La consultation prénuptiale est une consultation à laquelle doivent se soumettre les futurs conjoints avant le mariage. En Tunisie, cette consultation est obligatoire notamment pour le dépistage et la prévention de certaines affections dont certains pourraient être contagieuses (pour le conjoint) ou transmise à la descendance. Il est rempli par un médecin après consultations médicales et des examens biologiques. Son objectif est triple : un bilan médical, la prévention obstétricale et l'information des futurs époux (grossesse, contraception, maladies sexuellement transmissibles, hygiène de vie). Cette consultation constitue un moment privilégié pour faire de la prévention, poser des questions, dépister, évaluer des risques et donner des informations. En Tunisie, on ne peut pas procéder à la conclusion du mariage qu'après la remise par chacun des futurs époux d'un certificat prénuptial. Le certificat prénuptial a été instauré par la loi du 3 Novembre 1964.Au début le certificat prénuptial était obligatoire dans un nombre limité de circonscriptions fixé par l'arrêté du 24 Juin 1965. Puis, il y a eu élargissement de ce nombre par l'arrêté du 19 Janvier 1981 puis par celui du 30 Juin 1981. Enfin, la généralisation du certificat prénuptial sur tout le territoire de la République a été édictée par l'arrêté du 28 juillet 1995. Le modèle du certificat prénuptial et les mentions qu'il doit comporter ont été fixés par l'arrêté du 24 novembre 1964. Une modification a été apportée par l'arrêté du 19 décembre 1985 puis par celui du 16 décembre 1995. Le modèle du certificat prénuptial actuel et les mentions qu'il doit comporter ont été fixés par La circulaire N° 58/96 du 8 Mai 1996. Risque en rapport avec la consanguinité et l'endogamie La consultation prénuptiale a pour finalité de prévenir les maladies contagieuses pour le conjoint et pour la descendance; prévenir aussi la survenue de maladies héréditaires ou congénitales handicapantes dans la descendance et dépister certaines maladies ou comportements à risque (HTA, diabète, cardiopathie, mauvaise alimentation...). Selon le rapport de l'ordre national des médecins de Tunisie, cette consultation est justifiée par le fait que « La consanguinité est de 61% du total des unions tous degrés confondus. Le taux de consanguinité de premier degré serait de 20% selon le recensement général de la population effectué en 1975 ; le taux de l'endogamie de 92%. La consanguinité constitue un facteur de risque des maladies héréditaires. En effet, le risque des maladies récessives autosomiques est 3 à 40 fois plus élevé en cas de consanguinité par rapport à la population non consanguine. Il est d'autant plus élevé que la fréquence de la maladie est faible. D'autre part, lorsque la fréquence des porteurs du trait pathologique est élevée dans une localité ou une région, le risque d'avoir un mariage entre hétérozygotes (donc de naissance d'enfants atteints) reste élevé même en l'absence de toute consanguinité. Ainsi, il ne suffit pas d'évaluer le risque seulement en cas de mariage consanguin mais aussi en cas d'endogamie pour pouvoir prévenir l'apparition de la maladie. Les maladies congénitales sont assez fréquentes dans notre population (4% du total des naissances selon certaines estimations). La procréation à un âge avancé favorise les aberrations chromosomiques et les malformations fœtales. Le risque de trisomie 21 est multiplié par 50 chez une femme de 40 ans par rapport à une femme de 21 ans. Par ailleurs, l'exposition des parents avant la procréation ou de la femme pendant la grossesse à des agents physiques, chimiques ou médicamenteux augmente les mutations génétiques au niveau des gamètes et les troubles de développement de l'embryon et du fœtus. Les maladies contagieuses et en particulier les maladies sexuellement transmissibles sont assez fréquentes. L'interrogatoire pour rechercher les facteurs de risque L'entretien entre le médecin et le (la) candidat(e) au mariage est le moment principal de la consultation. Il est confidentiel et doit permettre au candidat de révéler tout antécédent personnel ou familial. Selon le rapport de l'ordre national des médecins de Tunisie l''interrogatoire a pour objectif « la recherche de facteurs de risque de transmission : soit d'une maladie contagieuse d'un conjoint à un autre ou à la descendance telles que les maladies sexuellement transmissibles. Le traitement est immédiatement mis en œuvre dans le cas où les examens concluent à l'existence d'une telle affection ; soit d'une maladie héréditaire. Dans le cas ou un risque est identifié, une enquête approfondie familiale doit être faite pour préciser le mode de transmission et les possibilités de prévention. L'interrogatoire doit aussi rechercher une maladie chronique qui peut constituer un risque au cours de la grossesse ou avoir des répercussions sur la descendance. Convoler en justes noces constitue en principe une porte d'entrée dans une sexualité régulière à partenaire unique, ce qui est l'un des principes de prévention primaire des MST ; aussi il peut paraître paradoxal de soulever cette problématique. Mais avec le recul de l'âge au mariage, et vu le risque que constituent certaines MST sur la santé de la progéniture, s'enquérir des antécédents de MST auprès des candidats au mariage et identifier leur statut sérologique devient impératif. » Informer et éduquer Le couple avant de se marier doit être informé et éduqué. Amel, une jeune institutrice estime que "cette consultation prénuptiale est nécessaire. Elle a pour objectif de nous informer sur les facteurs de risque des maladies héréditaires surtout ceux en rapport avec la consanguinité, le cas échéant sur la possibilité de transmission au conjoint et à sa descendance et de l'intérêt et la nécessité d'adoption des mesures de prévention ou de traitement adéquats" Jamila cadre bancaire est de cet avis "C'est important d'écouter et de s'informer particulièrement sur les affections contagieuses, les troubles mentaux, ou toutes autres maladies dangereuses pour le conjoint ou la descendance et notamment la tuberculose et la syphilis." Cette consultation ajoute Mohamed Ali est trés bénéfique pour le couple notamment l'éducation sexuelle qui consiste notamment à expliquer la physiologie de la reproduction qui permet de prévenir d'éventuelles difficultés en rapport avec la consommation du mariage; tels que certains traumatismes (hémorragie, déchirures) et informer les futurs époux de la possibilité de survenue de certains troubles psychologiques. Nabil est catégorique "Je suis dit-il contre certains médecins qui délivrent des certificats de complaisance sans une réelle consultation"