La brigade régionale anti-drogue du district de la sûreté nationale d'El Mornaguia vient de réussir un spectaculaire coup de filet parmi les toxicomanes de la région, en arrêtant pas moins de douze suspects. Les uns étant de simples consommateurs, les autres des dealers. Cette activité se déroulait sans difficulté pour ces derniers qui formaient une bande très fermée et discrète. Mais tant va la cruche à l'eau, qu'un jour elle se brise. C'est ce qui est arrivé dernièrement quand un individu à l'allure bizarre rentrait chez lui en titubant comme s'il était ivre. Pour son malheur, il a été intercepté par une patrouille de police qui effectuait sa ronde de surveillance routinière. Tombant nez à nez avec les policiers, il se figea raide, sans prononcer un mot. Doutant des causes de la démarche un peu bizarre de ce dernier, il a été prié de présenter sa carte d'identité nationale. Il s'est avéré fiché comme toxicomane. Conduit au poste pour vérification, il ne tarda pas à dénoncer ses complices. Sous surveillance par la police, toute la bande était arrêtée en flagrant délit. Les participants tiraient à grandes bouffées sur des joints de cannabis. La bande des malfaiteurs a été embarquée pour subir aussitôt les analyses toxicologiques qui ont confirmé le délit de consommation de drogue. Une enquête a été ordonnée par le parquet qui a abouti à l'arrestation de douze coupables dont plusieurs fournisseurs vendaient la dose entre cinq et dix dinars. Lors de l'enquête préliminaire, certains prévenus ont reconnu d'emblée goûter à la drogue tandis que d'autres ont persisté à nier les faits bien qu'ils aient été pris la main dans le sac. Il est à noter que l'un des toxicomanes purge actuellement une peine de soixante-dix ans de prison, pour différents méfaits dont des chèques sans provision. Quant aux dealers, ils ont avoué que c'est pour la première fois qu'ils s'adonnent à pareille activité délictueuse, dans le but évident d'échapper à une lourde peine. Présentés en état d'arrestation devant la chambre criminelle du tribunal de première instance, sauf pour trois d'entre eux, ils ont sollicité la clémence du juge, tandis que les avocats de la défense ont demandé le report du procès.