Il est fort regrettable de constater qu'un certain nombre de conducteurs de voitures à la suite d'un accident de la circulation dont ils sont la cause et où il y a victimes, prennent la poudre d'escampette et ne daignent pas s'enquérir de l'état du ou des blessés ou leur apporter si besoin est les premiers secours. L'affaire qu'a eu à traiter la chambre criminelle du tribunal de 1ère instance de Tunis relève de ces cas. L'inculpé conduisait sa voiture lorsque au niveau de la cité EL Mourouj, il heurta par inadvertance une personne qui roulait en mobylette. Ce dernier a chuté. Il a perdu connaissance. Après un bon bout de temps un passant a daigné s'enquérir de son état. Il l'a aidé à se relever et l'a conduit à l'hôpital où il a reçu les soins nécessaires. En cours de route à l'hôpital, le passant a transmis au blessé la marque de la voiture, sa couleur et le N° de la plaque minéralogique. Le conducteur de la voiture qui n'a pas daigné s'arrêter au moment de l'accident, a été identifié. Convoqué au poste de police, il a nié totalement les faits en signalant qu'il s'agissait d'une accusation calomnieuse. Il a déclaré qu'il avait l'habitude de passer chaque jour un bon moment au café du coin et que plusieurs personnes connaissent parfaitement sa voiture. Devant le juge qui l'a confronté aux déclarations de la victime et du témoin oculaire, il a maintenu ses déclarations et a totalement nié avoir provoqué l'accident. L'avocat a longuement plaidé en faveur de son client en essayant de démontrer au juge qu'il s'agit d'une accusation gratuite et démunie de toute preuve palpable. Toutes les personnes qui fréquentent le coin et surtout le café où l'inculpé avait l'habitude de s'installer, connaissent parfaitement la voiture. N'importe quelle personne pourrait donner des détails précis. L'avocat a soulevé l'absence de toute confrontation avec le témoin oculaire. Comment se fait-il qu'il n'a pas donné des détails du moment de l'impact. Comment le conducteur a-t-il percuté la mobylette, à quel moment ?? Rien dans le dossier ne vient confirmer la version donnée par le témoin et reprise par la victime accidentée. A ce titre l'avocat a demandé l'acquittement. Après les délibérations, l'inculpé a été condamné à deux ans de prison avec sursis.