Le bonhomme qui s'est fait avoir en croyant aux subterfuges d'un soi-disant voyant, ne manquait pourtant, ni de discernement ni d'expérience. Tenancier d'un café de quartier il avait fait la connaissance de ce quadragénaire qui fréquentait régulièrement les lieux ,ne manquant pas à chaque fois de faire étal de ses dons surnaturels lui permettant de communiquer avec les Djinns et d'extraire les trésors des tréfonds de la terre. Une amitié de plus en plus solide se tissa, au fil des jours entre le voyant et le cafetier qui mordit à l'hameçon en prenant les affirmations de son ami pour de l'argent comptant. Le voyant lui confia en effet, qu'un trésor était caché dans sa propriété. Evidemment, pour l'extraire, il fallait se procurer les ingrédients magiques nécessaires coûtant assez cher car ils étaient importés de pays lointains. Le cafetier était cependant prêt à payer sans rechigner. Il commença par débourser la somme de 10 mille dinars. Le voyant fit appel à deux autres personnes qui, prétendait-il, connaissaient les mots magiques à dire au moment opportun. Mais l'opération n'a pas réussi une première fois les deux personnes venues l'assister ayant oublié une partie des mots magiques. Le voyant lui demanda de l'argent une deuxième puis une troisième fois. Le cafetier continua à s'exécuter, sans savoir qu'il était victime des manœuvres du voyant qui n'avait d'autres intérêts que de le gruger. Après avoir soulagé le cafetier de la somme totale de 40 mille dinars, il vint l'informer quelque temps plus tard que les Djinns étaient fâchés et qu'il fallait attendre qu'ils se calment. Obnubilé par ce trésor qu'il tenait coûte Que coûte à extraire, le cafetier continua à croire aux affirmations du voyant. Mais il perdit tout contact avec ce dernier qui disparut brusquement. Le cafetier finit par se rendre compte de cette vérité amère, que ce voyant n'était qu'un imposteur. Il ne put faire autrement que de déposer une plainte auprès du procureur de la République. Arrêté, le voyant fut inculpé d'escroquerie. Ses assistants furent également interpellés et inculpés de complicité. Cependant devant le tribunal, le voyant ainsi que ses complices, nièrent en bloc les faits incriminés. L'avocat de la défense plaida l'absence de preuves en demandant sur cette base l'acquittement de son client. L'affaire est mise en délibéré.