L'affaire qu'a eu à traiter la chambre criminelle du tribunal de première instance est une affaire, selon les termes de l'avocat, qui n'aurait pas du avoir lieu pour absences d'éléments matériels incriminant l'inculpé. Ce dernier, quinquagénaire, séjourne et travaille en France depuis l'année 1997. Il gère un commerce. Au courant de l'été dernier il est rentré en Tunisie pour rendre visite à ses parents. Il fut cependant arrêté au passage de la police des frontières et conduit au poste de police. Les fais remontent à l'année 1996, L'accusé travaillait alors en tant que guide touristique auprès d'une agence de voyage à Tataouine. Il a été inculpé de vol et falsification de chèque. Plainte déposée par une personne avec qui il avait collaboré durant l'année 1996. l'enquête n'a pu avoir lieu car l'inculpé était considéré en état de fuite. La plainte déposée stipule que l'inculpé, ayant passé une soirée chez le plaignant et profitant de l'absence de ce dernier, lui avait volé une somme d'argent en liquide et un chèque. Quelques jours plus tard, l'inculpé, accompagné de quelques amis, s'est dirigé vers un hôtel à Tataouine. Ils y ont dîné pour l'équivalent de 550 Dinars. L'inculpé a payé la note par le chèque volé en imitant la signature du propriétaire. Il a donc été traduit en état d'arrestation devant le tribunal pour répondre de ce délit. Devant le juge, il a complètement nié les faits en donnant une autre version : Il a déclaré que le plaignant lui devait la somme de 700 Dinars. Sommé de lui rendre son du, il lui a remis un chèque à blanc qu'il a signé en sa présence. Le soir où il s'est déplacé avec des amis à l'hôtel, et comme la note était assez élevée, il a libellé le chèque du montant de 550 Dinars . Il a insisté auprès du juge pour le convaincre de son innocence en arguant du fait que la banque a payé le chèque. S'il y avait une falsification de signature, le chèque aurait été refusé par la banque, selon ses dires. L'avocat a également essayé tout au long de sa plaidoirie de disculper son client . Il a commencé par se demander sur les raisons pour lesquelles le plaignant n'a pas déposé une plainte au moment du vol et. pourquoi il n'avait pas opposition au chèque volé. L'expertise ordonnée par le juge d'instruction a abouti au résultat suivant : La signature du chèque n'était pas celle du plaignant, mais elle n'est pas non plus celle de l'inculpé. L'inculpé n'aurait pas du être considéré en fuite puisqu'il était à l'étranger et ignorait totalement qu'il faisait l'objet de poursuites. L'avocat a conclu par une demande d'acquittement, ou le cas échéant accorder les circonstance atténuantes en faveur de son client d'autant plus que ce dernier est responsable de la gestion d'un commerce en France et qu'il risque de perdre toute une carrière, Après délibérations , le tribunal a décidé de transférer le dossier au ministère public afin de convoquer le plaignant pour complément d'enquête.