Le Forum autour du thème de " l'évaluation de la réforme de l'assurance-maladie " prévu pour le dimanche 28 juin 2009, n'a pas eu lieu. Les structures syndicales des corporations médicales libérales organisatrices dudit Forum ont été empêchées de le tenir pour la deuxième fois consécutive après la tentative du 31 mai dernier. Les observateurs avaient cru au départ que le refus était motivé par le fait que l'organisation du 1er Forum avait été déléguée à l'Intersyndicale des professions médicales libérales. Laquelle structure ne disposant pas d'une existence légale. D'autres allégations avaient avancé que le refus était aussi motivé par l'intégration de l'aile majoritaire du Syndicat Tunisien des Médecins Spécialistes Libéraux " STMSL " dans l'organisation du Forum alors qu'il fait encore l'objet d'un contentieux sur la légalité de son bureau exécutif.
On change la forme Ces différentes considérations ayant accompagné l'annulation du Forum du 31 mai 2009 ont poussé la Fédération nationale de la santé de l'UTICA, le Syndicat national des dentistes de libre pratique, le Syndicat des pharmaciens d'officines de Tunisie et le Syndicat national des biologistes de Tunisie à repenser l'organisation du Forum. D'autant plus que le ministre de la Santé publique avait reçu des représentants de ces structures le lendemain du report du Forum et leur avait indiqué que son département n'avait pas d'objection quant à sa tenue. Les diverses tractations durant les trois premières semaines du mois de juin ont abouti à la décision de tenir le Forum le 28 juin. Son organisation a été officiellement attribuée aux structures légales représentant la Fédération nationale de la santé de l'UTICA, le Syndicat national des dentistes de libre pratique, le Syndicat des pharmaciens d'officines de Tunisie et le Syndicat national des biologistes de Tunisie. L'Intersyndicale n'était plus de mise et le STMSL a été écarté. Tout le monde croyait que ça allait marcher surtout que les organisateurs ont suivi à la lettre les procédures légales pour la tenue d'une réunion. Les organisateurs affirment qu'ils ont présenté une demande pour une autorisation de réunion au nom du Directeur de la Sureté nationale et qu'il n'y avait semble-t-il pas d'objections à ce niveau, selon les réponses verbales obtenues jusqu'à vendredi dernier et, même, le samedi matin. Ils disent qu'ils ont également informé le gouvernorat de Tunis et qu'aucune autorité ne leur a signifié de refus. Mais, l'hôtel n'a pas reçu d'autorisation pour la tenue de ce Forum... Donc, le Forum ne pouvait pas se tenir.
Les conséquences Dimanche matin, le malaise était apparent sur les visages des pharmaciens, biologistes et autres dentistes présents au lieu prévu pour le Forum. Les structures syndicales et les professionnels ne comprennent pas pourquoi les empêche-t-on de tenir cette réunion pour la deuxième fois consécutive en un mois. Tout le monde a maintenant compris qu'il ne s'agissait point de vice de forme mais plutôt d'autre chose. Les spéculations vont dans tous les sens. Les professionnels sont toutefois unanimes pour considérer inadmissible le fait de les empêcher de se réunir sous l'égide de leurs structures légales pour débattre de leurs problèmes professionnels. De leur côté, les différentes structures considèrent que c'est " humiliant de se retrouver amorphe devant ses propres adhérents auxquels on ne peut même pas présenter des réponses convaincantes sur les raisons qui nous ont poussé à les convoquer deux fois de suite à des réunions qu'on ne tient pas ". Ils rappellent qu'ils ont demandé aux services concernés de les avertir au préalable en cas d'un rejet pour ne pas adresser les invitations et se retrouver en porte-à-faux avec leurs adhérents. Et pourtant... Personne ne souhaiterait prendre, en ce moment, les places des responsables des différentes structures syndicales des professions médicales libérales qui ne comprennent pas les raisons des fins de non-recevoir de leurs demandes de réunion. " A ce que nous savons, la réforme de l'assurance-maladie n'est pas un tabou. C'est un projet qui a commencé il y a deux ans. Donc, il est encore à ses débuts. C'est normal qu'il nécessite une évaluation. Notre Forum était destiné à faire cette évaluation et à faire ressortir des recommandations pour renforcer le projet de la réforme de l'assurance-maladie auquel toutes les corporations médicales libérales ont adhéré. Il est inadmissible qu'on nous empêche de faire cette évaluation ", affirment-ils.