Le Temps-Agences - L'ancien Premier ministre britannique Tony Blair va témoigner au début de l'année prochaine devant la commission d'enquête sur la participation du Royaume-Uni à la guerre en Irak, a annoncé hier le responsable de la procédure, Sir John Chilcot. Au cours des auditions publiques débutant le 24 novembre, la commission va d'abord entendre des hauts responsables de l'armée, a-t-il précisé dans un communiqué. Tony Blair, qui a engagé son pays dans le conflit irakien et quitté la tête du gouvernement britannique en juin 2007, ainsi que plusieurs ministres seront appelés à témoigner en janvier et au début du mois de février, a-t-il ajouté. L'impopularité du conflit a été l'une des raisons primordiales du départ de Tony Blair. Il s'est déjà dit prêt à coopérer pleinement avec l'enquête. "Nous allons leur demander d'expliquer les principales décisions et fonctions, et leur implication", a expliqué M. Chilcot. "Cela nous fournira un éclairage sur la façon dont la stratégie a été élaborée puis mise en oeuvre, et quelle considération a été portée aux solutions alternatives". La commission s'intéressera à des thèmes comme les "décisions cruciales et leurs justifications", la base légale pour l'intervention militaire, la stratégie et la communication, a-t-il poursuivi. Après cette première phase d'auditions publiques, la commission procédera à huis clos à une première analyse des éléments récoltés, qui sera suivie par une seconde session de témoignages en public mi-2010. Des personnes ayant déjà témoigné pourront de nouveau être appelées devant la commission, a ajouté M. Chilcot, affirmant que l'enquête serait "exhaustive, rigoureuse, juste et honnête" mais "ne sera le procès de personne". "J'ai cependant dit clairement que nous n'hésiterons pas, dans notre rapport, à faire des critiques --de personnes ou de dispositifs-- le cas échéant", a-t-il assuré. Le Premier ministre Gordon Brown a annoncé en juin l'ouverture de cette enquête sur les raisons qui ont poussé le gouvernement à engager 45.000 soldats dans l'invasion de l'Irak en 2003. Les opposants à cette décision veulent en particulier savoir comment des ministres ont pu se laisser persuader que le régime de Saddam Hussein disposait d'armes de destruction massive, ce qui s'est avéré faux.