L'Etoile ne gagne plus aisément à Sousse. C'est un fait. Mais ce qui intrigue le plus est que cette équipe étoilée perd le plus de points à...domicile! Dimanche, les Etoilés concédaient le cinquième match nul joué à la maison après avoir connu auparavant une défaite lors de la sixième journée devant le leader actuel, l'EST. C'est dire que l'Etoile a perdu au total chez elle treize points. La marche habituelle de l'équipe ne ressemble en rien à celle de cette saison et l'on ne sait pas si cela s'arrêtera là. Dimanche, face au CSHL, les Etoilés ont enduré des difficultés énormes sans qu'ils aient pu les surmonter. La rareté des occasions franches devant les buts de l'adversaire, les maladresses des joueurs et l'absence de trois titulaires ont conduit l'Etoile à concéder le nul aux Hammamlifois. Sans aller trop vite en besogne, disons tout simplement que l'équipe s'est trouvée fortement diminuée après les départs de Gilson et de Bukari surtout. Celui-ci n'est-il pas le deuxième meilleur buteur de l'équipe avec sept réalisations? Et puis Akaichi, que l'on donnait le futur meilleur buteur du championnat, accuse le pas depuis quelques temps et reste muet sans que l'on se demande pourquoi l'avant étoilé est devenu d'une utilité approximative. Face au CSHL, Akaichi n'a pratiquement joué de bons ballons qu'en de rares occasions. Esseulé dans une forêt de jambes, l'Etoilé n'a pu rien réussir de bon. En plus, le joueur semble accablé par les reproches du fait d'un "individualisme" commis au cours d'un certain ST-ESS, est devenu hanté par une éventuelle récidive et du coup il ne prend presque plus l'initiative avec la conviction propre à un avant de pointe. Il a tout simplement besoin de se libérer de toutes les contraintes pour s'exprimer convenablement comme il a su bien le faire au cours de la phase aller du championnat.
Des maladresses à la pelle! Ou elle s'applique plus qu'il n'en faut pour enfin tomber dans le jeu monotone et stérile, ou elle se veut plus incisive et cherchant souvent la percussion dans la zone de l'adversaire mais tout en versant dans la précipitation "assortie" de maladresses à répétition, l'Etoile de ces derniers temps est ainsi faite. Les résultats obtenus notamment les contre-performances enregistrées à domicile expliquent les prestations en dents de scie (mal acérée) sinon les difficultés connues le plus souvent contre des équipes dites "petites" à l'instar de celles rencontrées lors des dernières journées du championnat. Ceci s'est encore vérifié contre le CSHL lorsque l'équipe s'est montrée à court d'arguments pour venir à bout d'une formation bien organisée, sans plus et ne cherchant que très rarement à aller dans la zone de l'Etoile. Le scénario est somme toute prévisible mais Hamberg et son équipe ne sont pas parvenus à le déjouer encore moins à le maîtriser. Les gestes de trop se font nombreux au fur et à mesure que le temps s'égrène et la perte du ballon devient fréquente malgré une domination territoriale évidente mais manquant terriblement de percussion. Un Slim Jedaid aurait bien pu apporter une contribution utile si incorporé au cours de la deuxième période du jeu mais Hamberg a décidé autrement en remplaçant I. Jebali par Tenniche dans les cinq dernières minutes du match. La manoeuvre est de trop.
Les effets de l'absence d'un trio En d'autres temps, l'équipe étoilée, au même titre d'ailleurs que ses homologues de la même envergure, ne ressentait pas l'absence de quelques uns de ses titulaires. Hamed Kamoun, pour l'avoir vécu en sait quelque chose, il en sait même beaucoup. Le match de dimanche a révélé en effet, une équipe étoilée en mal d'assise surtout lorsqu'on évoque l'effectif mis à la disposition de Hamberg. Sinon comment expliquer l'absence de solutions dès lors qu'un joueur est indisponible pour un motif ou un autre? A regarder de près la composition de l'équipe et surtout celle des remplaçants, on se rend compte de la "légèreté" de cet effectif pourtant appelé à disputer la Coupe de la CAF dans une dizaine de jours. Comment expliquer aussi que lorsque Nafkha manque à la formation et que Jmel et Balbouli font à leur tête et sautent le match, tous les compartiments du jeu sont affectés. Si l'entrejeu n'a pas réellement pâti devant les « Verts », il n'en demeure pas moins que même le compartiment de la défense a été fébrile, brouillon et indécis. Hamberg a été obligé de présenter un axe défensif inédit composé de Walid Ben Mansour et du Togolais Vincent Boissou. Ce dernier est, de l'avis de tous, un défenseur tout juste moyen si l'on veut être clément envers lui.
Une chose est cependant sûre: le Togolais ne dépasse en rien le jeune Houssem Slimène ou encore Bassem Boulâabi cédé à l'ASK. On l'a vu hésiter dès que le ballon est en sa possession, remettre toujours en retrait lorsqu'il s'agit d'assurer une montée rapide du ballon et mal se positionner à l'entame d'une attaque placée des Hammamlifois. Tout ceci est pour dire que Boissou présente plutôt un danger pour l'équipe qu'une assurance à sa défense. Maintenant que le constat est certainement fait par Hamberg au terme de neuf semaines de travail et de cinq matches officiels, il appartient au staff technique et aux joueurs de mieux aborder ce qui reste à jouer de la compétition, Coupe de la CAF en premier lieu.