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Un hiver au chaud
A chacun selon ses moyens
Publié dans Le Temps le 11 - 12 - 2008

On grelotte dans les établissements scolaires et les foyers universitaires
Cette année, l'hiver fait une entrée lente mais sûre ; pas beaucoup de précipitations mais le froid commence déjà à s'installer et cela se voit dans la rue, sur les lieux de travail et dans les maisons.
Pour le Tunisien moyen, le budget chauffage autorise tout juste le recours au réchaud à pétrole ou au radiateur à gaz. Mais le kanoun est toujours là pour pallier non seulement le manque de moyens mais surtout les avaries fréquentes de ces appareils à la vie courte achetés dans les magasins.

Le kanoun toujours là
Un chauffage à gaz coûte actuellement entre 90 et 240 dinars. Les prix en cours ne sont peut-être pas très élevés mais cet engin consomme jusqu'à 4 bouteilles de gaz par mois et a le désavantage de dégager après une utilisation relativement prolongée une odeur presque imperceptible qui provoque des maux de tête et une sorte de vertige. Dans les pièces spacieuses, son effet chauffant est restreint. D'autre part, il fonctionne à l'aide de boutons très fragiles et parfois difficiles à manier ; à la moindre erreur dans la mise en marche du chauffage, ils s'abîment ou se démontent aussitôt. Il faut pour cette raison et pour d'autres l'utiliser avec un maximum de soin et de délicatesse afin de prolonger sa « viabilité » au-delà de trois ans. Si par malheur, il tombe en panne une première fois, sachez que c'est le début de la fin et tous les apprentis réparateurs de Tunisie ne feront que retarder provisoirement la fatidique échéance.
Il en va de même des réchauds à pétrole qui coûtent de 180 à 300 dinars selon les marques. Ils ont la mauvaise réputation de dégager de la fumée en cas de mauvais réglage de la mèche et une odeur désagréable après seulement un ou deux mois d'utilisation. Fragiles également, ils demandent un entretien régulier et de nombreuses précautions pour un fonctionnement satisfaisant sur trois ans au plus. Au-delà de cette durée, bonjour les dégâts notamment chez les mauvais plombiers qui font la loi en hiver. C'est par ailleurs un appareil à risque (incendie, brûlure et intoxication) au remplissage salissant et à la puissance calorifique relativement limitée.
Les familles à nombre réduit utilisent aussi des radiateurs halogènes vendus dans les magasins et les boutiques du marché parallèle entre 25 et 40 dinars l'unité, ou bien de petits radiateurs électriques (à résistance) à 20 et 25 dinars l'appareil. Les principaux défauts de ces deux engins c'est leur très forte consommation d'électricité et leur faible puissance calorifique. De surcroît, leur durée de vie excède rarement les deux ans.
Les radiateurs bain d'huile ne coûtent pas trop cher non plus (entre 70 et 150 dinars), encore faut-il supporter leur excessive consommation d'énergie électrique. C'est difficile également de les remettre en bon état quand ils tombent en panne : les réparateurs habilités à le faire ne sont malheureusement pas nombreux dans le pays. Un conseil enfin, n'achetez jamais un bain d'huile d'occasion, il n'en a jamais pour longtemps lorsqu'on vous le vend !
Concernant les climatiseurs dont le coût varie ces derniers jours entre 700 et 1300 dinars, ils sont rarement mis en marche l'hiver : sur la facture d'électricité, c'est en moyenne près de 100 dinars tous les deux mois. Le chauffage central, ce n'est bien évidemment pas recommandé aux familles à revenu moyen. Cependant, les appartements de plusieurs fonctionnaires en sont équipés, en particulier du côté des nouveaux quartiers des grandes villes. La consommation en énergie de ce système est, au dire de ceux qui l'ont, supportable financièrement, mais le coût de la chaudière et son installation le sont beaucoup moins (cela peut aller jusqu'à plus de 4000 dinars). Le chauffage central passe toutefois pour le système le plus efficace contre le froid et l'humidité et le plus hygiénique de tous.
Dans certaines villes du Nord, les cheminées sont préférées à tous les autres systèmes de chauffage. Mais il faut s'approvisionner en bois dès le début de l'été : on en achète pour plus de 150 dinars chaque saison et l'on fait de son mieux pour en conserver une quantité suffisante pour le printemps aussi puisque dans des régions comme Ain-Draham, Tabarka et le Kef, il peut neiger même au mois d'avril.
Tous ces systèmes réunis n'ont toutefois jamais pu détrôner le traditionnel « kanoun » qui ne coûte que deux dinars tout au plus et qui rend plus d'un service dans une maison. En prenant quelques précautions, on peut réduire considérablement les risques que présente cet ustensile quasiment incontournable dans les ménages tunisiens. C'est peut-être son alimentation en charbon qui revient un peu cher pour les faibles revenus (autour de 700 millimes le kilo), mais beaucoup de familles achètent dès l'été et à moindre prix des sacs entiers de charbon de bonne qualité.

La qualité chez les fripiers
Le budget chauffage étant ce qu'il est sous nos cieux, on se chauffe comme on peut chez soi et en dehors : à la maison, bonnets, robes de chambre en laine ou en coton, châles, pantoufles, doubles chaussettes, couvertures sur les jambes tout est bon à mettre pour se sentir au chaud quand « ça caille » dehors. Pour sortir, on met de tout, notamment en matière de sous-vêtements et tant pis si de temps en temps cela déborde par la manche ou par le bas du pantalon ! Côté habillement en hiver, il faut tout d'abord noter que les manteaux n'ont pas du tout la cote auprès des jeunes qui leur préfèrent parkas et blousons. D'autre part, pour trouver des vêtements en laine pure ou en vrai cuir, il vaut mieux les chercher dans les friperies. L'acrylique, le polyester et le simili cuir ont envahi les magasins et les soi-disant boutiques de luxe.

Epicez encore et encore
Pour ce qui est de l'alimentation du Tunisien en hiver, elle est plutôt riche en plats calorifiques : soupes, bouillons, lablabi chauds et épicés sont servis partout chez soi comme dans les restaurants et gargotes. Le matin, rien ne vaut un bon bol de drôo (sorgho) chaud assaisonné de fruits secs riches en lipides et au milieu desquels fond un petit morceau de beurre préparé à l'ancienne. On peut préférer à tout cela un sandwich aux œufs et à l'harissa qui revient à moins cher et qui réchauffe tout autant le corps. Pour d'autres, picoler régulièrement devant une ojja très relevée et des amuse-gueules non moins piquants résout le problème du froid et fait même oublier quelle saison on est !
Badreddine BEN HENDA
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On grelotte dans les établissements scolaires et les foyers universitaires
Si le chauffage des administrations publiques est dans l'ensemble satisfaisant, il n'en est pas de même dans les établissements scolaires (enseignement de base et secondaire). Seuls quelques bureaux de « privilégiés » sont chauffés, quant aux salles de classes on y grelotte de froid même quand les portes et les fenêtres sont fermées. Les vitres brisées sont légion dans nos écoles et lycées ; pour les réparer on attend toujours le budget de l'année suivante ou bien on fait la quête auprès des élèves et de leurs parents. Et curieusement, les carreaux ne sont pas pour autant réparés l'année d'après.
Certaines crèches et plusieurs jardins d'enfants ne réunissent presque jamais de bonnes conditions de chauffage dans leurs locaux. Ce dont d'ailleurs pâtit la santé de beaucoup d'enfants à qui on enlève dès l'entrée manteaux et parkas alors que l'intérieur de l'établissement est insuffisamment climatisé.
Dans les foyers universitaires privés, les soirées d'hiver se passent le plus souvent sous les couettes et les couvertures : la direction de ces locaux interdit aux étudiants et étudiantes l'utilisation des radiateurs électriques et les empêche même d'allumer un kanoun. Mais les jeunes locataires trouvent toujours le moyen de contourner l'interdiction et de l'enfreindre au prix d'une amende parfois ou d'une simple réprimande !


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