Au Conseil de sécurité : Le projet de résolution arabe, inacceptable pour les puissances occidentales Le Temps-Agences - La ministre israélienne des Affaires étrangères Tzipi Livni est arrivée hier à Paris pour rencontrer le président Nicolas Sarkozy et tenter d'expliquer le refus par Israël à ce stade d'un cessez-le-feu avec le Hamas. "Ici on a l'impression de comprendre qu'Israël ne veut pas le cessez-le-feu. Ce n'est pas de cela qu'il s'agit", a déclaré Livni dans un entretien à i-télé. "Notre capacité à entrer dans un cessez-le-feu est liée à l'arrêt des tirs du Hamas sur les citoyens israéliens", a-t-elle ajouté. Livni devait rencontrer le chef de l'Etat à l'Elysée à 16H00 HT, après avoir déjeuné avec son homologue Bernard Kouchner, au sixième jour d'une offensive israélienne contre le Hamas dans la bande de Gaza. Le gouvernement israélien a rejeté mercredi les propositions de trêve formulées mardi par l'Union européenne et le Quartette sur le Proche-Orient (Etats-Unis, UE, Russie et ONU). "Je pense que la France, avec le rôle que joue son président dans la lutte contre le terrorisme, pourra apporter quelque chose", a commenté Mme Livni. Elle a également assuré qu'Israël ne souhaitait pas "réoccuper" la bande de Gaza. "S'il faut envoyer des forces terrestres sur le territoire, on va le faire mais nous ne voulons absolument pas réoccuper Gaza c'est le contraire de ce que nous souhaitons", a déclaré Mme Livni. Interrogée sur la volonté d'Israël de voir le Hamas quitter le pouvoir à Gaza, elle a affirmé que "pour le moment ce n'est absolument pas l'objectif de l'opération". "L'objectif, c'est de vivre en paix. Mais il est évident que tant que le Hamas règnera à Gaza, les chances de paix sont très basses", a-t-elle ajouté. Nicolas Sarkozy, qui vient de céder la présidence de l'Union européenne à la République tchèque, a annoncé qu'il se rendrait lundi au Proche-Orient pour "chercher les chemins de la paix". Selon un communiqué de l'Elysée publié mercredi soir, le président français se rendra successivement lundi au Caire pour un déjeuner avec le président égyptien Hosni Moubarak, à Ramallah où il s'entretiendra avec le président de l'Autorité palestinienne Mahmoud Abbas, puis à Al Qods où il dînera avec le Premier ministre israélien Ehoud Olmert. Mardi, M. Sarkozy se rendra ensuite à Damas pour un entretien avec le président syrien Bachar el-Assad, et à Beyrouth où il rencontrera le président libanais Michel Sleimane et le Premier ministre Fouad Siniora notamment. Dans l'après-midi, "il adressera ses voeux aux armées, au camp militaire d'At Tiri, où est basé le contingent français de la FINUL, situé au Sud-Liban", selon l'Elysée. Elle a en outre réaffirmé qu'Israël déciderait "le moment venu" d'arrêter ses opérations militaires contre la bande de Gaza, estimant que la situation humanitaire y était "comme elle doit être". "La décision que l'opération a rempli ses objectifs se fera selon les évaluations quotidiennes que nous menons", a déclaré Livni à la presse, à l'issue d'un entretien avec le président Nicolas Sarkozy à l'Elysée. "Nous prendrons notre décision le moment venu", a-t-elle souligné, évoquant notamment la conviction que devrait avoir le gouvernement israélien que "le Hamas a compris qu'assez c'est assez". --------------------------------- Au Conseil de sécurité : Le projet de résolution arabe, inacceptable pour les puissances occidentales
Le Temps-Agences - La réunion d'urgence du Conseil de sécurité des Nations unies sur la situation à Gaza a pris fin sans qu'un vote soit organisé sur le projet de résolution soumis par la Libye. Des négociations doivent avoir lieu ces prochains jours dans le but de rédiger un texte faisant consensus, a-t-on appris de source diplomatique. Des représentants de pays occidentaux ont décrit le projet de résolution comme étant « partial » dans sa forme actuelle. Les pays arabes, à l'origine de la réunion et du projet de texte, demandaient l'adoption d'une résolution exigeant un cessez-le-feu immédiat entre Israël et les activistes palestiniens. Le projet de résolution a été soumis par la Libye, seul pays arabe présent au conseil. La formulation du texte ne devrait pas être acceptée en l'état par les Etats-Unis et d'autres puissances occidentales, ont estimé des diplomates. Le document appelle à "un cessez-le-feu immédiat et à son respect absolu par les deux camps" et demande la protection des civils palestiniens, l'ouverture des points de passage de la bande de Gaza et "la pleine restauration du calme". Il dénonce en outre "le recours excessif, disproportionné et indiscriminé à la force par Israël", mais ne fait allusion aux tirs de roquette des militants palestiniens que par une référence à la "détérioration de la situation dans le sud d'Israël". Le texte "nécessitera beaucoup de travail", a estimé un diplomate occidental. Dimanche, le Conseil de sécurité avait publié une déclaration demandant l'arrêt des violences à Gaza mais les Etats-Unis, qui ont droit de veto, ont indiqué que tout cessez-le-feu devrait être durable et contraignant à la fois pour les islamistes du Hamas et pour Israël. Une délégation ministérielle arabe est attendue à New York au début de la semaine prochaine pour y défendre aux Nations unies la position de la Ligue arabe au sujet de Gaza, ont indiqué des diplomates, qui ont laissé entendre qu'aucun vote ne serait organisé avant. L'ambassadeur britannique John Sawers a déclaré à la presse qu'un projet de résolution équilibré aurait "une bonne chance d'être soutenu" par le conseil. L'ambassadeur d'Israël et celui des Etats-Unis ont toutefois déclaré qu'il valait mieux tenter d'obtenir un accord sur la fin des combats entre Israéliens et Palestiniens, avant de l'officialiser sous la forme d'une résolution, plutôt que de laisser le conseil tenter d'imposer lui-même un cessez-le-feu.