Le Temps-Agences- Les mesures de sécurité ont été renforcées par les compagnies aériennes et dans les aéroports partout dans le monde hier, à la demande des Etats-Unis, après l'attentat manqué vendredi sur un vol entre Amsterdam et Detroit. Ces mesures supplémentaires, qui consistaient notamment à fouiller les passagers et à effectuer des contrôles accrus des bagages à mains, ont été encore durcies hier, certaines compagnies n'hésitant pas à imposer des contraintes matérielles aux passagers à bord des vols à destination des Etats-Unis. En Asie, des consignes strictes ont notamment été données par certaines compagnies, qui ont appliqué à la lettre, voire devancé, les demandes américaines. "Une heure avant l'atterrissage sur un aéroport américain, tous les passagers doivent être assis et ne doivent avoir aucun bagage à proximité ni être recouvert d'une couverture", a déclaré un porte-parole de la Singapore Airlines. De son côté, la compagnie de Hong Kong Cathay Pacific a interdit l'usage des téléphones en cabine, tandis que la sud-coréenne Korean Air bannissait l'usage de téléphones ou d'internet durant les vols à destination des Etats-Unis. Dans plusieurs pays, comme la Nouvelle Zélande, les passagers embarquant pour les Etat-Unis sont désormais séparés des autres voyageurs et soumis à des contrôles supplémentaires. Toutes ces mesures ont entraîné des retards, plus ou moins importants selon les pays, de 25 minutes en Suisse à plus d'une heure à Londres ou jusqu'à deux heures et demie à Paris. Au Japon, comme au Canada, en Allemagne ou en Grande-Bretagne, les autorités ont appelé les voyageurs à arriver très en avance, en prévision de contrôles renforcés. En Europe, outre Amsterdam (Pays-Bas), point de départ de l'avion visé par une tentative d'attentat, les aéroports de Rome, Paris, Stockholm, Bruxelles, Francfort, principal aéroport allemand et troisième "hub" en Europe, ou Vienne avaient annoncé dès samedi un renforcement de la sécurité, dans la foulée des grands aéroports nord-américains. A l'aéroport parisien de Roissy-Charles-de-Gaulle, outre les fouilles accrues, les passagers étaient contraints d'enregistrer tout bagage à main en soute --à l'exception des sacs à main de femme-- et de glisser dans un sac plastique transparent tout objet --comme un livre-- emporté à bord. Tous les aéroports italiens et espagnols ont renforcé leur sécurité pour les vols à destination des Etat-Unis, et les contrôles ont été doublés à Bruxelles "au moins jusqu'au 30 décembre", avec fouille au corps et fouille des bagages. A Londres, le gestionnaire britannique d'aéroports (BAA) a demandé dès samedi aux voyageurs de se présenter longtemps à l'avance à l'enregistrement et de "limiter" le nombre de bagages à main. Hier, la compagnie British Airways exigeait aussi d'ouvrir les cadeaux de Noël encore dans leurs emballages s'ils n'étaient pas enregistrés en soute, tandis que Virgin Atlantic vérifiait la stricte concordance du nom inscrit sur le billet d'avion avec celui du passeport, refusant tout autre document comme preuve d'identité. Dès samedi, la Commission européenne avait affirmé être en contact "avec les autorités compétentes pour s'assurer que toutes les règles et les procédures ont été suivies en Europe". ---------------------------------- Le Nigérian inculpé * Le père du jeune homme, un ancien ministre, avait "contacté l'ambassade américaine au Nigeria pour dire son inquiétude quant à la radicalisation de son fils". Le Temps-Agences- Le Nigérian de 23 ans accusé d'avoir tenté de faire exploser en vol un avion reliant Amsterdam à Detroit (nord des Etats-Unis), au moyen d'un puissant mélange explosif, a comparu devant le juge qui lui a officiellement lu l'acte d'accusation. Un haut responsable américain a confirmé à que le père du jeune homme, Umar Mutallab, avait "contacté le mois dernier l'ambassade américaine au Nigeria pour dire son inquiétude quant à la radicalisation de son fils" qui avait reçu un visa pour les Etats-Unis en juin 2008, au moment où "il n'y avait pas d'information particulière" à son sujet. Interrogé, le père, 70 ans, ancien ministre et ex-président du conseil d'administration de la First Bank of Nigeria, s'est déclaré "bouleversé" par le geste de son fils qui s'était éloigné récemment de sa famille.