Dans les boîtes de nuit ou autres lieux de loisirs, l'hiver constitue une belle période où on enregistre une affluence souvent record, même pour les établissements les plus modestes, d'où logiquement des recettes importantes, du moins des plus appréciables. Des recettes qui peuvent dès lors aiguiser certaines convoitises, sinon les éveiller. Ce fut le cas de toute manière dans la présente affaire. Le propriétaire d'une boîte de nuit, dont il est également le gérant, avait l'habitude de rentrer chez lui une à deux heures de la fermeture, question de se remettre d'aplomb pour la nouvelle journée qu'il commence d'ailleurs par récolter la recette enregistrée la veille pour la remettre à la banque. Avant de partir en effet de la boîte, il prenait toujours le soin de mettre toute la recette au fond du coffre de l'établissement. C'est devenu un véritable rite pour lui, sauf que récemment, après avoir jeté un coup d'œil à la salle, il s'est dirigé vers son bureau afin de prendre les trois enveloppes contenant les quatorze mille (14.000) dinars récoltés au cours de la soirée et les fourrer, comme à l'accoutumée, dans une petite serviette. Or, à sa grande, et désagréable surprise, il a trouvé le coffre ouvert, alors que la somme d'argent brillait bien entendu par son absence ! Menant dès lors une petite enquête interne, il allait se résigner pour porter ses soupçons sur un serveur auquel il faisait pourtant confiance, lui permettant le plus souvent de prendre sa place lorsqu'il était contraint de s'absenter. Aussi, n'a-t-il pas hésité à alerter la police et déposer plainte à l'encontre de cet ouvrier ingrat. Interpellé, le serveur en question allait cependant nier toute implication dans ce casse, sachant que le coffre avait été forcé grâce à une fourchette que les enquêteurs ont découverte quelque part dans l'établissement. N'ayant toutefois relevé aucune empreinte, les enquêteurs ont dû alors mener de longues et minutieuses investigations, récoltant également de nombreux témoignages à droite et à gauche pour dénicher certains indices leur permettant finalement de suspecter justement le serveur, dont le compte en banque était riche de dix mille (10.000) dinars, sans compter le nombre impressionnant de bouteilles de vin et de bière découvertes dans son réfrigérateur ! Pour l'argent en banque, il a affirmé que c'était le fruit de neuf longues années de dur labeur, sachant cependant qu'il était payé un peu plus de quatre cents dinars mensuellement pour subvenir à une famille composée de cinq personnes. Concernant les bouteilles dénichées chez lui, le bonhomme aurait déclaré qu'elles appartenaient à la propre sœur du propriétaire, laquelle l'a incité à les prendre pour les lui remettre plus tard, s'agissant d'après ses dires d'une véritable éponge ! En passant récemment en jugement, son avocat de défense a sollicité, et obtenu, le report de l'affaire au 28 janvier courant, afin de convoquer ladite sœur en tant que témoin...