Le Temps-Agences - Israéliens et Palestiniens se rejettent la responsabilité du blocage persistant des négociations de paix, au lendemain d'un nouvel appel du président américain Barack Obama en faveur d'une relance coordonnée des pourparlers à bref délai. Un responsable israélien a dit que les Palestiniens avaient repoussé des appels du président du Conseil Benjamin Netanyahu pour une reprise des discussions gelées depuis huit mois. "Le gouvernement d'Israël demande depuis des semaines aux Palestiniens de revenir à la table des négociations", a-t-il déclaré. "C'est la partie palestinienne qui empêche ce retour aux pourparlers en posant des conditions sans précédent." Le négociateur palestinien Saëb Erekat a démenti ces propos en assurant que les Palestiniens ne fixaient pas de nouvelles conditions mais qu'en revanche, les Israéliens se dérobaient à leur obligation de stopper le développement des colonies en Cisjordanie occupée et à Al Qods-Est. "Nous ne posons aucune condition. L'arrêt des activités de colonisation et la reprise des négociations sur les statuts définitifs sont des obligations israéliennes et non des conditions palestiniennes", a dit Erekat. L'impasse dans laquelle se trouve le problème des implantations juives reflète le différend le plus grave affectant les relations israélo-palestiniens depuis dix ans. Jeudi, le président Obama a de nouveau cherché à débloquer la situation en demandant à Israël, aux Palestiniens et aux Etats arabes d'agir simultanément pour contribuer à relancer le processus de négociation. Il a lancé cet appel lors d'un entretien téléphonique avec le roi Abdallah de Jordanie. La proposition du chef de la Maison blanche vise à surmonter le désaccord israélo-arabe sur le point de savoir qui doit prendre l'initiative des premiers gestes de conciliation pour remettre sur les rails le processus de paix qu'Obama s'est engagé à redynamiser. Benjamin Netanyahu a pris ses fonctions au mois de mars en résistant aux pressions du principal allié d'Israël pour l'arrêt de la politique de colonisation et en évitant tout engagement en faveur d'une solution à deux Etats. Depuis, il a toutefois un peu infléchi sa position pour faire un pas vers Washington. Israël a annoncé voici peu qu'il n'avait donné son approbation définitive à aucun nouveau projet de logements en Cisjordanie depuis la mise en place de la coalition de droite de Netanyahu. Ce dernier doit rencontrer la semaine prochaine à Londres l'émissaire de Barack Obama au Proche-Orient, George Mitchell. A l'issue d'entretiens avec le président égyptien Hosni Moubarak, le président américain a dit entrevoir cette semaine des signes de progrès sur la question épineuse des constructions de logements israéliens en territoire occupé. Selon la Maison blanche, les consultations de Mitchell ont pour objectifs de fixer les initiatives à prendre avec les parties concernées et de "préparer le terrain à la reprise des négociations". Benjamin Netanyahu s'efforce de faire patienter Washington sans s'aliéner les "faucons" de son gouvernement de coalition. Il a interrompu ses vacances cette semaine pour convoquer un ministre de son parti, le Likoud, qui avait qualifié de "virus" les adversaires de gauche de la politique d'implantation juive. Le ministre des Affaires étrangères Avigdor Lieberman, chef du parti ultranationaliste Yisraël Beiteinu, a quant à lui affirmé cette semaine qu'Israël ne pourrait pas suspendre l'extension des colonies au-delà d'un certain temps, a rapporté Radio Israël. Le président palestinien Mahmoud Abbas a suspendu les pourparlers de paix avec Israël en décembre dernier, en raison de l'agression contre Gaza. Il a déclaré à diverses reprises que les négociations ne pourraient reprendre tant que les constructions de logements ne cessaient pas. Barack Obama a engagé les pays arabes à faire des ouvertures en direction d'Israël mais ils insistent pour qu'Israël fasse le premier pas. Les dirigeants arabes se réclament d'une initiative de paix présentée en 2002 par la Ligue arabe et proposant de reconnaître Israël en échange de son retrait des territoires occupés en 1967, de la création d'un Etat palestinien et d'une solution "juste" pour les réfugiés palestiniens.