Les Kanoun, Attouga, Abdallah, Derouiche, El Ouaer n'ont pas fait des émules * Attouga le recordman en sélection, suivi de Chokri El Ouaer * Les gardiens du temple * Mokhtar Naili (E.Nle) : "Travail insuffisant dans les clubs, mais Kasraoui reste le meilleur " * Tarek Abdelalim (EST) : Un rythme infernal * Faouzi Langliz (ESS) : "Nous récoltons ce que nous avons semé" * Mohsen Rajhi (Zargua-EST) : "Les gardiens sont sous-entraînés" * Adel Ben Mansour (CSHL) : "Lassitude mentale" * Mohamed Mhadhbi (A S Kasserine):"Un métier délaissé" * Fergani Derouiche (ASM) : " Formation bradée" * Bourdes et gags Le passage à vide désormais chronique, enregistré ces derniers temps chez nos gardiens de but ne manque pas d'intriguer. Des buts encaissés frisant les gags tellement ils sont facilement évitables. La Tunisie a toujours enfanté les meilleurs à ce poste : Khaled, Kanoun, Tabka, Kechiche, Khiari, Chabchoub, Attouga, Naili, en passant par les Zargua, Bourchada, Sebai, Chouchene, avant l'éclosion des El Ouaer, Hammami, Bedoui, Salhi, etc. Par le passé, les portes aux gardiens étrangers étaient grandement ouvertes. Leur apport a été sans nul doute déterminant quant à l'éclosion de certains gros calibres, émulation oblige. El Ouaer et Kasraoui ont littéralement cassé la baraque suite à l'apparition de Cheikh Seck et J.J.Tizié au parc B. Mais depuis, et dans le dessein de protéger l'évolution de nos gardiens autochtones, les vannes se sont hermétiquement fermées, et les étrangers de ne plus avoir le droit de garder nos cages. Les décideurs ont-ils eu la main heureuse en ayant eu recours à ce blocus ? Nos ténors ( ?) se sentant désormais à l'abri de la concurrence de la part de la légion étrangère ont -ils levé le pied ? Par quels mécanismes peut-on expliquer l'inquiétant passage à vide de nos derniers remparts ? Sont-ils sur ou sous entraînés ? La trêve à minima y serait-elle pour quelque chose dans la prolifération de ces buts cadeaux ? Comment remédier à cet état de fait surtout que les échéances importantes pointent à l'horizon aussi bien pour l'EN que pour les clubs ? Nous avons donné la parole aux premiers concernés dans l'affaire, les entraîneurs des gardiens de but, car ils sont désormais la cible des critiques les plus virulentes et on leur impute sans détours et ouvertement la responsabilité de la faiblesse des gardiens. Se sentant dans l'œil du cyclone, leurs réactions ont été trèsdiversifiées voire controversées. ----------------------------- Attouga le recordman en sélection, suivi de Chokri El Ouaer Participation des portiers en sélection 117 matches : Attouga ( CA) 98 matches : Chokri EL Ouaer ( EST) 56 matches : Ali Boumnijel ( Gueugnon - Nancy - Bastia - CA) 31 matches : Mohamed Nacer Chouchène ( EST) 27 matches : Abdelkader Ben Ghelem " Zarga " ( CA) 27 matches : Boubaker Zitouni ( CA) 26 matches : Mahmoud Kanoun ( ESS-SS) 26 matches : Abdelwahed Abdallah (CSS) 23 matches : Hamdi Kasraoui ( EST) 21 matches : Mohame Ayachi ( CA-SS) 21 matches : Mokhtare Naïli ( CA) 18 matches : Ahmed Bourchada (CAB) 14 matches : Mondher Ben Jaballah ( ST) 11 matches : Khaled Gharbi ( EST) 9 matches : Slah Fessi (CA) 9 matches : Khaled Fadhel (CSS) 9 matches : Radhouène Salhi (ESS) 8 matches : Sahbi Sebaï (CSHL) 8 matches : Slim B. Othmène (CA) 7 matches : Moncef Zabka (USM-ESS) 6 matches : Mohamed Benour (EST) 6 matches : Mohamed Zouabi (EST) 6 matches : Aymen Methlouthi (ESS) ----------------------------- Les gardiens du temple * Abdallah Trabelsi (ST) est le premier gardien de but après l'indépendance à avoir marqué un but sur penalty. Ce fut face au COT lors de la saison 1968-69, un match remporté par les Stadistes (3-0) ; les frères Kerrit, Brahim et Mohamed ayant réussit les deux autres buts. * Lors des séries des tirs au but, le clubiste sfaxien Abdelwaheb Ben Abdallah est souvent chargé de tirer le cinquième et dernier coup de son équipe. * Face au Gabon aux quarts de la CAN 96 en Afrique du Sud, Chokri El Ouaer a réussi le tir décisif qui qualifiait notre sélection aux demis et également repoussé deux tirs gabonais. * Le seul adversaire que notre Equipe Nationale ne soit pas parvenu à battre sur le terrain le chemin du mondial argentin en 1978, fut le Maroc ; 2 fois (1-1) et qualification aux tab 4-2 ; Attouga arrêta deux tirs de Semmat et Ahmed Faras qui s'avérèrent décisifs. * Après le cinquième but du CA face au ST, le 20 juin 1971, Abdallah le portier Stadiste, quitta le terrain de son gré à la 60' laissant ses coéquipiers terminer le match à dix, puisque son entraîneur a déjà effectué le changement autorisé. C'est Taoufik Skhiri que le remplaça dans la cage n'encaissant aucun but durant les 30 minutes de jeu. * Railleur de son habitude, en particulier à l'encontre des portiers, Hassène Gabsi a changé d'attitude depuis qu'il remplacé Chokri El Ouaer blessé en finale de la Ligue des Champions 2000 face à Hearts Of Oaks après que les trois changement aient été effectués. En moins d'un quart d'heure Hassène encaissa trois buts. Ce jour-là, il réalisa que la transversale mesure 7,32m et le montant 2,44m * Abdelmajid Chetali a également vécu le même scénario en remplaçant Mohamed Ayachi blessé à Casa, le 27, décembre 1959, lors des éliminatoires des JO de Rome 1960, sur l'action du deuxième but local (1-2) Chetali encaissa un but à la 73' après avoir sauvé plusieurs autres. Il est vrai que le gabarit était déterminant surtout sur les balles aériennes. * Adel Nefzi et sa défense du CA détiennent le record d'invincibilité : 1.268 minutes établi entre la 8ème (28.10.07) et 22ème journée (20.4.08). * Le gardien de but du C.S.Gabèsien a par contre encaissé quinze buts lors d'un match du championnat de la Nationale A face au CAB disputé le 3 avril 1949. * Les gardiens du S.Gabésiens en 1951 et ceux du patriote de Sousse en 1959, ont concédé la bagatelle de .... 77 buts ! * Plusieurs théories sont enseignées aux jeunes débutants portiers, parmi lesquelles celle " d'être le premier attaquant au même degré que celui de dernier défenseur ". En effet quand il dégage c'est une attaque qui s'annonce. Que dire alors de Mohamed Ayachi( Cheikh Baraket) qui a signé sa première licence à l'âge de 20 ans pour devenir le n°1 tunisien de la spécialité sans pour autant passer par ces cours ! * Depuis l'instauration de la loi 12 ( interdiction au gardien de but de toucher le ballon de la main sur une passe ou rentrée de touche servies par un coéquipier), le portier médiocre joueur de pied et passé de mode puisqu'il participé à l'entraînement aux travaux techniques réservés autrefois aux " joueurs de champs ". Rien que pour la saison 2002-03 on a signalé quelques bévues dont deux se sont traduites par des buts : J.J Tizié (EST) face au CSHL ( 12ème j) but de A Ben Chouikha et A. Jaouchi (USM) devant l'EST (22ème j) but de A. Zitouni qui a également réussi, au cours de la même saison, l'égalisation espérantiste au Zimbabwe en Ligue des Champions sur une bêtise similaire. ---------------------------------- Mokhtar Naili (E.Nle) : "Travail insuffisant dans les clubs, mais Kasraoui reste le meilleur " Je commence par poser cette question : où en sont les jeunes gardiens aux stades de la préformation, la formation et la post formation ? Certains entraîneurs des gardiens ne participent aux stages que pour avoir le diplôme et disparaître de la circulation. Lors d'un récent stage pour les africains, seuls l'ESS, L'ASM et moi- même étions présents. Les dirigeants dénigrent également cette profession : très mal payés, pas d'accès au banc, une cinquième roue de la charrette en quelque sorte. Au centre nous travaillons tous les paramètres biométriques (détentes verticale et horizontale ; explosivité, souplesse, etc.) mais le travail foncier se fait dans les clubs. Notre rôle se résume en la remise en forme physique mais aussi mentale. Mais je ne dispose pas d'une baguette magique pour suppléer le travail de mes collègues en semaine. Une parenthèse concernant Kasraoui, il passe certes par une mauvaise période quoique techniquement, il dépasse de loin tout le monde ; je l'ai prévenu que cela arriverait fatalement un jour à tout gardien de faire perdre les siens. Et qu'en ces moments, il se doit d'être fort mentalement pour affronter les conséquences. Ce qui me choque, c'est que même les espérantistes qui normalement doivent le soutenir maintenant le descendent en flammes ! Inadmissible et hautement condamnable. Nous avons fait quatre coupes du monde, nous avons acquis en principe une solide culture footballistique, alors pourquoi ces enfantillages ? Une petite remarque pour tous nos gardiens : travaillez votre musculation à l'instar des italiens les meilleurs au monde volet gardiens de but. ----------------------------- Tarek Abdelalim (EST) : Un rythme infernal Je ne cautionne nullement cette approche stipulant l'existence d'une crise aigue au niveau des gardiens de but. La Tunisie dispose d'éléments de la plus haute valeur et qui peuvent postuler à évoluer dans des équipes européennes si l'occasion se présente pour eux. Autre argument : les deux trophées africains sont détenus par des clubs tunisiens ; vous pensez que si d'aventure leur gardien était faible, ils auraient décroché ces coupes d'Afrique ? Seulement voilà, on est en début de saison, et les keepers sont à l'instar du reste de leurs coéquipiers encore peu compétitifs. Avec plus de matches dans les jambes, ils vont acquérir ou plutôt retrouver leurs réflexes et vivacité. Ne pas oublier également qu'ils n'ont pas bénéficié du repos salvateur indispensable pour une bonne reprise. La lassitude peut interférer dans l'affaire et altérer leur rendement. Mais parler de crise des gardiens va à mon sens leur saper le moral et les anéantir ; on devra alors attendre l'éclosion d'une nouvelle couvée ; et ce ne sera sûrement pas demain qu'on parviendra à dénicher de dignes remplaçants aux valeureux gardiens actuels. Et puis pourquoi leur chercher noise ? A mon humble avis, ils ne sont pas les seuls à incriminer dans les mauvaises prestations de leurs couleurs : les défenseurs, les demis voire les attaquants ont failli quelque part dans leur mission de constituer des barrières efficaces pour que l'attaque adverse parvienne à surprendre le gardien de but. Si tous les compartiments faisaient comme il se devait leur boulot, le gardien passerait un après midi tranquille. ----------------------------- Faouzi Langliz (ESS) : "Nous récoltons ce que nous avons semé" C'est un passage à vide compréhensible que j'expliquerais par la charge émotionnelle, le stress, la pression du public, l'obligation récurrente des résultats probants, la saturation. Fatalement, leur rendement finit par s'en ressentir par effet boomerang, bonjour alors les passages à vide, les dégâts. De plus, à l'exception des grands clubs, le travail foncier de certains de mes collègues ne se fait pas dans les normes. Nous ne récoltons que ce que nous avons ensemencé ! Et cela se répercute fatalement sur l'EN ; je m'explique : en dépit du respect que je dois à Kasraoui et à Balbouli, ont-ils l'étoffe et l'envergure de s'imposer comme étant le numéro Un du pays et sur une très longue période à l'instar des Attouga, Salhi, El Ouaer ? Ils passent tous par une courbe sinusoïdale, le fait que Zouabi et Ratouli, des vieux de la vieille aient crevé l'écran l'exercice écoulé contre le fléchissement de Hamdi et Aymen conforte si besoin est mon approche. Que fait la direction technique pour nous autres entraîneurs ? Depuis Malouche, point de stages de recyclage, une formation roupillant du sommeil des justes, où sont nos droits ? Des fois certains collègues ne disposent même pas d'une licence technique ! Oui à un enseignement scientifique. Je vous assure que pour la majorité, on navigue à vue, sans la moindre ligne directrice, sans fiche de suivi. Où est la programmation du travail ? Personnellement, j'ai constaté que Balbouli concédait des buts sur des tirs de loin, je vous assure qu'à l'heure qu'il est, je le fais baver le pauvre garçon tellement il est sollicité sur ce volet. Pareil pour Kasraoui, il n'y a pas très longtemps, il était souverain sur les balles aériennes. Il ne l'est plus actuellement et c'est ponctuel, on doit lui faire travailler davantage cet aspect du jeu et il redeviendra rapidement le Hamdi que nous avons toujours connu. Une dernière remarque qui me tient à cœur et qui n'a eu de cesse de me tarauder l'esprit si vous permettez : Pourquoi nos dirigeants s'entêtent encore à " importer " des entraîneurs des gardiens de l'étranger payés grassement et en devises alors que nous les dépassons de loin techniquement ? ----------------------------- Mohsen Rajhi (Zargua-EST) : "Les gardiens sont sous-entraînés" Comme tout le monde, je constate le recul manifeste du niveau de nos gardiens. Une seule explication plausible à mon sens et selon ma longue expérience dans ce domaine : les gardiens sont sous entraînés. L'intensité de la charge de travail qui leur est soumise est nettement en deçà de ce qu'ils doivent théoriquement endurer. De plus, ils ne travaillent pas en semaine dans les conditions réelles des matches. Du coup, le jour J, ils n'ont pas acquis le bagage nécessaire pour réussir deux à trois parades décisives et ils se font facilement piéger. Des entraîneurs sans citer de noms, entraînent leur gardien des mains ! Le dimanche, un tir canon et cadré et le pauvre malheureux de ramasser le cuir au fond de ses filets. Sur vos colonnes, J.J.Tizié déclarait en substance quand je l'entraînais : "...C'est curieux, mais pratiquement toutes les situations je rencontre durant le match, Zargua m'en a déjà exercé en semaine à les contrer, à les solutionner " Je pose une question : le cycle de travail entamé le mardi, allant crescendo avec une charge à max le jeudi pour ensuite lever graduellement le pied jusqu'au jour du match avec une légère séance la samedi consacrée à la vivacité, ce cycle, vous pensez qu'il est suivi par tout un chacun ? La direction technique doit à mon sens multiplier les stages pour nous permettre une meilleure formation. Pourquoi dois-je me coltiner un voyage onéreux en France à mes frais pour peaufiner mes connaissances alors que l'invitation des instructeurs de la FIFA est dans les cordes de nos instances et fera profiter tous les collègues moyennant finances cela va sans dire ? Ramadhan est à nos portes, prévoir un stage d'une quinzaine de jours pour nous recycler ne me parait pas une aussi mauvaise idée ! ----------------------------- Adel Ben Mansour (CSHL) : "Lassitude mentale" Je ne partage pas l'avis de ceux qui pensent que nos gardiens sont en régression. Il s'agit tout simplement d'une lassitude mentale. N'oubliez pas qu'ils sont sur la brèche depuis bientôt trois ans sans la moindre pause avec des engagements successifs en EN, championnat, coupe d'Afrique des clubs, coupe de Tunisie, stages, privations diverses, etc. A la longue, ils finissent par craquer nerveusement car saturés de football. De plus étant appelés à constamment plonger, ils sont souvent sujets à des maux de tête, des céphalées intenses qui les font atrocement souffrir. Je prends l'exemple de Kasraoui et Balbouli, il est urgent selon moi qu'ils changent d'air ne serait-ce qu'une petite semaine en oubliant tout ce qui a trait aux rectangles verts. Vous verrez, ils n'en reviendraient que pleinement revigorés débordant de dynamisme, impatients de mordre à pleines dents dans la compétition. Mais les garder encore sous pression ne ferait que les émousser, les user d'avantage. Je persiste à affirmer qu'ils sont à même de reprendre leur statut antérieur de grands gardiens. Prenez le cas de Zouabi, en arrivant à Hammam-Lif après une longue période d'inactivité, de doute, il avait perdu ses repères, ses réflexes. La matière première étant là, très vite il a accaparé les feux de la rampe et crevé l'écran. Donc les jours meilleurs sont à présager pour nos gardiens pourvu qu'on les laisse souffler un coup. ----------------------------- Mohamed Mhadhbi (A S Kasserine):"Un métier délaissé" Le problème est dû aux directions des clubs qui n'accordent pas l'importance requise aux entraîneurs des gardiens. Ils paient des sommes faramineuses pour tout le staff, et daignent " offrir " quelques 220 dinars pour un ancien gardien pour qu'il s'occupe des jeunes. Aucune formation de qualité donc. Les meilleurs sont soit dans les grandes écuries, soit au khalij. Les autres suivent, quand ils font un effort, une K7 vidéo ou entraînent de façon empirique. Certains ne savent même pas avant le début de la séance ce qu'ils vont entreprendre. J'ai exercé durant sept ans au CA avec les Exbrayat, Stambouli, Maaloul, une année avec Selmi à l'ASM, deux ans au khalij et toujours le travail de la semaine était codifié d'avance et suivi à la lettre. Vivement des séminaires, des stages sous l'égide de la FIFA ! ----------------------------- Fergani Derouiche (ASM) : " Formation bradée" La vraie formation dure cinq ans des minimes aux cadets (A), avec acquisition des abc du métier : technique, placement, duel, prise de balle, relance, timing, etc. Mais cette formation est bradée et assurée par des faire-valoir. J'ai discuté avec Kasraoui, le pauvre n'est pas fautif du moment qu'il s'entraîne seul dans sa cage sur des tirs de face et des centrages latéraux. A 63 ans, moi je pourrais m'en sortir dans pareils cas. Mais le jour du match, il va se trouver au milieu d'une jungle avec coéquipiers, adversaires le bousculant à satiété et il sera perdu car pas rompu à ce genre de situations jalonnées de périls. ----------------------------- Bourdes et gags De tous les footbaleurs, le gardien est le joueur le plus admiré, le plus respecté pour son côté spectaculaire. Ainsi, il n'est pas étonnant de constater que la préférence des spectateurs va plutôt au gardien volant, souple, sûr, plutôt qu'au gardien sobre et froid. Les choix et jugements sont basés avant tout sur l'efficacité et l'influence du gardien sur la tenue de l'équipe, et non l'inverse car le phénomène est courant celui d'un gardien mis en évidence par la faiblesse même de son équipe mais qui, transféré dans un grand club, découvre ses limites. Avec le renforcement des défenses, il arrive parfois aux gardiens de passer des après-midi de chômeurs. Mais, il est des rencontres où le portier, très sollicité, se montre héroïque et infléchit directement le résultat. En effet, un "bon" gardien doit faire bénéficier sa formation du "plus" individuel, quel que soit le rang de son équipe, en lui offrant un minimum de 7 à 10 points par saison. Mais, il s'avère parfois que le gardien de but est la cause principale de la perte d'un match-saison et par conséquent d'un titre. A tout seigneur tout honneur ; commençons par l'actuel trio de la sélection : * Hamdi Kasraoui, l'ancien titulaire a commis bien des bévues indignes de son rôle en sélection ; rien que pour l'actuelle saison : - il n'a pas été innocent sur l'élimination tunisienne aux quarts de la CAN face au Cameroun : mauvaise sortie sur le 1er but et hésitation sur les 2 autres, culpabilité également sur les 2 buts encaissés face au Sénégal ainsi que sur ceux devant le Burkina Faso. - Aux demis de la Coupe de Tunisie, le 1er but gafsien est réussi dans un angle de tir béant. Puis, en finale de la même compétition, il a commis une "grossièreté" en dégageant un centrage au milieu de la surface de réparation sur lequel s'ensuivit le but annulé pour hors-jeu de Gilson ; ensuite sur le centrage de S. Berradhia, il a été le héros d'une sortie nonchalante. * Aymen Methlouthi a été à l'origine de la perte du doublé étoilé ainsi que l'élimination en LC : lors de cette compétition face aux Zimbabwéens ; il a encaissé un but évitable appelé en handball "coiffure", goal que ne pourrait subir un portier de stature digne de ce titre. Sur les 2 épreuves nationales, deux buts ont eu raison de l'ESS : la gauche du droitier W. Ben Yahia (CA) lors de la 22ème.j du championnat et la droite du gaucher R. Bou Cherouène (EST) en finale de la coupe ; les 2 goals étant réussis sur des tirs en demi-volée (très courants aux entraînements), parables par des débutants. - Le but éclair encaissé par M. Gabsi (EST) en finale 1971 face au CSS ; ses coéquipiers n'ont pas encore touché le ballon. - Le permanent faux coup d'œil de Khaled Gharbi (EST) en particulier celui amenant le but égalisateur du CSS aux 1/2 de la coupe 1961-62, lors de la 1ère édition. - Le but araignée encaissé par M.N Chouchène face au Cameroun au dernier tour des éliminatoires du mondial le 19/11/1989. - La mauvaise prise de balle (avant- bras/ poitrine) de Zarga (CA) sur le but victorieux de A. Chaouech (ESS) en finale de la coupe 63. - Le canon de Ben Belgacem (ASM) des 30m, sur un flagrant mauvais placement de M. Ben Jaballah (ST) en finale de Coupe 90. - Les sorties hasardeuses de Ebdelli (CA) sur les longues balles balancées par les joueurs stadistes en finale 56. - Le contrôle du pied à la "Kahn" commis par C. Ouaer (au fait l'espérantiste a précédé le Munichois dans ce domaine) : à la 6ème j 1994-95 la balle de H. Abid "traverse" la semelle du portier "Sang et Or" et annonce la victoire du CSS, futur champion de la saison en question. - Retour à Attouga et sa piètre mi-temps face à la Hollande, surtout sur le (drôle) but de Naninga en préparation à la phase finale du mondial 78. Le portier clubiste ne retrouve plus la sélection. * Adel Nefzi a : - privé le CA d'un doublé sans ce mauvais contrôle sur le 1er but de l'EST aux 1/16 de la coupe que le mauvais placement sur le second. - failli anéantir les chances de remporter le championnat en particulier sur le goal étoilé ( de Gilson) après le rigolo triple jonglage digne des BD. * Hassène Bjaoui (CAB) a concédé des buts d'un gardien inexpérimenté en particulier les deux coups-francs directs de A. Ben Chouikha (CSHL) et K. Chemam (EST) aux 1/8 de la coupe. * Lotfi Saïdi (CSS), promu à une grande carrière, a commis des gaffes d'errance surtout sur : - Le coup-franc de Mohamed Laâbidi (JS), le portier sfaxien a déclaré avoir glissé. - Tir à mi-distance de H. Mabrouki (ST) aux quarts ; que faisait le gardien du CSS entre le point du pénalty et la ligne de la surface fatidique même si le ballon était en possession de ses coéquipiers. Parmi les buts encore gravés dans la mémoire des sportifs, citons : - La boutade de Attouga en finale de la CAN 65, obligeant notre sélection à passer aux prolongations, faisant perdre le mental à toute l'équipe et privant la Tunisie du titre continental.
