Le Temps-Agences - La commission d'enquête sur la participation controversée du Royaume-Uni à la guerre en Irak a commencé hier matin ses audiences publiques, dont le temps fort sera le témoignage de l'ancien Premier ministre Tony Blair début 2010. Des responsables des services secrets britanniques et du ministère des Affaires étrangères devaient être les premiers témoins à se présenter hier devant les cinq membres de la commission présidée par Sir John Chilcot. Cette commission va, pendant plusieurs mois, écouter des responsables militaires, diplomates et hauts fonctionnaires pour comprendre le processus de décision qui a débouché sur l'engagement en 2003 de la Grande-Bretagne aux côtés des Etats-Unis contre le régime de Saddam Hussein. En ouvrant hier les audiences publiques, John Chilcot, un ancien haut fonctionnaire, a promis dans sa déclaration liminaire, de ne pas "répugner" aux critiques là où elles sont "justifiées", même si personne n'était "en procès" devant la commission. M. Chilcot a affirmé que sa commission, mise en place par le gouvernement, était "apolitique et indépendante", et s'est engagé à procéder à un examen "approfondi, rigoureux, juste et honnête" des faits. La commission va d'abord concentrer son attention sur le fameux "dossier" où le gouvernement de Tony Blair, alors Premier ministre, affirmait que l'Irak de Saddam Hussein disposait d'armes de destruction massive. Cette menace présumée, mais jamais avérée, avait contribué à justifier la participation de la Grande-Bretagne à l'invasion de l'Irak en mars 2003. M. Blair doit lui même témoigner devant la commission au début janvier, à une date encore indéterminée. Parmi les témoins attendus hier figuraient Peter Ricketts, qui a présidé le comité des renseignements extérieurs entre 2000 et 2001 avant d'occuper un poste élevé au Foreign Office de 2001 à 2003; William Patey, responsable du département Proche-Orient au Foreign Office de 1999 à 2002; Simon Webb, un haut responsable et conseiller au ministère de la Défense de 1999 à 2004; et Michael Wood, conseiller juridique du Foreign Office. ------------------------------- « Exactions » Le Temps-Agences - Le ministre britannique de la Défense va lancer une enquête indépendante sur les exactions supposées de l'armée britannique en Irak qui aurait torturé et tué des prisonniers, a annoncé une porte-parole du ministère (MoD) mardi. Bob Ainsworth avait demandé en début d'année à l'armée de fournir des preuves et des éléments d'information après que six Irakiens (cinq survivants et le père d'une victime décédée) eurent entamé une action pour obtenir l'ouverture d'une enquête. Selon eux, 20 civils irakiens détenus au camp d'Abu Naji ont été tués et des prisonniers irakiens torturés après une bataille entre insurgés et militaires britanniques près de la ville d'Al Majar-al-Kabir (sud de l'Irak) en mai 2004. Le quotidien londonien The Independent a publié, hier, une photo montrant quatre prisonniers bâillonnés et entravés allongés face contre terre et gardés par un soldat britannique. "Les soldats britanniques ont-ils contrevenu aux conventions de Genève ?" s'interroge le journal. ------------------------------- Elections irakiennes : L'incertitude politique s'aggrave Le Temps-Agences - Le vice-président irakien a annoncé hier qu'il allait à nouveau opposer son veto à la loi électorale, aggravant l'incertitude politique dans un pays déjà déstabilisé par des années de guerre. Les élections prévues en janvier devraient être reportées. Le vice-président Tarek al-Hachemi, un sunnite, avait déjà rejeté la loi parce qu'il voulait que les Irakiens de l'étranger obtiennent davantage de sièges. Le parlement irakien avait alors amendé la loi avec le soutien des députés chiites et kurdes, mais les sunnites avaient estimé qu'ils auraient au final mois de sièges. Le bureau de Tarek al-Hachemi a précisé qu'il agirait pour cette loi comme il l'avait fait avec la précédente.