Notre consœur Sana FARHAT a passé trois semaines aux Etats-Unis d'Amérique, en pleine effervescence électorale. Dans une série de reportages, elle essayera de décrire la face cachée de l'Amérique. A moins de six jours des élections présidentielles américaines qui se dérouleront le premier mardi du mois de novembre, Barak Obama mène toujours en dépit de la réduction de l'écart entre les deux candidats. Il est en avance par rapport à son rival républicain John Mc Cain, et ce aux niveaux des intentions de vote et du Collège électoral. Les chiffres démontrent qu'il dépasse Mc Cain de 6 points d'écart. Cela prouve que les Américains qu'ils soient blancs, noirs ou d'origine hispanique ont besoin d'un air de changement, qu'ils entrevoient à travers Obama. En fait le jeune sénateur d'origine afro-américaine a réussi à dresser un pont entre les différentes tranches d'âge et les ethnies. « Ce candidat démocrate est exceptionnel », d'après Roger Cohen, éditorialiste au New York Times. Il a construit d'après lui « un pont avec les jeunes et entre les blancs et les noirs. Il a ouvert une brèche pour faire sortir les Etats-Unis d'Amérique d'un gouffre. Si Obama est élu, cette spécificité américaine réémergera dans une Amérique où le monde entier vient pour recommencer une vie », toujours d'après Cohen. Des affiches qui soutiennent le candidat démocrate Barak Obama collées sur les facettes des maisons américaines, on en voit beaucoup à Syracuse au nord des Etats-Unis d'Amérique, à Washington DC et à New-York. Il y a également ceux qui ne cachent pas leur appui à ce candidat au Texas en plus des journaux de la place à l'instar du quotidien « Austin-Amercain Statesman ». D'habitude ce quotidien est pro-républicain, car il a soutenu à un certain moment la politique de Bush et la guerre en Iraq. Mais partant du fait qu'un journal a un point de vue et qu'il se développe organiquement, il a choisi de soutenir le candidat démocrate dans son parcours vers la Maison Blanche. Car, « il présente des arguments plus convaincants en termes de sécurité nationale, de santé, d'éducation et d'immigration clandestine », selon Arnold Garcia, Rédacteur en Chef du journal, qui considère également que le support de presse doit prendre un recul par rapport à la rue. En effet, les journaux, « comme institutions, ont droit d'avoir une idée et de changer même tout comme le public », d'après lui. Il juge aussi que « suivre une ligne éditoriale aveuglément est idiot », car il croit au concept « d'évolution organique même de la presse et au développement d'où l'importance du changement ».
Obama synonyme de « changement » L'histoire Barak Obama pourrait-t-elle devenir une réalité. Beaucoup d'Américains entrevoient à travers lui une lueur d'espoir et de changement. Ce jeune candidat qui a dit ; « il faut savoir que mon histoire à moi n'aurait pu se passer dans un autre pays que les Etats-Unis d'Amérique » attire la population américaine seniors et juniors. Etre président de la plus grande puissance mondiale à 47 ans tout en étant d'origine afro-américaine marquerait certes un moment fatidique dans l'histoire de l'Amérique. L'élection de mardi sera d'après le candidat démocrate « un moment déterminant, la chance pour nos dirigeants de répondre aux attentes en ces temps difficiles ». « Partout où je vais, malgré la crise économique, la guerre et l'incertitude des lendemains, je vois toujours de l'optimisme. Et de l'espoir. Et de la force », affirme le sénateur. La quasi-totalité des politologues et des experts trouvent qu'Obama fait une bonne campagne électorale. Ils considèrent même que sa candidature est un pas historique énorme qu'il ne faut pas sous estimer étant donné qu'il apporte avec lui un changement. « Car l'image des Etats-Unis à beaucoup souffert dans la phase Bush », d'après Roger Cohen éditorialiste à New York Times. Cette image retro projetée par John Mc Cain qui n'arrive pas à mener à fond sa campagne et à attirer les Américains dans son clan à l'exception des Texans et d'autres fidèles notamment les personnes âgées. L'éditorialiste considère même que « les Américains ne sont pas fous et ils savent que quelque chose doit se passer, changer. Le changement n'est pas Mc Cain, c'est Obama », toujours d'après lui. Le degré de changement sera mesuré d'après l'éditorialiste, par l'amélioration entre autres du niveau d'accès aux soins. Cependant, « ce changement ne sera pas réalisé d'un seul coup. Ce candidat reste tout de même un espoir pour les Américains ». En fait, trois facteurs déterminent les critères de choix du président des Etats-Unis d'Amérique, à savoir ; la race, la religion et la région. Bien qu'il soit d'origine africaine, une partie de la population américaine blanche est attirée par le candidat démocrate. D'ailleurs, il y a ceux qui ont décidé de le soutenir alors qu'ils étaient pour Mc Cain auparavant. Notamment, Pr. F. William Smullen III Colonel retraité de l'armée américaine, Directeur des Etudes de la Sécurité Nationale à l'Institut Maxwell à l'Université de Syracuse qui ne cache pas son soutien au candidat démocrate puisqu'il pourrait provoquer le changement et donner un nouvel élan à l'Amérique. Des enquêtes d'opinion ont été menées dans ce sens et ont démontré que des Américains blancs peuvent voter pour un candidat noir en dépit de sa couleur. En revanche, une partie de la population américaine reste peu réticente par rapport à ce point là. Ferrus d'enquêtes et de chiffres lors des élections présidentielles, les Américains ont multiplié par trois les enquêtes par rapport à 2004. A rappeler dans ce cadre que d'autres facteurs entrent en jeu et ont un impact direct sur les élections de mardi prochain. Il s'agit de l'effet Bradley qui est tout de même d'importance majeure en plus du facteur « Swing States » ou les Etats indécis. L'effet Bradley remonte à 1982, il reste un élément primordial des résultats. Il y a 26 ans, le maire de Los Angeles d'origine noire qui s'appelle Bradley était favorisé pour gagner les élections. A l'époque, les électeurs qui disaient qu'ils n'étaient pas contre le vote d'un noir ont fait le contraire dans l'isoloir. Ils ont opté pour un blanc. Donc ce facteur sera fondamental mardi prochain pour le candidat démocrate qui risque de subir le même sort que Bradley. Toujours dans la même optique, les Etats indécis ou Swing states ; Virginie, Caroline du Nord, Nevada, Colorado et Nouveau Mexique pourraient mener le jeu jusqu'à la dernière minute du scrutin. D'ailleurs des spécialistes jugent qu'il ne faut pas négliger cet élément très déterminant.
Les futurs défis Mais quels sont les futurs défis qui s'annoncent pour la prochaine administration de la Maison Blanche ? Pour répondre à cette question Pr F. William Smullen III a précisé que le premier sera étroitement lié à la gestion du dossier des pays inscrits sur la liste de l'Axe du mal ; l'Iran, la Syrie, la Corée du Nord, le Pakistan, la Russie et le Venezuela. Le deuxième défi est économique (la gestion de la crise financière), la sécurité nationale, l'indépendance énergétique, la santé et l'éducation. Présentant une lecture dans la prochaine composition du gouvernement Pr Smullen III a annoncé que Jack Hegel sénateur de l'Etat de Nebraska pourrait occuper le poste de Secrétaire d'Etat.