Ces derniers temps une véritable entreprise de charme est exécutée par les ténors de la politique économique chinoise. Véritable chasse gardée de l'Europe (et du Japon accessoirement), le continent noir ouvre grands ses bras à l'offensive chinoise. La Chine est-elle en train de se substituer aux anciennes colonies européennes dans sa quête de nouveaux marchés de consommation. S'il est vrai que son marché intérieur est immense, il n'en demeure pas moins qu'il est en-deçà des attentes « hégémoniques » des dirigeants chinois. Pendant ce temps l'ex-CEE reste muette !
Pourquoi ce silence européen ? A bien réfléchir le vieux continent a d'autres chats à fouetter. Au-delà des velléités de s'en sortir de la présente crise économique, les pays européens doivent affronter deux problèmes majeurs. En premier lieu le tissu industriel européen se rétrécit comme une peau de chagrin. Les nouveaux sites de production ne s'appellent plus France, Allemagne, Italie, Grande-Bretagne,..mais Slovénie, Roumanie, Bulgarie...Les travailleurs des pays du pacte de Varsovie ont supplanté les travailleurs français et allemands dans la fabrication de machines, outils performants et à moindre coût. Ces délocalisations posent problème. Si au niveau microéconomique les entreprises seront florissantes, au niveau macroéconomique la facture est salée : hausse vertigineuse du chômage, baisse conséquente des recettes fiscales de l'Etat et surtout augmentation du coût social avec le risque d'implosion populaire. Auquel cas, on devrait prendre un certain nombre de mesures pour faire « dorer » la pilule aux consommateurs, s'ils continuent à consommer encore ! (en terme de pouvoir d'achat) En deuxième lieu, l'Europe, ou l'ancienne Europe classique est confrontée à l'intégration à part entière de la Turquie. La question de même que la réponse soulèvent beaucoup de polémiques. Vu que l'ouverture de l'Europe à l'Est est beaucoup plus bénéfique, pour certains, que la greffe à l'Europe de son « corps malade ».
Qu'en est-il de la Chine ? Alors que les pays européens sont absorbés par les querelles d'ouverture des frontières et d'internationalisation de production, la Chine avance ses pions et renforce sa coopération à tous les niveaux économique, technologique et même culturel. Son partenariat se base sur la modernisation de l'infrastructure locale du pays et sur l'aide à y fonder des sites de production avec le savoir-faire chinois. Il ne reste plus que faire vendre la marchandise, ce sera un pas vite franchi par les mandarins, qui de tout e temps furent de grands bâtisseurs de comptoirs commerciaux. La Chine s'est déjà réveillée, n'en déplaise à un certain Peyrefitte. Et si c'était un plan Marshal à la chinoise ? Nous y reviendrons