La saison d'été est déjà parmi nous. Cette période caractérisée par une animation particulière représente une aubaine pour plusieurs personnes et ce, dans différents domaines à l'instar du commerce ambulant au bord des plages qui fleurit lors de ces trois mois. D'autres activités illégales sont également exercées durant trois mois notamment le parking payant, imposé aux estivants alors qu'il s'agit d'une pratique strictement interdite par la loi. Toute occupation temporaire sur les plages (buvettes, blocs sanitaires, parasols...) doit faire obligatoirement l'objet d'un accord du ministre de l'Environnement et du Développement Durable. Toutefois, les municipalités concernées directement par la question continuent de négliger cet arrêté et de ne pas l'appliquer en donnant le feu vert à ces groupes qui imposent leur loi. Supposées respecter la réglementation en vigueur, ces collectivités encouragent « les professionnels » saisonniers à mener le jeu. De quoi faire des petits intérêts financiers mais toujours au détriment des citoyens... Un parking payant au bord de la plage nous en voyons beaucoup. Ce phénomène ne cesse en fait de gagner du terrain depuis ces dernières années plus particulièrement dans les zones côtières qui enregistrent une grande affluence. Encouragés par les élus locaux, un groupe de spéculateurs imposent leur loi aux estivants durant trois mois et ces estivants se retrouvent ainsi obligés de supporter des frais supplémentaires. Pourtant la loi est stricte à ce niveau. Selon le règlement en vigueur, toute occupation temporaire sur les plages, telle que les buvettes, les blocs sanitaires, les parasols, les tables...doit faire l'objet d'un arrêté signé par le ministre de l'Environnement et du Développement Durable sur avis d'une commission qui siège à l'Agence de la Protection et d'Aménagement du Littoral (APAL) et qui soumet au ministre l'arrêté de l'occupation temporaire. Il doit s'adapter à un plan particulier : (plan d'occupation des plages) qui est déjà approuvé par la municipalité concernée. Le même support organisant les activités commerciales au bord des plages a exclu explicitement les parkings payants. Il s'agit d'ailleurs d'une activité illégale mais qui reste imposée aux estivants. Car, une minorité « d'hommes d'affaires » ayant obtenu l'adjudication d'exploitation temporaire de la plage se permettent d'exercer ce métier au détriment des citoyens. Ils sont encouragés par les responsables locaux qui veillent temporairement à la gestion des collectivités mais qui négligent d'autres facteurs ne manquant pas d'importance. Aménager une plage tout en offrant aux estivants les meilleures conditions de baignade n'implique pas nécessairement le fait de l'exploiter de manière abusive et illégale. D'ailleurs, l'aménagement et l'entretien de nos plages s'inscrivent dans le cadre de la protection et de l'embellissement de l'environnement. Cette expérience sera même élargie car 200 kilomètres linéaires de nos plages ont fait l'objet d'une étude d'occupation de ce genre.
Plages certifiées Le ministère de l'Environnement et du Développement Durable et l'APAL sont plus ambitieux. Ils comptent aménager quelques-unes de nos plages en des lieux agréables à fréquenter et ce à travers leur certification, Pavillon Bleu qui est un label de qualité. Ces lieux où l'on offre de bonnes conditions de baignades et des prestations de qualité pour les différentes catégories seront favorisés pour être labélisés. Pour ce faire les municipalités sont censées aménager ces espaces tout en installant des moyens de divertissement et de services, (buvettes, blocs sanitaires raccordés au réseau d'assainissement, passage pour les handicapés...). La propreté ne manque pas d'importance à ce niveau. Il s'agit même d'une partie intégrante pour obtenir la certification. A signaler dans ce cadre que la liste sera élargie. « Elle se compose en fait des plages suivantes : La Marsa, Sidi Abdelaziz (La Marsa), Korba, Hammam Sousse, Sidi Salem et Ain Maryem (Bizerte), Maamoura, Asfouria (Mahdia), El Masrah (Zarzis) », a déclaré M. Mohamed Souid Directeur à l'APAL. « A cela s'ajoute les plages dans des zones touristiques et les ports de plaisance à Yasmine Hammamet et Al Kantaoui », toujours d'après lui.
Propreté et contrôle de la qualité des eaux Certes, la propreté des plages est d'une importance majeure, des efforts sont déployés à ce niveau par plusieurs intervenants dont l'APAL. Mais ils restent insuffisants faute de moyens et de conscience des citoyens. Les opérations de nettoyage démarreront dans les quelques jours à venir (début juin). « Au programme 85 plages », déclare M. Souid. Pour ce faire l'agence mobilisera des entreprises de sous-traitance. Le Directeur a expliqué que les premières opérations se baseront sur le labour du sable pour réaliser des opérations de criblage dans une deuxième phase. « Parmi les 85 plages à haute fréquentation 11 feront l'objet d'enlèvement d'algues. D'ailleurs, un volume estimé à 32 mille mètres cubes sera nettoyé », d'après lui. Toujours dans le même contexte, M. Souid a expliqué que des jeunes diplômés réalisent ces opérations dans le cadre du Mécanisme 41 et ce dans les gouvernorats suivants ; Ben Arous, Tunis, Nabeul et Médenine. D'autres jeunes issus de Tabarka, Mahdia et Kerkena s'ajouteront à la liste au bout de cette année. Notre objectif est de généraliser cette expérience. « Les municipalités mobilisent de leurs côtés des moyens pour ces opérations. Les zones touristiques sont à la charge du ministère de tutelle qui est doté de 11 machines cribleuses », d'après le Directeur. A rappeler que ces opérations s'inscrivent dans le cadre du Programme National d'entretien des zones côtières et touristiques et qui est concrétisé par l'APAL sous l'égide du ministère de l'Environnement et du Développement Durable en concertation avec d'autres partenaires ; les ministères de l'Intérieur et des Collectivités Locales, la Santé publique et le Tourisme. M. Souid a signalé que « ce programme vise un nettoyage mécanisé des plages avec des fréquences allant de 4 à 22 interventions pendant la saison d'été et selon la nature des plages ». « Cette opération est précédée dès le début de l'année du curage des cours d'eau qui débouchent vers la mer, le traitement des moustiques, la collecte des déchets solides, le ramassage du plastique, l'organisation des occupations temporaires sur les plages et l'analyse de la qualité des eaux de baignade », enchaîne-t-il. C'est le ministère de la Santé publique qui veille à ce contrôle. Au total 514 points ont fait l'objet d'un prélèvement et d'analyse physio-chimique et bactériologique, et ce à fréquence d'une fois par mois. Cette opération se multiplie par deux pendant la saison estivale. A priori, toutes nos mers sont-elles prêtes à accueillir les estivants. « Le ministère de tutelle n'a attiré l'attention sur aucun point d'interdiction de baignade. Les résultats des analyses sont au-dessous des normes », toujours d'après la même source. Toutefois nous sommes prudents vis-à-vis des points à proximité des oueds (Oued Melyen, Oued El Khalig...). Ils font l'objet d'un suivi continu », conclut-il.