutes les structures et instances pluralistes.
Comme je viens de dire, nous sommes encore en phase de constitution et le premier Congrès du Parti va sûrement mieux préciser les contours de nos visions et conceptions futuristes. Il va de soi que l'un de nos principes fondamentaux est de participer aux prochains rendez-vous électoraux et le congrès fera en sorte de fournir une plate-forme initiale qui fera la démonstration de la qualité de notre participation. De toutes les manières, nous allons laisser le soin à nos structures, cadres et militants d'en décider, par conviction et application du principe de la participation démocratique dans la définition de tous nos choix stratégiques.

. Comment jugez-vous l'expérience de la Rencontre Démocratique ?
- Nous sommes ouverts au dialogue et à la concertation avec tous les partis politiques légalisés quelles que soient leurs références ou leurs idéologies. L'expérience de la Rencontre Démocratique a été enrichissante en ceci qu'elle nous a permis, à tous les quatre partis, de nous focaliser sur nos dénominateurs communs et de contribuer, ultérieurement, à la dynamisation de la donne politique et nationale. Nous avons, pareillement, eu l'opportunité d'œuvrer sur des bases claires à la lumière d'une évaluation objective du degré d'évolution du processus de réforme politique tout en refusant, catégoriquement, toute forme d'allégeance aux forces étrangères dans l'appréhension et la formulation de nos revendications politiques. Nonobstant, nous sommes parfaitement convaincus que l'étape à venir définira mieux les nouveaux horizons de la Rencontre Démocratique de manière à consolider les liens premiers tissés entre les partis politiques.


. Que répondez-vous à ceux qui vous accusent d'être un parti décor ?
- Je vais réitérer que le PVP est un parti centriste. Une vision fragmentée et unilatérale nous placerait dans l'icône de décor notamment lorsque nous appuyons les décisions et mesures gouvernementales que nous estimons positives et favorables à la promotion de l'élan national vers le meilleur, cette même vision fractionnée nous placera, par contre, dans la case des opposants fervents et farouches, quand nous critiquons les aspects négatifs. Le parti œuvre pour la consolidation d'une vision méthodique et précise dans son approche et son diagnostic, laquelle vision se base sur les preuves irréfutables et non sur des jugements de valeurs, encore moins sur des préjugés. Nos positions sont très claires par rapport aux causes nobles notamment en terme d'évaluation du processus de la réforme politique et démocratique et des droits de l'Homme ainsi que du traitement des dossiers pressants au niveau du Moyen Orient sans oublier le refus catégorique de se soumettre à un quelconque agenda étranger quels que soient ses origines ou ses appâts.
Les deux visions, comme vous pouvez bien deviner sont complètement erronées. La politique, même opposante, ne repose nullement sur la considération de la moitié vide d'un verre, tant que l'autre moitié est pleine. Il est une vérité, somme toute, que nous n'accordons aucun intérêt aux remous de ces commérages dont les intentions et les fonds ne sont un secret pour personne.
Depuis la constitution du parti, nous avons opté pour un positionnement centriste et modéré dans notre approche politique, lequel positionnement oscille entre critique et soutien. Nous sommes un parti insensible aux tentations du pouvoir politique, aux slogans dénonciateurs, à l'opposition pour l'opposition tout comme au marketing politique dont la finalité n'est autre que le service des intérêts personnels. Nous approuvons les mesures, les décisions et les programmes qui servent l'intérêt suprême de la nation et qui répondent aux revendications des citoyens de tout horizon et catégorie, comme nous soulevons nos critiques lorsque nous diagnostiquons une quelconque forme de déséquilibre ou nous observons des lacunes tant au niveau politique, économique, éducationnel, ou surtout écologique et environnemental. Nous adoptons, pour ce faire, le slogan de la consécration des acquis dans la revendication de plus amples réformes, bien évidemment, dans la finalité de procurer aux citoyens le bien-être à tous les niveaux tant moral que matériel.
C'est bien dans cette optique que nous essayons, par tous les moyens permis, d'être toujours à l'écoute des préoccupations des citoyens et des expectatives des élites et politiciens, et ce, malgré notre obédience purement écologique. C'est pourquoi, il est judicieux de rappeler que notre parti qui défend l'environnement et l'écosystème le fait en qualité d'un parti politique d'opposition qui a bâti ses propres visions et perceptions concernant différents dossiers et causes, d'ordre local, régional et international. Précisons, si besoin est, dans ce volet que le PVP n'a raté aucun événement ou occasion pour s'affirmer sur la scène, par le biais d'organisation de séminaires ou conférences ou la publication de communiqués et de positions. Force est de reconnaître le rôle hautement important des différents médias tunisiens qui ont contribué à nous faire atteindre l'étape du " premier congrès ".

. Qu'elle est la présence du Parti des Verts pour le Progrès sur le plan international ?
- La question de l'ouverture internationale est très débattue au sein de nos instances. Je vais vous avouer pour la première fois, d'ailleurs, que nous avons adopté une stratégie réfléchie par rapport à l'appartenance au Réseau des Globalgreens (Verts Mondiaux). Je vais être plus explicite. Le PVP a accordé la priorité, absolue, dans un temps premier, à la question de la structuration interne du parti. Ce fut une décision irrévocable pour nous. Les résultats sont, comme vous l'avez relevé, particulièrement réconfortants. Dans un second temps, nos militants ont accordé la priorité au terrain. Un parti écologique qui se respecte est un parti qui doit descendre sur le terrain, côtoyer le citoyen et diagnostiquer de ses propres moyens l'état des lieux en termes de préservation et de pollutions et par la même mettre le doigt sur les points noirs qui nous mènerons, incontournablement, à l'appréhension des solutions adéquates. Nous n'avons pas hésité à emprunter nos voitures et à traverser la Tunisie de l'extrême nord à l'extrême sud, munis de nos caméscopes et de nos appareils numériques et nous avons répertorié les différents dossiers à étudier, et ce, au niveau de tous les gouvernorats, notamment les plus touchés par la pollution à l'instar de Gabès, de Sfax, de Gafsa, Bizerte, etc.
Entretemps, nous avons mis en place, avec le concours du Parti Vert Marocain, représenté par cinq députés au Parlement marocain, les prémisses de la création d'un réseau maghrébo-arabe des partis écologiques. Si vous feuilletez notre statut, vous remarquerez que nous avons accordé une importance cruciale, dès notre fondation du parti, à la dimension régionale plutôt qu'internationale dans un sens où nous avons entrepris l'initiative de contacter les partis verts arabes, donc marocain, palestinien, algérien, libanais, jordanien, et égyptien, en attendant de contacter le parti vert irakien afin de les sensibiliser sur la nécessité de l'union de nos forces.
Il est inutile de préciser que nous sommes ouverts et prêts à tendre la main à toutes les tendances et mouvances vertes internationales qui nous traitent d'égal à égal, nous comptons des amis, d'ailleurs, tels que Hulot ou Maathai, première femme africaine prix Nobel de la paix, nous entretenons d'excellentes relations avec les partis verts occidentaux qui nous témoignent considération et respect et nous comptons élargir le cercle de nos amis et partenaires dans les jours à venir.
Propos recueillis par Néjib Sassi


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