Une tranche de la nouvelle vague d'encadreurs de nos associations sportives font preuve d'une impulsivité excessive. En effet, à trop vouloir se mettre en évidence par des déclarations enflammées, ils s'égarent. Le dernier exemple en date nous vient de Sousse où le directeur sportif de l'ESS, Hakim Brahem a sombré dans l'excès de zèle dans son intervention à la Radio du Sahel Jawhara. L'affaire du moment dans la région concerne l'ex international étoilé, Saber Ben Frej. De retour en Tunisie après la résiliation de son contrat, le joueur libre de tout engagement a été boudé par son ancienne équipe. Le président du club était clair sur ce point et affirmait que « Saber Ben Frej n'est pas dans nos cordes ni au centre de nos préoccupations ». Déclaration, déjà, superflue puisque le joueur que nous avons contacté n'a pas offert ses services à son ancien club. Cette information faisait tâche d'huile dans le Sahel et dans les forums des étoilés. En effet, Saber Ben Frej, connu et reconnu dans la région pour sa combativité et son parcours exemplaire lors de ses dernières saisons avec l'ESS, est adulé dans le Sahel et jouit du respect de tous les supporters étoilés. Ayant mal pris le rejet de leur joueur fétiche et l'idole des dernières années par leur responsable, le public étoilé manifestait son mécontentement, même au cours des derniers entraînements. Dans la perspective de calmer les esprits, Hakim Brahim intervenait à « Jawhara » pour dire : « J'ai essayé personnellement de contacter Saber Ben Frej à plusieurs reprises mais je n'ai pas réussi à l'avoir. Je voulais parler avec lui et savoir s'il est capable de soutenir physiquement et mentalement le rythme et les exigences des entraînements. Il ne faut pas oublier que le joueur a été formé dans un petit club, Karkar. Il ne joue presque pas depuis 2 ans». Venant d'un directeur sportif, ce discours parait totalement désuet et un peu trop ironique. Comment peut on parler de la formation d'un joueur qui a fait ses preuves dans son club, en l'occurrence l'ESS et remporté tous les titres, était de toutes les réussites des étoilés. Saber Ben Frej est, sans aucun doute l'arrière droit le plus doué de sa génération. Ses chevauchés sur ce flanc faisait le bonheur de son équipe. Son apport offensif était incontestable. Il était le défenseur buteur type, admirable de générosité sur le terrain. Ce qui lui valut d'être surnommé « le combattant » par les supporters de l'ESS. Repéré par les responsables de Le Mans, il intégrait l'équipe française alors qu'elle était 4ème dans le championnat français. Brahem s'imagine t-il que les responsables du Mans et leur staff technique ne savaient pas reconnaître un bon joueur d'un autre ayant des lacunes graves de formation! Autre erreur commise par le directeur sportif de l'ESS cette affirmation selon laquelle Ben Frej a été formé dans un petit club. Aberrant quand on connait le nombre et la qualité des joueurs offerts par de supposés « petits clubs » aux dits « grands »! Hakim Brahem a peut être la mémoire courte ou très peu de culture sportive! La vérité est que Saber Ben Frej a rejoint l'ESS dès la catégorie minime ce qui suppose que l'essentiel de sa formation a été effectué dans le giron étoilé. Pour finir, un responsable se doit de peser ses paroles et de s'assurer des informations divulguées pour ne pas tomber dans des erreurs fatales et proférer des infamies offensantes pour plusieurs personnes. Le « dérapage » de Brahem lui a coûté sa place de directeur sportif à l'ESS!